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Pascal Bestel: «La solution n’est pas de nous empêcher de travailler»
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Pascal Bestel: «La solution n’est pas de nous empêcher de travailler»

Le porte-parole de l’Association des Camionneurs Indépendants est au front de la contestation des nouvelles réglementations concernant les poids lourds.
Depuis l’entrée en vigueur des nouveaux règlements, les membres de son association, qui travaillent sur le parc des conteneurs au Quai D à Mer Rouge ne prennent plus livraison des conteneurs. Pascal Bestel revient sur les revendications et l’action de son association.
Pourquoi contestez-vous les nouvelles réglementations concernant les poids lourds?
Premièrement, cette décision a été prise sans consultations avec les principaux concernés. C’est une décision arbitraire et hâtive sans aucune évaluation des causes et effets. Ensuite, cela nous pénalise grandement dans notre travail de camionneurs sans compter la baisse de rentabilité que nous allons subir. Il n’y a pas eu de concertations où nous aurions pu exposer nos problèmes et participer à la mise en place de solutions durables et efficaces. Je déplore cet état des choses.
Pratiquement comment est-ce que cela vous pénalise?
Cela nous pénalise parce qu’il s’agit, entre 6h30 et 9h30, d’un tiers ou d’une moitié, dans certains cas, de la journée d’un camionneur. Nous savons tous que la journée du camionneur commence très tôt. Nous sommes les premiers sur la route. Dès cinq heures du matin. Avec les nouvelles dispositions, nous commençons notre journée quatre heures plus tard. Il nous est impossible dans ces conditions de rentabiliser notre journée.
En contrepartie, on ne nous donne pas les infrastructures nécessaires pour combler ce manque à gagner alors que la rentabilité du camionneur est déjà mise à l’épreuve avec les hausses successives du prix du carburant.
Mais ces mesures ont pour objectif d’assurer la sécurité du public voyageur…
On ne voit pas vraiment où est l’aspect sécuritaire. En analysant les faits, on se rend compte que les accidents n’ont pas lieu durant les heures de pointe. C’est un prétexte complètement infantile qui a une dimension purement politique. On en train de nous faire croire que, sans camions, il n’y aura plus d’accidents mortels sur nos routes. Je dois dire, malgré le fait que les accidents impliquant les poids lourds sont toujours spectaculaires et souvent mortels, que le nombre d’accidents impliquant les poids lourds est nettement inférieur à celui impliquant d’autres véhicules. Les camionneurs ne sont responsables de tous les malheurs du monde.
Quelles sont les solutions que vous proposez?
Il faut savoir qu’il n’y a pas de one-click solution à ce genre de problème. Mais certainement tout passe par l’information, la discussion et l’éducation. Quand je parle d’éducation, je parle de tous les utilisateurs de la route, qu’ils soient professionnels ou non-professionnels. Nous aurions souhaité une table ronde avec les autorités. Tout le monde aurait pu exposer son point de vue, pour ensuite trouver des solutions efficaces. En tant que professionnels de la route justement, nous avons notre expérience et nos besoins qui méritent d’être pris en compte. Il faut voir le problème dans son ensemble. Personne ne peut prétendre avoir de solution toute faite. Mais nous ne pouvons pas non plus payer pour le manque d’infrastructures adéquates. Mais il clair qu’il y a beaucoup de choses à prendre en compte.
Par exemple, il n’y a pas un de nos clients qui accepte de livraison en dehors des heures ouvrables. La solution n’est pas de nous empêcher de travailler, ne serait-ce que pendant une partie de la journée.
Quelle sera la suite de vos actions?
Nos membres continueront à rester au garage jusqu’à ce que les autorités décident de nous rencontrer pour ouvrir les discussions.
 
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