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Noël entre religion et consommation: mieux comprendre les les symboles et les enjeux
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Noël entre religion et consommation: mieux comprendre les les symboles et les enjeux

C’est l’éternel débat, Noël est-elle une fête religieuse ou profane? Ce dossier vous aidera à vous faire une petite idée sur cet événement incontournable de l’année.
La fête de Noël a-t-elle été toujours chrétienne?
À l''''origine, cette fête existait déjà sous forme de différentes fêtes païennes qui marquaient le solstice d’hiver.
C’est quoi le Solstice?
Un événement astronomique qui se produit lorsque la position apparente du Soleil vu de la Terre atteint son extrême méridional ou septentrional. Les solstices désignent les jours de l''année voisinant soit le solstice d''été, les plus longs de l''année, et ceux proches du solstice d''hiver marqué par les plus longues nuits de l''année. Les dates des solstices d''hiver et d''été sont inversées pour les hémisphères nord et sud, ainsi à Maurice, nous sommes en décembre dans le solstice d’été.
La fête de la Nativité
Selon la tradition catholique, c''est le pape Libère qui, en 354, institua la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, il aurait également codifié les premières célébrations.
Noël devient donc une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité.
Noël Chrétien
Voici quelques aspects religieux de cette fête méconnus des non chrétiens, comme bon nombre de chrétiens dans le monde.
Le temps de l’Avent
Les chrétiens à Maurice et dans le monde, préparent la fête de Noël à travers le temps de l’Avent.
C’est quoi l’Avent?
Cette période liturgique englobe les quatre dimanches qui précèdent Noël. C’est un temps où la préparation spirituelle domine la préparation matérielle ou physique. Traditionnellement, les chrétiens allument une bougie le premier dimanche, puis une de plus chaque dimanche suivant, symboles de la lumière qui va renaitre le soir de Noël.
La crèche
Il y a aussi la crèche, une mise en scène de la naissance de Jésus telle qu''elle est présentée dans le Nouveau Testament. La crèche est placée sur une table, ou à même le sol. On bâtit une étable miniature dans laquelle on dispose des personnages représentant les parents de Jésus et les bergers réunis autour du nouveau-né. A Maurice, les familles chrétiennes, attendent les douze coups de minuit le soir du 24 décembre pour placer le petit Jésus dans la crèche et ensuite elles font, dans le recueillement, une prière devant elle. D’où vient la crèche? Cette tradition nous arrive de François d''Assise en 1223 à Greccio, en Italie, et depuis le XVIIIe siècle, la tradition de la crèche s''est perpétuée dans tout le monde catholique.
La Messe de Minuit
La veillée de Noël est marquée par la messe de minuit, le 24 décembre au soir. Les chrétiens y célèbrent la Nativité de Jésus. Traditionnellement cette messe commençait à minuit, aujourd''hui elle a lieu de plus en plus souvent en début de soirée. La soirée du 24 décembre qui, pour les catholiques, est coupée par la messe de minuit, est dans la très grande majorité des cas, passée en famille à Maurice.
La distribution de cadeaux
Pour les chrétiens, ces cadeaux font référence aux cadeaux offerts à l''enfant Jésus par les rois mages : l''or, l''encens et la myrrhe.
Cette distribution se fait à minuit, dans certaines familles. Pour d’autres elle se déroule le matin autour du sapin de Noël avant le petit déjeuner.
Début de commercialisation
L’abandon de la messe de la veillée de Noël marque le début de la commercialisation de cette fête. Aujourd’hui, par exemple, les couples fêtent généralement Noël sous la forme d''une soirée romantique au restaurant, ou à la maison en famille pour ceux qui ont de jeunes enfants. L’accent est alors mis sur le budget dépensé dans des activités et dans les cadeaux.
Avec la mondialisation des échanges culturels et la laïcisation de la société, les festivités liées à Noël prennent progressivement un caractère profane et familial, et sont de plus en plus déconnectées de l''interprétation religieuse.
Aujourd''hui, Noël a retrouvé un large rôle païen. Outre d’être une fête nationale à Maurice, elle est devenue une fête commerciale et un moment de l''année célébré y compris par les non croyants. Cette fête est associée aux cadeaux et pour les enfants, au Père Noël.
Traditions profanes
La tradition de faire des cadeaux se maintient aujourd’hui hors de tout contexte chrétien. Il est intéressant de noter cependant la manifestation d’un autre besoin de l’être humain, celui du don.
L’échange de cadeaux maintient et consolide les liens sociaux Gérald Berthoud, professeur d''anthropologie culturelle et sociale à l''Université de Lausanne, l''explique ainsi : « La période de Noël, qui est très chargée cérémoniellement, possède une certaine intensité rituelle. Même si nous vivons fondamentalement dans une société marchande, il y a dans cet échange de cadeaux quelque chose qui est de l''ordre du don et qui est universel dans son principe: ils créent, maintiennent et consolident des liens ils constituent en quelque sorte une matrice du social. »
Aspects sociologiques et économiques
Le rite universel de Noël
Noël redevient donc, une fête païenne où, généralement, des membres d''une même famille se retrouvent et s''échangent des cadeaux entre eux selon un rituel assez universel.
Rituel universel de Noël
La décoration de son habitation et de l''arbre de Noël
L’installation le soir du 24 décembre pour le réveillon de Noël des chaussures de tous les membres de la famille au pied de l''arbre
L’ouverture des cadeaux quelques heures après, souvent le matin du 25 décembre
Le repas constitué d''une dinde de Noël et se terminant par une bûche de Noël etc.
Ces traditions sont très largement admises et partagées par la majorité des chrétiens pratiquants qui personnalisent leur fête religieuse par l''ajout de la crèche et/ou pour les catholiques, la célébration de la Nativité pendant la messe de minuit.
Quelques-uns y voient cependant un détournement de la fête de Noël.
Fête de l’amour familial
Déchristianisé, ce jour devient, pour certaines familles, la fête où les parents célèbrent leurs enfants : ils manifestent leur amour par des cadeaux sans raison (contrairement aux anniversaires, fêtes individuelles, etc.).
D''autres grandes religions connaissent des fêtes où les parents remercient leurs enfants d''exister (par exemple Pourim dans la tradition juive).
Aspects commerciaux
Toutefois, les instances catholiques expriment depuis longtemps leur désapprobation devant la tournure mercantile que prend cette fête. Ils sont nombreux les curé de nos paroisses à répéter toutes les années le même discours pendant le temps de l’Avent. «Méfiez-vous des sirènes de la consommation qui vous conduisent directement vers la ruine économique, familial et social, et vers le surendettement», averti un prêtre toutes les années dans sa paroisse du Sud-Est du pays.
Un événement illustrant le paradoxe de Noël
Exceptionnellement cette désapprobation a pu prendre des aspects pour le moins spectaculaires, comme le 23 décembre 1951 où une effigie représentant le père Noël fut brûlée sur le parvis de la cathédrale de Dijon par des paroissiens. On vit alors les forces de gauche mener des manifestations de défense du vieux bonhomme, pourtant symbole de la société de consommation et génie du marketing événementiel.
L''achat massif de cadeaux de Noël a pour effet un pic dans la consommation, notamment sur les secteurs du jouet, du loisir et de la restauration. Certains commerçants en tirent profit afin d’arrondir leur chiffre d’affaire sur l’année.
Finalement, la fête de Noël, rempli sa fonction religieuse, sociale et commerciale. Tout le monde y trouve son compte.
 
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