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Pourquoi Jeetah ne démissionnera pas
4 septembre 2013, 05:04
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Pourquoi Jeetah ne démissionnera pas

Les demandes de l’opposition pour la démission ou la révocation du ministre Rajesh Jeetah du gouvernement se suivent et se ressemblent. Et elles connaissent toutes la même conclusion: un silence assourdissant du chef du gouvernement.
La demande de la démission de Rajesh Jeetah samedi 31 août par le leader du MSM, Pravind Jugnauth, et par le responsable du dossier éducation du MMM, Steven Obeegadoo, vendredi, est jusqu’ici restée sans effet. Le leader du MMM, Paul Bérenger, a, lui, samedi affirmé que la démission de Rajesh Jeetah «suscite l’unanimité même au sein du gouvernement». Mais il affirme que le Premier ministre n’en fera rien et s’interroge sur les raisons du «soutiraz» de Ramgoolam envers Jeetah. «Les pires interprétations sont permises», a-t-il dit.
Paul Bérenger semble effectivement savoir de quoi il parle. Car la position délicate de Rajesh Jeetah dans l’opinion publique ne semble pas affecter sa position au sein du gouvernement. Et cet état de choses ne passe pas inaperçu au sein de l’équipe gouvernementale. Les frasques de Rajesh Jeetah débutent avec son passage au ministère du Commerce et ses frasques successives avec, entre autres, le lait Amul, son obstination dans l’affaire des barres de fer qui a résulté en la fermeture de Desbro, le contrat avec Mangalore, l’octroi d’un contrat en béton à la firme Betamax appartenant à sa belle-famille alors qu’il est le ministre responsable.
Mais alors que d’autres à l’instar de Dharam Gokhool, de Mahen Gowressoo, d’Étienne Sinatambou sont sanctionnés en ne bénéficiant pas de ticket pour les élections de 2010, Jeetah, lui, obtient non seulement un ticket mais il est aussi nommé ministre. Un ministère est créé pour lui et, comme par coïncidence, il s’agit d’un secteur dans lequel sa famille a décidé de se reconvertir : l’éducation tertiaire. C’est la Tertiary Education Commission (TEC) qui accorde des permis aux nouvelles universités et cette instance se retrouve directement sous la tutelle de Rajesh Jeetah. Il est entre-temps révélé que le ministre avait été le premier à être impliqué dans l’affaire MedPoint. C’est lui, début 2010, alors qu’il est ministre de la Santé, qui reçoit Krishan Malhotra à son bureau pour discuter de la possibilité pour l’État d’acheter la clinique MedPoint.
C’est lui qui ordonne qu’une équipe de son ministère aille faire une site visit pour décider si le bâtiment conviendrait à un hôpital gériatrique. C’est lui qui reçoit un e-mail de Malhotra avec les spécifications du bâtiment. Mais Rajesh Jeetah ne sera pas inquiété car au gouvernement, la ligne adoptée est que le projet d’achat de la clinique MedPoint est l’affaire du MSM. Entre-temps, un rapport commandité par le gouvernement met en exergue la mauvaise gestion de la STC sous le mandat de Jeetah. La création d’une filiale de la STC, la STCM, – une idée de Jeetah – est une faillite totale et fait perdre de l’argent public à la STC. Le ministre ne sera pas inquiété et le rapport sera mis dans une poubelle.
Au sein du gouvernement, l’attitude tolérante du Premier ministre envers Jeetah commencera à créer un malaise. Cette tolérance sera néanmoins diluée avec une attitude insolente du chef du gouvernement envers Jeetah. En privé. Mais en public, Navin Ramgoolam continuera à accorder son soutien à son ministre. Au ministère de l’Enseignement supérieur, les frasques continueront notamment avec son ingérence dans la gestion de l’université de Maurice, sa décision alléguée de fermer le University of Mauritius Trust pour des raisons obscures, sa tentative de mettre des bâtons dans les roues de l’ancien vice-chancelier Konrad Morgan.
Entre-temps, l’on dit qu’à la TEC, Jeetah règne en maître. Deux «universités» agréées par le ministère de tutelle appartiennent à des membres de sa famille. Acculé au Parlement, Rajesh Jeetah le reconnaîtra, il y a quelques semaines, être un trustee du trust qui opère l’Eastern Institute for Intergrated Learning in Management (EIILM). Pour ensuite venir dire, lors d’une conférence de presse, qu’il n’a jamais affirmé être un trustee d’EIILM.
Le père de Rajesh Jeetah est ensuite venu dire publiquement qu’il avait demandé à son ministre de fils de «step down» du trust parce que sa position au sein du gouvernement risquait d’amener à une situation de conflit d’intérêts. «Je l’ai mis à la porte du trust mais il ne le savait pas, c’est pour cela qu’il a dit qu’il était un trustee», a affirmé le père de Rajesh Jeetah.
Une situation qui irrite de plus en plus des membres du gouvernement. Mais si ces derniers avouent volontiers être gênés par cette situation, personne n’ose s’avancer pour dire tout haut ce que tous pensent tout bas. Surtout que la présence du PM lors de l’inauguration de l’université des Mascareignes à Rose-Hill lundi donnait l’impression que le PM soutenait son ministre. «Le fait que Rajesh Jeetah ait cru bon de préciser que Maurice avait ses propres règles et que l’on pouvait ainsi faire ce que l’on voulait, est une indication qu’il se sent intouchable, non ?», commente laconiquement un membre du gouvernement.
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