L’artiste expose à la galerie 3A Excellence of Art au Ruisseau Créole jusqu’au 11 décembre. La femme y est dépeinte sous toutes les coutures.

Elle manie son pinceau à la perfection. Elle expose à la galerie 3A Excellence of Art au Ruisseau Créole une quinzaine de tableaux jusqu’au 11 décembre. L’artiste Nès Rodriguez crée Philomène, personnage qu’on retrouve dans ses tableaux. C’est la femme mauricienne qui prend vie à travers sa peinture. Une femme en quête de liberté et de sécurité. Cette femme en cage, étouffée. Nès Rodriguez expose pour la seconde fois à Maurice. Elle nous avait fait découvrir son auto-portrait en manga l’année dernière.

Frisant un message de révolte, ses oeuvres passent des messages subtils laissant ainsi libre cours à votre imagination. «J’ai envie de dire aux femmes : réveillez-vous. Prenez en compte vos désirs et votre sexualité. Osez dire ce que vous pensez tout bas.»

L’artiste qui baigne dans l’art depuis sa plus tendre enfance a étudié les Beaux-Arts à Marseille, à Montpellier pour terminer sa formation à Paris. Elle a tenu une de ses plus grandes expositions à New York en 2007.

Alors qu’elle a débuté dans le figuratif hyperréaliste et l’expressionnisme abstrait, Nès Rodriguez se découvre une passion pour le manga lors de ses nombreux voyages dans le\ monde notamment en Asie. «J’ai voulu à travers des prismes chromatiques apporter quelque chose de joyeux et rien de mieux pour y arriver que d’avoir recours à des personnages ludiques et amusants. C’est une façon aisée de faire passer des messages parfois lourds de sens et dénoncer des choses graves.»

Connotation sexuelle

Et pour ce faire, l’artiste n’hésite pas à passer des messages à connotation sexuelle que vous interpréterez comme vous le souhaitez sans voir les titres des tableaux. Philomène en monokini rouge bleu jaune vert léchant une glace. Ou encore la métisse afro suçant un bonbon ou fumant  une pipe. «Philomène c’est la femme qui assume son corps.»

Cinq autres tableaux en aquarelle sont des reflets de notre île Maurice multiraciale. «Ces cinq tableaux en réalité ne font qu’un», précise-t-elle. On distingue des femmes de plusieurs ethnies notamment Laetitia Sauzier ou encore la fille de Finlay Salesse, un bon ami de l’artiste ou même un autoportrait reflet de la femme européenne. En toile fond, l’on retrouve du Neo pop art dans des formes géométriques et aussi des pictogrammes de Twitter et de Facebook.

Sa page artistique Artnes est suivie par une centaine demilliers de fans dans le monde.Son inspiration, elle la puise dela vie, de ses expériences et deson travail de réfl exion. «Je crois vraiment que grâce à la culture et à l’art, un pays peut naître et renaître d’une crise.»

«Cela va faire 15 ans que je viens en vacances ici et j’espère vraiment venir m’y installer pour de bon.» Elles’envole ce lundi 25 novembre pour la France etpromet de revenir pour les fêtes.