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Parikshat Tulsidas : «L’Afrique connaîtra une croissance de 7 % d’ici 2015»

11 février 2013, 08:46

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«Head of Business Development» à « AfrAsia Bank » pour l’Afrique subsaharienne, il est dans le «corporate and investment banking» depuis 10 ans. Parikshat Tulsidas a précédemment été employé par la «Standard Bank», où il était «General Manager» du département «Global Markets Advisory». Il était alors basé en Chine.

Vous venez d’être recruté comme « Head of Business Development» par «AfrAsia Bank» pour les pays de l’Afrique subsaharienne. Une de vos tâches sera d’améliorer la capacité de trésorerie de la banque dans les pays de la région. Comment comptez- vous procéder ?

Avec l’Afrique émergeant aujourd’hui comme le centre d’intérêt par
excellence, nous nous positionnons pour assister les clients, qu’ils soient locaux ou étrangers, à avoir accès aux marchés sur ce continent. Mais aussi pour les couvrir face aux risques liés aux taux de change et aux taux d’intérêt, car ils sont appelés à les confronter dans leurs activités. Nous voulons absolument comprendre leurs besoins pour pouvoir leur offrir des solutions taillées sur mesure au lieu d’avoir recours à celles qui sont toutes prêtes.

Vous comptez faire d’«AfrAsia Bank» un fournisseur des services financiers de choix pour les entreprises souhaitant investir en Afrique. Quels sont les services que vous proposerez aux investisseurs locaux et internationaux ?

Comme je l’ai mentionné plus haut, nous voulons faire d’AfrAsia Bank un one-stop-shop pour les investisseurs locaux et étrangers travaillant sur l’Afrique. Avec des partenariats conclus avec d’autres banques africaines, nous sommes aujourd’hui en mesure de leur proposer un large choix de devises africaines, susceptibles de les aider à bien gérer leur trésorerie, tout en répondant à leurs besoins en financements, soit en USD, soit en monnaies africaines.

C’est une démarche qui s’inscrit dans le droit fil de la volonté de faire de Maurice le hub financier pour le continent africain.

Comment se présente le positionnement d’«AfrAsia Bank» en Afrique ?

AfrAsia Bank a fait des investissements stratégiques dans le capital de Kingdom Holdings de Zimbabwe, devenant ainsi son actionnaire majoritaire. Il y a actuellement un intérêt croissant pour l’économie zimbabwéenne, venant de différents milieux.

Je note que le gros de ces investissements est venu de l’Afrique du Sud et de la Chine. Ils ont été injectés dans des projets d’infrastructure et dans l’industrie minière. J’estime que cette tendance va se poursuivre dans un avenir pas trop lointain.

Actuellement, il y a des opportunités énormes en Afrique, notamment dans les services financiers. D’où notre présence en Afrique du Sud par le biais de deux bureaux de représentation déjà opérationnels à Johannesbourg et Cape Town. AfrAsia Bank travaille parallèlement en étroite collaboration avec AfrAsia Corporate Finance, notre partenaire à Cape Town, où nous avons des conseillers financiers expérimentés pour nous accompagner dans nos opérations financières.

Avec le développement économique en Afrique subsaharienne, des banques de taille moyenne vont rechercher des partenariats en ligne avec leur stratégie de croissance. Il est évident qu’avec notre expertise, notre connaissance de ces marchés et notre ambition d’accroître notre présence en Afrique, nous nous employons à ajouter de la valeur à nos opérations dans cette partie du monde et à conclure des partenariats avec les institutions financières à différents niveaux.

Quel regard portez-vous sur l’Afrique comme moteur de croissance ?

Le continent africain a enregistré une croissance moyenne de 5 % par an ces dernières années, soit moins que les pays asiatiques. Les estimations montrent que cette croissance tournera autour de 7 % d’ici 2015. Connu autrefois comme le continent de désespoir, l’Afrique est aujourd’hui surnommé le continent de l’espérance par les analystes.

Toutefois, ce qui saute aux yeux de tout le monde, c’est que l’Afrique manque cruellement d’infrastructures. Pendant mon mandat couvrant le couloir Chine–Afrique, les analystes et autres dirigeants d’entreprises chinoises racontaient une seule histoire. A savoir que l’Afrique a besoin d’infrastructures alors que la Chine recherche des ressources. De ce fait, on constate que la Chine ainsi que d’autres pays développés sont engagés actuellement dans la reconstruction des infrastructures des pays africains. En contrepartie, ils s’engagent à acheter les ressources africaines.

Cette augmentation dans le flux de capitaux en Afrique commence à se faire sentir au niveau de la classe ouvrière. Du reste, nous sommes en train d’assister à l’émergence d’une classe moyenne en Afrique.

Cette situation traduit forcément une plus grande demande pour les produits de consommation, ce qui ne peut que bénéficier directement à la Chine. Mais aussi à l’Afrique, avec l’implantation d’un grand nombre de compagnies. Bien évidemment, comme des banques, nous avons besoin de nous préparer pour faire face à ces nouvelles réalités économiques.

Propos rec ueillis par Villen ANGANAN

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