Publicité
Pascale Dinan «Se préparer dès aujourd’hui à être un sujet âgé en bonne santé»
Par
Partager cet article
Pascale Dinan «Se préparer dès aujourd’hui à être un sujet âgé en bonne santé»

Qu’est-ce que le Groupement de la Fédération internationale des associations des personnes âgées (FIAPA) ?
Le Groupement FIAPA est enregistré depuis mai 2005 et est aussi affilié à la Corporate Social Responsability. Mais, ses jalons ont été posés par Denise Vaulbert de Chantilly dans les années 90. Le Groupement FIAPA comprend 36 membres, dont six sont des maisons de retraite.
Quel est son but ?
Il vise le bien-être des personnes âgées. Tous les 15 jours, nous réunissons nos membres au centre Jean Vaulbert de Chantilly, situé dans la cour du couvent de Belle-Rose, où nous disposons d’un local administratif et d’une salle d’exercices où ont lieu les animations. En raison d’un partenariat conclu récemment avec l’Ecole mauricienne du bien-être, trois de leurs praticiens qualifiés proposent mensuellement une prise en charge à nos membres qui le souhaitent. Nous alternons ces massages avec des séances de yoga et le tai chai chuan. Parmi les animations offertes, il y a des jeux de société, de l’animation musicale. Ces temps de rencontre sont attendus par nos membres.
Votre définition de la personne âgée?
Une personne âgée a 65 ans ou plus.
Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des personnes âgées. Qu’estce que le Groupement FIAPA a prévu pour ses membres ?
Pour marquer cette journée, nous organisons pour eux une animation plus festive que d’habitude. Le dimanche 3 octobre, nous souhaitons rendre hommage à Denise Vaulbert de Chantilly et montrer que le travail qu’elle a entrepris auprès des personnes âgées, qui se poursuit via la FIAPA. Pour cela, nous organisons une activité à la maison de retraite de Bonne-Terre. La ministre de la Sécurité sociale a été invitée et les résidents sont conviés à une réception ainsi qu’une animation musicale de Gérard Cimiotti.
Trouvez-vous que le sort de la personne âgée à Maurice soit enviable ?
L’espérance de vie de la Mauricienne est de 76 ans et celle du Mauricien de 69 ans. En parallèle, le taux de fécondité chute à Maurice. En 2009, il était de 1,5 enfant par Mauricienne alors qu’en 2000, ce taux était de deux enfants par Mauricienne. La question que je me pose est : qui va s’occuper de cette population vieillissante ? Il faudrait former des pourvoyeurs de soins car plus le pays va se moderniser, plus les jeunes ne voudront pas garder leurs aînés à domicile et les institutions seront saturées. Et il y a le fait qu’elles soient coûteuses. J’estime qu’il y a de la place pour un hôpital gériatrique à Maurice. Cette mesure figure dans plusieurs manifestes électoraux. J’espère que le gouvernement en place fera aboutir ce projet. Je crois qu’il y a une sérieuse prise de conscience de ce phénomène de vieillissement mais il faut que cette priorité de santé publique se traduise par la formation des pourvoyeurs de soins et d’autres mesures d’accompagnement. Il faut donner le meilleur à nos aînés qui ont beaucoup travaillé pour nous léguer la société que nous avons reçue et à ce titre, ils méritent une bonne prise en charge.
Les bailleurs de fonds sont-ils enclins à financer des organisations s’occupant du bien-être des personnes âgées ?
On investit beaucoup dans les sujets touchant à la jeunesse, dans le Sida et d’autres causes, mais pas suffisamment dans la personne âgée. Si le Groupement FIAPA disposait de plus de moyens, il ferait davantage. Par exemple, nous souhaitons encourager l’intergénérationnel, c’est-à-dire mettre les enfants et les adolescents en contact avec les personnes âgées et faire des activités plus régulières pour nos membres pour les sortir d’une certaine forme de solitude, de la dépendance physique et sociale et les faire lutter contre la perte d’autonomie. Mais nos ressources sont limitées.
Si la gériatrie se développe à Maurice, on vieillira avec moins de handicaps. On peut faire davantage pour les personnes âgées et leur proposer une qualité de vie améliorée. Ce qu’il faut se dire, c’est que la préparation de la retraite commence dès aujourd’hui. Si les trentenaires d’aujourd’hui qui sont soumis au stress, au tabagisme, à un environnement hostile, commencent à manger équilibré, à faire une demi-heure d’exercices physiques quotidiennement, ils vont vieillir correctement et éviter ou améliorer des maux liés à la vieillesse tels que l’ostéoporose, les troubles cardiaques, le diabète, les troubles de l’équilibre, de la marche, etc. Il faut se préparer à être un sujet âgé en bonne santé dès maintenant.
Propos recueillis par Marie-Annick SAVRIPÈNE
 
Publicité
Publicité
Les plus récents




