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Nicolas Ritter : «Nous ne distribuons pas des préservatifs comme des petits pâtés»
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Nicolas Ritter : «Nous ne distribuons pas des préservatifs comme des petits pâtés»

Certaines personnes pensent qu’en distribuant des préservatifs aux jeunes, par exemple, lors du Job and Guidance Fair 2009, PILS est en train de banaliser le sexe auprès d’eux. Qu’en pensez-vous?
Ecoutez, pour reprendre l’exemple du Job and Guidance Fair 2009, notre stand a été envahi par les jeunes, demandeurs  d’informations et de l’outil qu’est le préservatif. Nous ne distribuions pas des préservatifs comme des petits pâtés sur le bord du chemin! Nous n’avons pas non plus forcé ces jeunes à mettre des préservatifs dans leurs poches!
Donc, ce n’est pas comme si PILS voulait régulariser le sexe chez les jeunes…
Ce n’est pas une question de régulariser le sexe auprès des jeunes. PILS s’appuie sur les meilleures pratiques qui sont mises en avant par des organisations telles que l’Onusida, l’UNICEF, l’OMS ou encore l’International Planned Parenthood Federation… Celles-ci ont toutes mené des études qui ont fait ressortir la nécessité d’éduquer les jeunes au niveau de la sexualité, en leur donnant les informations éclairées et de bonne qualité, et de mettre à leur disposition des outils de protection, tels les préservatifs.
Cela n’encourage nullement les jeunes à avoir des rapports sexuels précoces. Au contraire, cela retarde le début de la vie sexuelle, car ils sont alors informés des risques liés aux rapports sexuels. Puis, quand ils décident d’en avoir, ils auront le réflexe de se protéger.
Il faut également réaliser que la relation sexuelle se fait à deux. Ce n’est pas parce qu’un adolescent possède un préservatif, qu’il trouvera forcément quelqu’un qui veut faire l’amour.
Je pense qu’il y a de fausses perceptions. Finalement, cela se résume au fait qu’une partie de la société veut interdire aux jeunes d’avoir des rapports sexuels.
PILS a une grande visibilité à Maurice. Certains parleraient même de surexposition. Votre avis.
Notre travail demande de la visibilité. Pour cela, il nous faut communiquer. C’est à travers la communication et les évènementiels que nous arriverons à faire évoluer la mentalité, faire avancer la prévention et la prise en charge. Il n’y qu’à observer la progression de la toxicomanie et du VIH/sida dans l’île pour comprendre que les actions de PILS se justifient amplement. Je crois aussi que la visibilité de PILS vient compenser l’absence de visibilité des organismes qui ont une vraie responsabilité en termes de savoir et de prévention.
Les réactions négatives des gens par rapport à l’éducation sexuelle et la distribution de préservatifs ne prouvent-elles pas que le sexe est encore un sujet tabou à Maurice?
Si le sexe est un sujet tabou, c’est dû à beaucoup d’hypocrisie. Aussi, je dirai qu’il y aura toujours des personnes qui diront que tout ce qui a trait au sexe, il ne faut pas en parler… Mais est-ce une raison de leur donner le pouvoir de diriger les politiques de santé publique et d’éducation? Non. D’ailleurs, à ce sujet, l’Etat n’a-t-il pas un rôle d’arbitre à jouer?
Donc PILS compte continuer ce genre de campagnes de prévention?
Evidemment!
 
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