La plus grosse rafale a été enregistrée à Bagatelle avec 94 km/h. La plus forte pluviosité a été notée à Mont-Bois, avec 94 mm de pluie. Le cyclone Bejisa est passé à son point le plus proche de Maurice à 16 heures hier, soit à 265 km du Morne. «Dès le début, nous savions que le cyclone allait s’infléchir et qu’il allait prendre cette trajectoire», lance Prem Goolaup, prévisionniste à la station météorologique deVacoas.

Une chose est sûre : Bejisa aura apporté son lot de pluies et de vents. Un phénomène a toutefois retenu l’attention des habitants du Nord. Notamment dans la région de Poudre-d’Or et de Grand-Gaube. Il s’agit d’une mini-tornade qui n’a duré que quelques secondes avant de disparaître. Bilan : des branches cassées, des arbres déracinés, des voitures endommagées. Sans compter des maisons dont le toit a été emporté par le vent.

Prem Goolaup explique que les mini-tornades sont «des phénomènes possibles à cause des bandes cycloniques». Il indique que cela peut parfois se produire en temps cyclonique. «De 1994 jusqu’à présent, il y a eu de nombreuses mini-tornades»,explique-t-il.

Le temps était relativement calme quand une forte rafale a déferlé sur Poudre-d’Or. Bimal Ramphul, un habitant de Poudre-d’Or, sous le choc, raconte : «J’ai senti une forte rafale et j’ai entendu crier. Puis, j’ai vu ma nièce de 5 ans être soulevée par la tornade. Mon fils l’a retenue par les pieds…»

Du côté de la station météorologique de Vacoas, l’on ne s’aventure pas à confirmer que des tornades ont touché ces trois villages. Le prévisionniste Ram Dhurmea indique qu’il s’agit d’une rafale très forte de courte durée.

Les mini-tornades qui se sont abattues dans les villages de Grand-Gaube, Rivière-du-Rempart et Poudre d’Or ont causé un black-out dans certains quartiers de ces trois villages. Idem à Amaury, Bain-Bœuf, Belle-Vue-Maurel, Cap-Malheureux, Grand-Baie, Peyrébère, Pamplemousses et Roches-Noires. Nombreux ont été les Mauriciens – qui s’étaient réunis pour le traditionnel repas de famille pour accueillir la nouvelle année – à inonder le numéro d’urgence du Central Electricity Board (CEB). Surtout entre 18 heures et 20 heures.

Une bonne partie des abonnés avait été reconnectée au réseau électrique dès 19 h 30 alors que des équipes techniques étaient encore à pied d’œuvre sur le terrain pour réparer les «fautes». Ce sont surtout les branches arrachées par les mini-tornades ainsi que les rafales cycloniques qui ont causé cette perturbation.

Malgré de nombreux appels, le directeur du CEB, Shyam Thannoo, restait injoignable. Le président du conseil d’administration, Balraj Narroo, a, lui, expliqué que le courant a été rétabli dans l’ensemble de cette région. «Il n’y a pas eu de gros dégâts fort heureusement. Il y a eu quelques pannes à cause des branches, sans plus. Dans le Sud-est, à Anse-Jonchée, un arbre est tombé sur une ligne de haute tension. Nous avons pu rétablir le courant dans les plus brefs délais. Notre équipe a effectué un travail formidable, sachant à quel point la soirée du 2 janvier est importante pour les Mauriciens», fait-il ressortir.

A lire dans l'express de ce vendredi 3 janvier