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Nivedita Nathoo : « Les femmes restent souvent cantonnées aux mêmes activités »
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Nivedita Nathoo : « Les femmes restent souvent cantonnées aux mêmes activités »

La «Women Entrepreneur Week» bat son plein. Quel est l’intérêt de ce type de manifestation ?
L’intérêt principal de cette manifestation, c’est de conscientiser les gens. Aussi bien les femmes que les hommes. Il s’agit de faire sortir les femmes de l’ombre, car elles sont très nombreuses à travailler dans de petites structures, dans des secteurs comme la restauration ou l’artisanat, notamment. Grâce aux différents ateliers que propose la Women Entrepreneur Week, les femmes vont apprendre à mieux faire les choses. Elles vont ainsi se familiariser avec le droit, la comptabilité, le marketing, ou encore les facilités proposées par le gouvernement.
Les mentalités ont-elles changé vis-à-vis des femmes entrepreneurs ?
La mentalité est en train de changer. On a compris qu’il fallait donner leur chance aux femmes et leur faire plus confi ance. Les femmes sont beaucoup plus consciencieuses que les hommes. Par exemple, 90 % des femmes remboursent leurs prêts auprès des banques. Ce qui n’est pas le cas des hommes.
Quelles sont les difficultés auxquelles les femmes mauriciennes doivent faire face quand elles veulent se lancer dans les affaires ?
La première difficulté se situe au niveau familial. Les femmes n’ont souvent pas de soutien familial et leur activité de chef d’entreprise affecte la vie de la famille. Et quand l’entreprise se développe, les problèmes grandissent aussi. Pour la femme, le challenge c’est de savoir gérer son temps.
Deuxième problème : il n’y a pas à Maurice de véritable culture de l’entreprenariat. Nous n’avons que trois ou quatre générations d’entrepreneurs. Et nous n’avons pas beaucoup d’exemples de réussites individuelles. Il faut changer d’état d’esprit. Quand j’ai commencé on m’a souvent dit : «Telle personne a pu le faire car elle avait un nom, toi tu ne pourras pas». Mais j’ai pu développer mon activité en persévérant et en travaillant dur. Il ne suffi t donc pas d’avoir un nom et des contacts, quoiqu’un bon réseau de contacts soit important. Il faut d’abord se lancer et démarrer son activité pour pouvoir réussir.
Y a-t-il suffisamment d’informations et de formation pour les femmes qui souhaitent devenir entrepreneurs ?
Il y a beaucoup d’informations et de formations. Il y en a même trop. Mais il faut savoir où aller les chercher. A travers l’Entrepreneurship Support Programme, nous nous efforçons d’aiguiller les responsables des petites et moyennes entreprises, en les informant sur les facilités ou les formations offertes par les différentes institutions du pays. Mais si une personne veut obtenir des informations ou suivre une formation, il faut qu’elle fasse le premier pas.
Interview Propos recueillis par Pierrick PÉDEL
 
(Lire l’intégralité de l’entretien dans le e-paper)
 
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