Moosa Chabbir est un créateur de parfums qui allie modernité et tradition. Son savoir-faire, il le doit à son père.

Moosa Chabbir, lui même fils de parfumeur, n’est pas un artisan comme les autres. Il innove dans son atelier de parfum à Pailles. Véritable pionnier, il apporte sa créativité dans l’histoire du parfum car il confectionne aussi ses propres flacons en bois. Dans le petit atelier, des équipements placés dans un coin sont destinés à la fabrication de petits logements en bois. Les flacons sont faits à la main et sont uniques. “Le logement en bois est différent. Les parfums doivent être protégés de la lumière et avoir une bonne température. Ce sont là des conditions essentielles pour qu’ils durent plus longtemps. », explique-t-il.

Tradition du Moyen Orient

Dans un autre coin de son atelier, Moosa Chabbir fabrique aussi du parfum tout en respectant une tradition de centaines années d’histoire de parfumeurs issus du Moyen Orient. Les ingrédients sont fragrances, alcool et la vapeur de l’eau. «On n’utilise pas l’eau minérale car elle contient des éléments qui ne conviennent pas au parfum », précise-t-il. Tout d’abord, il faut créer des senteurs de différentes fragrances par exemple rose, aloe vera, frangipane, bois de sandal, lavande, musc et jasmin. « En mélangeant différentes essences, on a une senteur, et avec différentes senteurs on a un parfum », explique le parfumeur. Dans un récipient, il mélange subtilement les essences dans de l’alcool et le recouvre. « On peut mélanger 50 à 150 litres par récipient », affirme-t-il. Après 72 heures, il ajoute une autre senteur et le tout prend environ 5 à 7 jours pour se mélanger. « Pour une senteur, il faut mélanger au minimum 8 à 10 essences », précise-t-il.

Quand tout est prêt, il filtre le parfum et remplit des logements de forme carrée pour les hommes et plus arrondie pour femmes.

Installé à Pailles depuis 5 ans, Moosa Chabbir a su conserver le sens de la qualité et le savoir-faire transmis par son père. Ce métier exige créativité, connaissances et rigueur scientifique. La créativité du parfumeur est cependant guidée par différents impératifs tant scientifiques et techniques, que commerciaux ou encore du point de vue de la santé et de l’environnement explique Moosa Chabbir.

Créer un parfum est aujourd’hui un jeu d’enfant pour celui qui a dû s’envoler à Dubaï avec son père qui avait installé son atelier. Il s’est perfectionné aussi auprès de « Natural Fragrances » pendant 12 ans avant de démarrer sa propre entreprise. « Ces gens m’ont envoyé en Iran pour apprendre à manier les différentes machines qui servent à la production des parfums. Aujourd’hui, grâce à cette formation technique je peux travailler sur n’importe quelle machine et je suis autonome », précise-t-il. Il quitte ensuite Dubaï pour installer un nouvel atelier à Madagascar, le pays où il a grandi. C’est là que lui vient l’idée de fabriquer des flacons de parfums en bois et de s’expatrier à Maurice à l’issue d’une rencontre avec les représentants d’« Enterprise Mauritius» conquis par ses produits.

Gammes exclusives  de parfums

Avec beaucoup de patience et de persévérance, Moosa Chabbir a créé quatre parfums dans son atelier à Pailles et il dit qu’il ne compte pas s’arrêter là. Il avoue que «des fois, vous pouvez créer un parfum avec une bonne fragrance mais les gens n’aiment pas. Il faut créer et tester sur le marché. C’était plus difficile à Maurice car je ne connaissais pas les goûts des gens», affirmet-il. C’est ainsi qu’il a conçu Murtajez, l’Ô de Murtajez et l’Air de Murtajez selon les goûts des gens pour le marché local. Pour les hôtels et l’exportation, il est monté en gamme et a créé Hayo. Il déplore que les grandes surfaces n’accordent pas d’importance aux produits locaux.

Ses parfums sont disponibles pour hommes et dames, au centre commercial VIP à Flacq et à Orchard Centre à Quatre-Bornes. Les bouteilles sont vendues à Rs 400. En attendant de proposer de nouvelles gammes pour la fête des mères, Moosa Chabbir fait découvrir les senteurs de ses parfums au grand public. Il est d’avis que son parfum n’est pas prêt de s’évaporer.