La présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew est d’avis que le plan du Conseil d’Administration d’Air Mauritius n’est pas convaincant.

Que vous inspire le communiqué émis par le Conseil d’administration d’Air Mauritius le 13 janvier?

Mon premier constat est que le Conseil d’administration d’Air Mauritius est toujours en train de persister à justifier la chute de la compagnie uniquement par la crise financière et le hedging. Le top management ne veut pas accepter que la mauvaise gestion soit un facteur important dans le déclin d’Air Mauritius. De plus, il n’a pas abordé ce problème dans son plan de restructuration. Ce plan pèche par manque de détails. Toutes les informations sont très vagues. En fait, les membres du Conseil d’administration n’ont produit ce document rien que pour se défendre. Ils sont en train de s’accrocher parce qu’ils veulent absolument rester en poste.

Que pensez-vous des mesures qui seront prises pour amortir les pertes annoncées?

Nous, syndicalistes, sommes très sceptiques par rapport aux chiffres, lesquels ne sont pas transparents. Les membres du Conseil d’administration disent qu’ils diminueront X, Y, Z mais nous ne savons pas de quoi il s’agit exactement. D’ailleurs, ce n’est pas en réduisant le package qu’ils deviendront plus performants et intelligents ou que cela résoudra les problèmes de fond.

Alors que doit faire le Conseil d’administration?

Les employés demandent à ce que tous les membres du Conseil d’administration s’en aillent. Parce que l’élément de confiance n’existe plus entre eux et les employés. Il faut prendre de nouvelles têtes pour donner à Air Mauritius des chances de s’en sortir. Cela fait longtemps que les employés voient les mêmes têtes à la direction de la compagnie. Tant que celles-ci resteront, la mauvaise gestion continuera.

Le Conseil d’administration préconise l’injection de nouveaux fonds. Est-ce la solution?

Pour l’instant, nous ne pouvons pas nous prononcer à ce sujet. Il nous faut réfléchir, étudier à fond tout ce qui est écrit dans ce plan de restructuration. Mais je réitère ce que nous avons déjà dit: nous sommes contre des partenariats stratégiques. Nous pensons qu’Air Mauritius a toujours beaucoup de potentiel.

Aucune retombée concernant la lettre que l’Intersyndical a envoyée au Premier Ministre, Navin Ramgoolam le lundi 12 janvier?

Nous sommes informés que le Premier ministre a pris connaissance de notre lettre. Selon nos sources, il souhaiterait que la direction réponde à nos interrogations. Ceci dit, nous travaillons actuellement sur une lettre que nous enverrons prochainement au CEO d’Air Mauritius, Manoj Ujoodha, pour lui poser une fois de plus nos nombreuses questions. Il ne pourra pas nous ignorer davantage. Maintenant, c’est le public, à travers des lettres envoyées à l’Intersyndical, qui réclame des explications.