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Patrice Hardy: «Maurice n''est pas aussi affectée que d''autres destinations»

13 mars 2009, 11:45

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Le Managing Director de Naïade Resorts Ltd passe en revue la situation au sein de son groupe et de l’hôtellerie en général.

Comment expliquez-vous cette campagne de recrutement chez Naïade alors qu’on parle de crise dans l’industrie du tourisme?

Au dernier trimestre de 2008, notre budget, basé sur les prévisions en pleine découverte de la crise économique, ne nous permettait pas d''''embaucher. Or, depuis le début de cette année, les taux d''occupation dans nos hôtels ont connu une telle hausse que l''embauche de nouveaux Team Members était devenue indispensable afin d''assurer le niveau de service. Je dois toutefois faire ressortir que les réservations demeurent très ''last minute''.
Je pense aussi que l''élément fondamental pour notre industrie c''est son ''business model''. C''est à dire un tourisme qui attire la clientèle haut de gamme. Ce ''business model'' a bâti notre réputation comme destination offrant un produit et un service d''excellence avec pour résultat le nombre d''emplois crées dans l''hôtellerie. Ne pas tenir compte de cela dans ces périodes difficiles et incertaines serait, à mon humble avis, un très grand risque à moyen terme pour la réputation de Maurice, l''industrie hôtelière et touristique et pour l''emploi.

Il y a eu ces derniers temps des dizaines de licenciements dans d’autres établissements hôteliers, des menaces de fermetures d’hôtels et même des fermetures temporaires. Est ce à dire que chaque groupe hôtelier fait face à la crise de façon différente?

Oui et cela sera toujours le cas car il faut privilégier le commercial et y mettre les moyens de façon substantielle et surtout en rajouter dans ces moments difficiles là notamment où cela a le plus de chance de rapporter. Mais je pense que tous les hôteliers ne réagissent pas de la même façon.

A la fin de l’année 2008, les opérateurs de l’industrie avaient tiré la sonnette d’alarme sur les effets de la crise et, depuis, le gouvernement a proposé un ‘Stimulus Package’. Comment ce package a-t-il aidé ou va-t-il aider à relancer le secteur touristique?

Je suis très heureux que le gouvernement ai entendu les conseils des hôteliers en ce qui concerne le ''Stimulus Package'' et je voudrais ici souligner à quel point, en ces moments difficiles, cette concertation publique/privé fonctionne bien. J''avais rencontré le ministre du tourisme à sa demande durant le dernier trimestre 2008. Il voulait parler des effets de cette crise et de ce qui pouvait être fait. Au-delà de la nécessaire relance commerciale, je lui avais dit qu’il me paraissait urgent qu''il consulte son collègue des Finances pour soutenir l''industrie touristique et j''avais cité l''exemple de ce qui avait été fait aux Maldives par les autorités de ce pays après le tsunami. Je suis heureux que mon message ait abouti mais il faut maintenant que la bureaucratie ne freine pas ces bonnes décisions.

Tous les indicateurs aux Etats-Unis et en Europe montrent que la crise n’a pas encore montré des signes d’apaisement. Cela veut-il dire que les menaces sur notre industrie du tourisme ne sont pas écartées d’une façon définitive?

Hélas je crois que nous sommes partis pour plus longtemps qu''on le voudrait mais je constate quand même que l''île Maurice qui, comme me l''a fait savoir un collègue hôtelier dernièrement, reste depuis les 30 dernières années ''the resort destination the most resilient'' prouveras encore une fois cette réputation. Ceci dit, je pense que, d''après les chiffres de l''AHRIM, la baisse est moins importante que prévue et que nos efforts, d''une part, et le malheur des autres destinations, d''autre part, devraient, si on joue bien nos cartes, nous permettre de gagner encore quelques points.

Quelles pourraient être les retombées de la foire ITB qui se tient en Allemagne. Comment l’île Maurice pourra profiter d’une telle manifestation?

Je pense que renouveler les contrats commerciaux en ce moment- c''est ce qui se fait à Berlin- se passe au plus mauvais moment de la crise car nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel et qu''en général, dans le monde, les analystes prévoit une année difficile pour l''hôtellerie et que tous nos partenaires vont en tenir compte pour nous demander des efforts supplémentaires. Or comme je l''ai dit plus haut, Maurice n''est pas aussi affectée que d''autres destinations et surtout il est important de ne pas casser le ''business model'' qui a fait ses preuves. Je sais que les hôteliers au sein de l''AHRIM sont tous d''accord qu''il ne faut pas s''affoler et qu''il faudra lutter pour obtenir le meilleur deal.

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