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Nouveaux heurts meurtriers en Égypte
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Nouveaux heurts meurtriers en Égypte

Au moins trois Égyptiens ont été tués vendredi au cours d'affrontements à travers le pays entre les forces de l'ordre et les Frères musulmans, classés cette semaine organisation "terroriste".
Les forces de sécurité ont arrêté des centaines de partisans des Frères musulmans, alors que des heurts entre policiers et fidèles du président islamiste destitué Mohamed Morsi, ont éclaté vendredi au Caire et au moins quatre autres villes après la grande prière hebdomadaire.
Un partisan de la confrérie, âgé de 18 ans, a été tué par balles à Damiette, port situé dans le delta du Nil. Un autre homme est mort dans la province de Minia, bastion des islamistes au sud du Caire, et une troisième personne a été tuée dans la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.
À Ismaïlia, sur le canal de Suez, un correspondant de Reuters a entendu des coups de feu, alors que les manifestants jetaient des pierres sur les policiers qui répliquaient par des tirs de grenades lacrymogènes.
Au Caire, un autre témoin a vu un homme en tenue civile qui tirait au pistolet à grenaille sur des manifestants, sur le campus de l'université sunnite Al Azhar.
Le ministère de l'Intérieur, qui a fait état de plusieurs blessés parmi les policiers, a annoncé que 265 partisans des Frères musulmans, dont au moins 28 femmes, avaient été interpellés vendredi, après une première vague d'arrestations mercredi, date à laquelle le gouvernement a classé la confrérie parmi les mouvements "terroristes".
Les autorités ont pris cette décision, qui permet d'inculper de terrorisme tout membre de la confrérie, à la suite de l'attentat-suicide qui a été commis la veille contre un QG de la police à Mansoura, dans le delta du Nil, et a fait 16 morts.
Le gouvernement en ont accusé les Frères musulmans, qui ont, eux, condamné l'attaque, alors qu'un groupe actif dans la péninsule du Sinaï l'a revendiquée.
SISSI "INÉBRANLABLE"
Les Frères musulmans et, plus largement, les partisans de Mohamed Morsi, destitué par l'armée le 3 juillet, comptent mener de nouvelles manifestations afin de protester contre la décision du gouvernement, qui a de son côté prévenu que toute participation à ces rassemblements serait passible de cinq ans de prison.
Les peines de prison liées à des accusations de terrorisme peuvent cependant être prolongées à vie et les dirigeants des Frères musulmans encourent, eux, la peine de mort.
Le général Abdel Fattah Sissi, chef d'état-major de l'armée qui a destitué Mohamed Morsi, a, lui, déclaré jeudi que le pays resterait "inébranlable" face au terrorisme.
Sur le plan international, John Kerry, secrétaire d'Etat américain, a téléphoné à Nabil Fahmy, ministre égyptien des Affaires étrangères, pour lui faire part de ses "préoccupations" face à la vague d'arrestations de Frères musulmans et à leur désignation comme terroristes.
Un membre de l'administration du président Barack Obama a exclu l'hypothèse d'une inscription de la confrérie sur la liste américaine des organisations terroristes et a jugé que le gouvernement égyptien allait "beaucoup trop loin" dans la répression.
Les Etats-Unis ont décidé en octobre de suspendre une partie de leur aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel, mais Washington n'envisage toutefois pas de prendre de nouvelles mesures de rétorsion à l'encontre du Caire, selon le responsable.
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