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Nita Deerpalsing, directrice de communication du PTr : «Sans le gouvernement central, on ne peut faire aboutir les projets»
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Nita Deerpalsing, directrice de communication du PTr : «Sans le gouvernement central, on ne peut faire aboutir les projets»

A deux semaines des élections municipales, la directrice de communication du PTr exprime un optimisme prudent. Mais, étonnamment, elle laisse comprendre qu’elle ne voit pas trop l’utilité des conseils municipaux, estimant que les députés sont mieux à même de faire le travail.
? Après deux années difficiles au pouvoir, quelle importance est-ce que le PTr accorde aux élections municipales ?
Nous sommes en train d’approcher cette joute comme un défi à relever.
L’alliance MedPoint II voulait des élections municipales depuis un moment. Eh bien, ils les ont maintenant ! Ils avaient annoncé qu’ils allaient rafler les cinq municipalités et les 90 sièges. Nous, en tant que challenger, allons leur donner la monnaie de leur pièce !
? Ce sont eux les challengers, pas vous. Les conseils sortants, c’est vous.
Mais, ce sont eux qui se disent confiants et qui demandent les élections depuis longtemps ! Attendons voir !
? Justement, l’on dit que le PTr n’est pas très populaire en régions urbaines, l’épisode de 2005 mis à part. Est-ce que cela va être une difficulté supplémentaire pour vous ?
Ce n’est pas vrai de dire cela, ce n’est pas un de facto ! Que faites-vous de Quatre- Bornes ? Je crois que ce que vous dites concerne le MMM d’avant, pas l’actuel.
Car les agents du MMM d’antan disent qu’ils ne se reconnaissent plus dans le MMM, parce que le MMM inn vann lalit.
? La confiance que vous affichez ne se cantonne-t-elle qu’à Quatre-Bornes ou pensez-vous que le PTr a une chance dans les autres villes ?
Ecoutez, je vous parle de Quatre- Bornes parce que j’y étais impliquée à fond. En ce qui concerne les autres villes, ceux qui sont sur le terrain affichent beaucoup de confiance. Mais, je n’ai pas encore fait le constat rationnel, donc je ne saurai vous le dire.
? Sur les cinq municipalités, vous vous attendez à en gagner combien ?
Non, non, non, là n’est pas la question.
Le MMM a dit qu’il va rafler les cinq municipalités, attendons voir.
? Oublions le MMM. Et, vous le PTr, vous vous attendez à quoi ?
Nous ne sommes pas comme eux…
? En fait, vous n’êtes pas aussi confiante que vous voulez le faire croire, c’est cela ?
Pas du tout ! Nous sommes là pour gagner.
? C’est pour cela que Michaël Sik Yuen a menacé l’électorat de Curepipe, en disant qu’il ne fallait pas compter sur le gouvernement central si les Curepipiens votaient pour l’opposition ?
Je n’ai pas entendu cette déclaration. Mais, soyons francs : quelle est la vraie situation au niveau des municipalités aujourd’hui ? A Maurice – et c’est mon opinion personnelle –, je ne vois pas pourquoi l’on devrait avoir toutes ces structures, car nous avons une administration locale qui dépend financièrement du gouvernement central. Et, je crois que la réforme électorale devrait tenir compte de cela. A Quatre-Bornes par exemple, en tant que députée de la ville travaillant en collaboration avec la municipalité, je n’aurai jamais pu faire aboutir les projets sans les finances de la National Development Unit (NDU).
? Dans une vraie démocratie, cela ne devrait pas poser de problèmes si le conseil municipal est géré par l’opposition ou par l’équipe gouvernementale la NDU devrait faire son travail sans faire de faveurs !
Oui, mais c’est clair que s’il n’y a pas de synergie entre l’administration centrale et l’administration locale, les choses ne vont pas marcher. Un exemple : si les conseillers de Quatre-Bornes étaient de l’opposition, je ne me sentirai pas aussi à l’aise d’appeler le conseiller de l’opposition pour lui faire part d’un problème dont un mandant s’est plaint. Dans la réalité, les choses seront différentes.
? Oui, mais c’est votre problème. En tant que députée d’un endroit, vous devez respecter le verdict de l’électorat et continuer à faire votre travail, que vous soyez à l’aise ou pas avec le choix de l’électorat !
Oui, je suis d’accord que tout le monde doit respecter les voeux du peuple. Mais, s’il y a un conseil mauve, je ne vois pas pourquoi je devrai parler à un conseiller de l’opposition.
J’écrirai à la NDU directement, probablement sans même passer par le conseil municipal. Car, de toutes les façons, c’est la NDU qui financera ! Maintenant, je passe par la mairie parce que ce sont mes amis qui sont conseillers !
? Mais enfin, amis ou pas, les institutions doivent continuer à marcher !
(Agacée…) Oui, les institutions vont continuer à marcher. Mais, ce que je dis, c’est que je n’aurai pas le même réflexe de prendre mon téléphone et d’appeler le conseiller municipal s’il est de l’opposition. Je passerai directement par la NDU. Car il faut se poser la question : est-ce que chaque ville ou village a besoin d’une administration séparée ?
? C’est dommage que la loi révolutionnaire d’Hervé Aimé ne se soit pas penchée sur la question…
La loi est révolutionnaire dans le sens qu’elle fait que plus de femmes peuvent dorénavant participer aux élections !
? Dans quel autre sens cette loi est-elle révolutionnaire ?
Il faudra attendre pour voir. Ecoutez, Maurice a besoin de planification urbaine et rurale. Car la qualité de vie des citoyens, que ce soit en région rurale ou urbaine, dépend beaucoup de la façon dont le développement est fait.
? Vous qui avez des principes, cela ne vous dérange pas qu’à la veille des élections, la «Local Government Service Commission» (LGSC) recrute des éboueurs et que des ministres aillent inaugurer des centres de santé ?
Ecoutez, la LGSC doit prendre ses responsabilités, mais l’affaire des inaugurations se justifie. Tous les projets prennent énormément de temps avant d’être concrétisés et je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas inaugurer des projets que nous avons initiés avec le financement du gouvernement central ! Et, quand ces inaugurations ont eu lieu, le writ n’avait pas encore été émis et on ne connaissait même pas la date des élections !
? Pensez-vous vraiment que ce genre de choses va vous aider à avoir plus de votes ?
Mais bien sûr que non. Mon point est que je ne vais pas priver les habitants d’un espace public juste parce qu’il y a des élections. Je crois qu’ils sont assez intelligents pour ne pas se laisser influencer par de telles choses.
? Vous voulez dire que les électeurs ne se laissent pas acheter ?
Non, il ne faut pas insulter l’intelligence des gens.
? Lors des élections de 2010, il n’y avait pas d’argent, de faveurs, de cadeaux, de permis, qui ont changé de mains ?
Non. En tout cas, pas avec moi, je n’ai jamais payé personne pour voter pour moi.
La loi ne le permet pas, de toutes les façons.
? Pourquoi est-ce que les citadins devraient voter pour l’alliance au pouvoir, le 9 décembre ?
Parce que nous, les députés et les ministres, sommes ceux qui vont s’assurer que les choses avancent.
? Et, la qualité de vie des citadins dans toutes les villes s’est améliorée ces sept dernières années ?
Je le pense, oui. Vous allez le voir quand nous allons publier notre bilan.
C’est clair que certaines choses sont à regretter, car il y en a qui n’ont pas assumé leurs responsabilités. Mais, il y a quand même eu énormément de choses qui ont été faites, justement avec l’argent du gouvernement central.
? Avec l’argent public, vous voulez dire ?
L’argent public administré par le gouvernement central.
? La gestion des villes était donc positive ? Malgré les abus et excès des conseillers ?
Ce serait injuste envers les conseillers de mettre tout le monde dans le même panier. Il y aura toujours des brebis galeuses, mais la plupart des conseillers se sont donnés corps et âme.
 
Propos recueillis par Deepa BHOOKHUN
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