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Port-Louis Heritage Trail : un parcours qui nous ressemble
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Port-Louis Heritage Trail : un parcours qui nous ressemble

Faire de Port-Louis une expérience riche, colorée, et diversifiée. Mais qu’est-ce qu’il ne faut surtout pas rater au juste? Alors que le ministère du Tourisme cherche un consultant pour la mise en place du Port-Louis Heritage Trail, les sites devant effectivement figurer sur le parcours ne sont pas encore connus.
La maison de Beekrumsingh Ramlallah, à la rue Wellington. Journaliste, fondateur du «Mauritius Times», il a donné son nom au centre d’interprétation qui ouvrira bientôt à l’«Aapravasi Ghat».
L’historienne Vijaya Teelock, chargée de cours à l’université de Maurice, qui affirme avoir été contactée par le ministère du Tourisme pour collaborer au projet, lève un coin du voile. Les endroits d’intérêt majeur ont, selon elle, été identifiés vers fin 2012, début 2013. L’esprit de ce parcours, selon elle, c’est évidemment de montrer les incontournables. «Mais pas seulement les sites ayant un rapport avec les grands gouverneurs mais aussi demontrer le patrimoine du peuple.»
Le forgeron en pleine activité a sûrement un stock d’anecdotes chauffées à blanc.
Exemple : un tour à Plaine-Verte sera une bonne occasion de se souvenir du prince malgache Ratsitatane. Exilé à Maurice, il s’évada de prison et fut décapité à Port-Louis en 1822. «On sait que c’était à Plaine-Verte, mais on ne sait pas où exactement», explique Vijaya Teelock.
Comment ce réparateur de vélos retrouve-t-il ses outils et ses pièces dans ce fourre-tout ? Il aurait tant de choses à dire...
« Mettre l’accent sur l’histoire économique et social... »
Se rendre au point le plus bas de Port-Louis pour admirer les palmiers royaux de la Place d’Armes est aussi une occasion de plonger dans l’histoire. «On peut installer une plaque pour rappeler qu’il y avait un marché aux esclaves à la Place d’Armes. Il ne faut juste montrer un endroit, mais aussi expliquer pourquoi il est important. Le but est de mettre l’accent sur l’histoire économique et sociale. Dans un même quartier, il peut y avoir différents sites qui ont une histoire. Cela ne servira pas qu’aux touristes mais également aux jeunes.Port-Louis a tellement changé», indique l’historienne.
L’incontournable Place d’Armes, point le plus bas de Port-Louis, a abrité en d’autres temps un marché aux esclaves.
Là où Philippe La Hausse de Lalouvière, défenseur du patrimoine et l’un des responsables de la Société de l’histoire, rejoint Vijaya Teelock, c’est sur le fait qu’il faut mettre l’accent sur la manière de vivre des Mauriciens. «Si vous prenez le marché central, il est dénaturé. C’est un nouveau marché avec des marchands de T-shirts.» Selonlui, ce qui «attire à Maurice, c’est le patrimoine immatériel. Aller à la rencontre des gens, parler avec eux, observer leurs activités. C’est des expériences que les touristes vont retenir».
Étape incontournable de Chinatown : la pharmacie traditionnelle.
Il propose par exemple d’imaginer une visite à la rue Desforges à la tombée de la nuit. «Là où il y a toutes ces nourritures, toutes ces façons de manger. Pourquoi ne pas emmener les touristes là avant le dîner, leur faire goûter à deux, trois choses tout en côtoyant le Mauricien ?» Philippe La Hausse de Lalouvière reconnaît que «c’est bien sûr plus difficile à organiser qu’une visite dans un musée».
Épices, «fast-food» et débrouillardise. L’ambiance à la rue Desforges, la nuit, peut être une expérience pleine de sensations pour les touristes.
Qui dit gens, dit métiers, notamment ceux qui sont en voie de disparition. Une autre facette de la culture mauricienne. Il propose des visites dans les vieilles boutiques, les quincailleries, sans oublier les pharmacies traditionnelles de Chinatown. «Les ateliers de réparation de vélo, remplis de petites pièces. Pour un Européen,c’est frappant de voir ça. Même à La Réunion il n’en existe plus». Cela sans oublier l’axe historique de la Place d’Armes jusqu’au Champ-de-Mars, en passant par l’hôtel du gouvernement et le Jardin de la Compagnie.
Souvenirs coloniaux avec l’architecture des maisons du Champ de Lort, à l’arrière des Casernes centrales.
Photos: Nasrudin Keramuth - Devind Jhundoo
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