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Pem, celui qui fait rire le bois

17 mars 2014, 12:31

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Pem, celui qui fait rire le bois

Rendre un bout de bois expressif. Le faire rire, s’étonner, réfléchir, se moquer. C’est là le talent si particulier de Philippe Edwin Marie, plus connu comme PEM. La Mauritius Visual Arts Review lui consacre l’intégralité de son second numéro. Cette revue publiée par Christian Le Comte a été lancée le vendredi 14 mars.

 

PEM, c’est cette figure incontournable du Caudan, qui, tous les jours, maillet à la main, taille des formes dans des troncs, des branches et des racines, à deux pas du Blue Penny Museum. D’ailleurs, le conservateur du musée, Emmanuel Richon, écrit de lui, dans la revue : « Il ne cherche pas à contraindre le bois à un plan qu’il aurait établi au préalable (...) C’est tout l’inverse, il trouve son oeuvre petit à petit, au fur et à mesure qu’il découvre les imperfections du bois. Pour PEM, tout est spontané. Couper le bois ne peut se faire dans n’importe quel sens, il s’agit de respecter les formes et les lignes de ce que la Natuire lui offre. Si un bois se casse en travaillant, c’est signe qu’il lui faut donner naissance à une autre forme... Le moindre morceau peut servir. Il va plus loin, jusqu’à respecter les cicatrices du bois, les clous anciens, les fils électriques coincés dans les replis liés à la croissance de l’arbre, exploitant avec envie ces blessures qui lui parlent souvent d’une maltraitance humaine ».

 

Ce qui caractérise l’oeuvre de PEM, c’est le côté brut du bois qu’il se plaît à conserver. Ses créations ne sont pas rabotées, elles ne sont pas lisses, dans tous les sens du terme.

 

Que de chemin parcouru depuis sa première exposition à la galerie Hélène de Senneville en 1984. Que de difficultés surmontées par l’enfant abandonné à l’âge de deux ans, élevé par des religieuses, « adopté » pour être réduit au rang de «boy » d’une grande famille. Ce bois auquel il donne forme humaine, n’est-ce pas un peu son propre destin tourmenté qu’il taille ? «Je n’ai jamais été à l’école pour apprendre, mais j’y ai tout de même mis les pieds à l’âge de 18 ans, l’année où j’ai pu voter pour la première fois ».

 

*Mauritius Visual Arts Review est publié sur du papier d’archives, en d’autres termes cette revue est aussi un objet de collection.

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