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Mgr Piat: «Il ne faut pas jeter la pierre aux parents mais être solidaire avec eux»
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Mgr Piat: «Il ne faut pas jeter la pierre aux parents mais être solidaire avec eux»

Dans sa lettre pastorale de Carême 2010, Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, appelle tous les Mauriciens à tendre la main aux parents qui sont dépassés dans l’éducation de leurs enfants.
Il ne s’agit pas de chercher des responsables mais d’œuvrer ensemble comme des ‘bâtisseurs d’avenir’ au cœur de la société, explique-t-il.
Lors d’une conférence de presse ce mardi 16 février à l’évêché de Port-Louis, Mgr Piat a, dans un premier temps, donné les raisons qui l’ont amené à choisir le thème de la lettre pastorale de cette année : Solidaires avec les Parents : Eduquer pour le développement humain intégral de la personne. «C’est étonnant de voir comment, dans un système éducatif gratuit, 50% des élèves sont sans qualifications académiques et un grand nombre de jeunes sont sans repères. C’est d’autant plus étonnant de faire ce constat dans un pays qui a connu un succès économique. Les résultats sont décevants relatifs au développement humain», déclare Maurice Piat. Ce dernier appelle donc à être solidaire avec les parents dont la tâche est difficile, ingrate et exigeant. «Il ne faut pas chercher de coupables au mauvais comportement des jeunes. Les parents doutent d’eux-mêmes et n’ont pas l’occasion d’en parler. Il faut les soutenir et donner une éducation pour le développement intégral et humain de l’enfant», ajoute-t-il.
Dans un deuxième temps, Mgr Maurice Piat a présenté la structure de sa lettre de carême après avoir précisé que cette lettre s’adresse à tous les Mauriciens et pas seulement aux catholiques.
La première partie de ce document présente deux maladies graves qui affectent un grand nombre d’enfants mauriciens. Il s’agit du taux élevé d’analphabètes malgré une scolarisation de 100%. L’évêque parle des symptômes graves qui ont des conséquences sur le développement humain de l’enfant et pour le développement du pays. Mgr Piat propose des remèdes pouvant aider à l’école et dans la famille. Parmi ces remèdes, l’introduction de la langue créole à l’école. «Il ne s’agit pas d’imposer la langue kreol mais de la proposer comme une option sérieuse. L’introduction du kreol dans les écoles contribuerait au développement humain d’au moins 50% d’élèves», soutient l’homme religieux. «L’enfant ne fera pas toute sa scolarité dans la langue kreol mais commencera son éducation dans la langue qu’il entend sur les genoux de sa maman», ajoute encore Mgr Maurice Piat.
La deuxième maladie que dénonce l’évêque de Port-Louis dans sa lettre pastorale, c’est les leçons particulières. «C’est un système parallèle au système éducatif, sauf que celui-ci est payant».  La cause serait la trop grande compétition qui existe dans l’éducation à Maurice. Cette compétition aurait des conséquences désastreuses dans la vie des parents, des enfants et dans le pays. «Un collège qui a le plus grand nombre de lauréats n’offre pas forcément la meilleure éducation. L’objectif d’une éducation, c’est de valoriser ce qu’il y a d’humain chez l’enfant. C’est chercher à comprendre quel est le bien de l’enfant. On n’est pas comme au Champs de Mars dans l’éducation», insiste Mgr Piat qui propose également quelques remèdes à cette maladie à la fin de cette partie.
Dans la deuxième partie de sa lettre pastorale, le père Maurice Piat propose une vision de l’éducation qui est très répandue. Une éducation digne de ce nom devrait viser le développement intégral d’un enfant. «L’éducation ne sert pas uniquement à passer les examens et à apprendre par cœur», dit l’évêque de Port-Louis. Ce dernier présente quelques éléments de ce développement intégral de l’enfant, dont apprendre à développer l’intelligence et un esprit critique par rapport aux médias, la pratique de la liberté responsable, l’ouverture aux autres... L’évêque rappelle le rôle des adultes comme modèles et témoins qui acceptent d’aimer les jeunes et de rechercher le bien de l’enfant avant toute chose.
La troisième partie de la lettre pastorale 2010 de l’évêque de Port-Louis concerne le lien entre la foi chrétienne et le développement intégral des jeunes. «Ce développement est une vocation que Dieu nous donne en nous créant à son image» explique Maurice Piat. Ce dernier cite le pape Benoît XVI qui affirme que toute l’Eglise est au service du développement intégral humain. Il avance également que l’Evangile est un chemin de vie qui est un guide pour le développement humain intégral de l’homme.
Dans les deux dernières parties de ce document, Mgr Maurice Piat rappelle tout ce qui se fait déjà pour aider les parents à offrir ce développement intégral aux enfants mauriciens. L’évêque a mentionné le Enhancement Programme au standard IV du ministre de l’Education, Vasant Bunwaree et les bénévoles qui donnent de leur temps autour des écoles et des centres sociaux. Maurice Piat affirme que le style d’éducation qui fait autorité auprès des jeunes, c’est le respect de la dignité de la personne et la confiance faite à ce jeune. Il souligne que Dieu offre ce respect de la liberté et nous fait confiance. «Ferme et respectueuse cette autorité qui vient de Dieu naît d’un amour gratuit», conclut-il.
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