Fraîchement promu « Chief Executive Officer » de « Scott & Co Ltd » , Matthew Taylor définit ses priorités. Il travaille à la mise en place d’une nouvelle structure de gestion tout en maintenant la position de la compagnie en tant que fournisseur de produits de consommation par excellence. Au passage, il note que la morosité économique est loin d’affecter ses opérations. Il table même sur une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires cette année.

Qu’avez- vous ressenti lorsque vous avez été nommé CEO de « Scott & Co Ltd » ?

Je suis fier de la confiance que Tim Taylor a en moi après plus de cinq ans en tant que directeur exécutif.

Car il faut dire que je suis chez Scott & Co Ltd depuis 2004, soit bien d avant l’arrivée de Tim Taylor en 2007 lorsque la compagnie a été rachetée par le groupe Taylor Smith.

Est-ce que le fait d’être le fils de Tim Taylor a facilité votre promotion à ce poste ?

Comme je l’ai déjà expliqué, Tim Taylor est l’Executive Chairman de Scott & Co depuis 2007. Or, mon expérience du groupe fait que je connais tous les rouages. Du reste, je crois qu’en tant que directeur exécutif durant ces cinq dernières années, j’ai aidé à contribuer au succès de la compagnie, qui a vu son chiffre d’affaires doubler pendant cette période. J’ai su faire confiance et motiver une équipe à donner le maximum d’elle-même dans une conjoncture économique difficile. J’ai aussi appris à gérer une palette de marques pour donner satisfaction à tous nos partenaires, dont les consommateurs.

Quel sera votre style de gestion en tant que CEO ?

Je crois beaucoup dans la responsabilité des employés à tous les niveaux. Il faut faire confiance à l’esprit d’initiative et aux compétences de chaque personne. Aujourd’hui, nous avons, au sein de Scott & Co Ltd, une structure de gestion qui d est très hiérarchisée. Nous travaillons actuellement à développer et mettre en place une nouvelle structure de gestion qui est évolutive et qui prend en considération les aptitudes et les compétences de chaque employé. Et qui assure également une grande synergie entre les diffférentes divisions du groupe. Cette démarche permet aux employés d’être plus polyvalents et de s’impliquer totalement dans l’orientation stratégique de la compagnie.

Quels sont les dossiers prioritaires que vous comptez attaquer prochainement ?

Il y a bien entendu la mise en place de la nouvelle structure de gestion. Mais il n’y a pas lieu de se précipiter.

Nous prendrons le temps qu’il faudra pour que chaque employé comprenne le sens de cette structure organisationnelle et travaille à sa mise en place. Nous recrutons actuellement un Supply Chain Manager et un manager des ressources humaines qui seront appelés à jouer un rôle important dans le dispositif de cette nouvelle structure.

Une autre priorité est la maîtrise des coûts afin de réduire le gaspillage au sein de l’entreprise. Car il est évident que l’heure n’est pas au gaspillage mais à l’utilisation optimale des ressources, qu’elles soient techniques, logistiques ou humaines. Pour cela, il faut que l’ensemble des employés soit sensibilisé sur cet état de choses. Ce que je tâcherai de faire dans la plus grande transparence.

Un autre challenge pour moi est de rendre la filière pharmaceutique profitable. A ce jour, Scott Health a déjà lancé trois pharmacies h sous l’enseigne ForMe à  Bagatelle, Rivière-du-Rempart et à Grand-Baie-La- Croisette . Nous travaillons actuellement à concrétiser d’autres projets innovateurs à cet effet.

Parallèlement, avec la Boutique Nespresso à Bagatelle, Scott & Co Ltd souhaite accroître sa présence dans ce créneau. Aussi, des efforts seront déployés pour que Scott & Co Ltd, qui fait beaucoup de B to B ( Business to Business) réoriente sa stratégie de s marketing pour s’adresser directement aux consommateurs. Notamment à travers son site, le winestore. mu où les consommateurs peuvent u commander des bouteilles de vin soigneusement sélectionnées. Nous comptons mettre le paquet pour élargir notre offre de produits en s’appuyant sur de nouvelles technologies, dont celles portant sur le mobile.

Comment se présente « Scott & Co Ltd » dans le paysage commercial du pays ?

Scott & Co Ltd peut légitimement dire qu’il est parmi les cinq premiers fournisseurs de produits de consommation courante dans les secteurs liés à la grande distribution, aux soins de santé et à l’hôtellerie.

C’est une position que nous souhaitons préserver, voire améliorer dans le temps. Avec d’autres produits, comme le jus de fruit concentré, Sunquick, qui est consommé par la grande majorité de Mauriciens, Scott & Co Ltd s’impose comme le leader en terme de ventes. La compagnie gère également un portefeuille de marques internationales et locales connues comme Ducros, le Café de Chamarel, les céréales  Dorset, les pâtes italiennes PastaZara ou encore le luncheon meat Tulip .

La morosité économique perdure toujours dans le pays, avec un ralentissement du marché commercial, conséquence directe de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Dans quelle mesure cette situation a affecté votre trésorerie ?

Nous n’avons pas noté de baisse dans notre chiffre de ventes. Certes, la compétition est plus dure avec l’avènement de nouveaux opérateurs dans le secteur de la grande distribution. Mais on a constaté l’émergence d’une classe moyenne qui est prête à consommer.

Aujourd’hui, les jeunes qui travaillent dans des centres d’appels, les professionnels qui opèrent dans le secteur bancaire ou dans le Global Business sont financièrement bien lotis pour acheter des produits d’une certaine qualité. D’ailleurs, nous notons que c’est une clientèle qui assure une part importante de nos ventes.

La preuve, pour les trois derniers mois de l’année dernière, soit d’octobre à décembre 2012, notre chiffre de ventes a augmenté de 10 % par rapport à la même période en 2011.

Conséquemment, nous nous attendons à une hausse de 10 % de notre chiffre d’affaires pour la prochaine année financière se terminant au 30 septembre 2013.

Est- ce que la région intéresse « Scott » ?

Nous exportons déjà du jus Sunquick en Zambie depuis cinq ans. Nous prospectons d’autres marchés d’exportation dans la région. Toutefois, nous n’envisageons pas, pour le moment, d’implanter une antenne de Scott en Afrique. 
 
 
 Entretien réalisé par Villen Anganan