Quelques candidats sortent du lot à l’issue du premier tour d’hier vendredi 25 octobre. L’on ne peut, pour l’instant, s’avancer sur le nom d’un gagnant ou de ceux qui iront au second tour.

Une attente infernale. Les jeux sont faits pour le premier tour de l’élection présidentielle. Après deux reports, les Malgaches ont voté hier vendredi 25 octobre, pour élire le premier président de la quatrième République. Celui qui devrait redresser le pays après plus de quatre années de crise. Jusqu’à 2h30 du matin, le verdict des urnes est indécis. Des candidats sortent cependant du lot sur les trente-trois présidentiables.

D’après l’article 26 de la loi régissant l’élection présidentielle, «la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (CENIT) arrête et publie les résultats provisoires au plus tard dans les dix jours qui suivent la réception du dernier pli fermé émanant des sections chargées du recensement matériel des votes». Un retard a, cependant, été constaté dans le traitement des résultats au siège de la Commission électorale hier à Alarobia. Ce dernier n’a pas permis de faire un premier point sur la tendance officielle des choix des 7.823.305 électeurs appelés aux urnes hier.

Les informations recueillies mettent néanmoins quelques candidats en évidence. À savoir Jean Louis Robinson, candidat du parti AVANA, Hery Rajaonarimampianina, favori de l’association Hery Vaovao, Camille Vital, candidat au nom de l’association Hiaraka isika et Edgard Razafindravahy, auteur d’un bon score. Aux dernières nouvelles, l’ancien ministre de la Santé de Marc Ravalomanana, ancien Président et, par la même occasion, l’un de ses principaux soutiens, mène la course dans la ville d’Antana­narivo et ses environs. L’ancien ministre des Finances de la Transition devrait selon nos informateurs gagner la bataille de Mahajanga, Toamasina et Antsiranana. L’ancien Premier ministre Vital quant à lui serait en tête dans la ville de Toliara et ses environs.

Une situation qui pourrait s’expliquer par le fait qu’il est originaire de cette partie de Madagascar. Selon une source présente dans la région Analanjirofo, Roland Ratsiraka, candidat du parti Malagasy tonga saina (MTS), est en pole position, si l’on considère les décomptes de voix jusqu’à 20h30 hier.

Un taux de participation respectable devrait également marquer le premier tour de la présidentielle qui s’est déroulé hier. Après avoir voté dans le fokontany d’Anka­dindravola, sise dans la commune d’Ivato firaisana hier après-midi, vers 16h30, Béatrice Atallah, présidente de la CENIT a affirmé que « selon le informations que j’ai reçues jusqu’ici, nous nous dirigeons vers un taux de participation de plus de cinquante pour cent ». Le nombre élevé de votants qui se sont présentés aux urnes pourrait expliquer le verdict indécis jusqu’ici.

Malgré qu’il n’y ait pas encore de chiffres officiels, l’avancée conséquente du candidat Robinson dans la capitale et ses environs est constatée par l’opinion.

«Pour Antananarivo et ses environs, nous avons anticipé ces résultats. Ce sont les chiffres avancés affichant un si grand écart qui nous ont un peu surpris», a reconnu Jaobarison Randrianarivony, co-directeur de la campagne électorale du candidat Rajaonarimampianina. Le directeur de campagne de l’ancien Grand argentier de l’État reste optimiste, en indiquant que la situation ne devrait pas être pareille dans le reste de la Grande île. Les décomptes de voix dans les bureaux de vote de la capitale, relayés par les médias nationaux, mais aussi la presse audiovisuelle locale, donnent effectivement une large avance au candidat du parti AVANA.

Maître Hanitra Razafima­nantsoa, vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition (CST), ne cache pas sa satisfaction sur l’avance du candidat Robinson à Antananarivo. «Ce résultat à Antananarivo a été prévu, même le score» s’est-elle réjouie. L’avocate tempère, cependant, son ardeur en déclarant que «nous ne serons pas en tête dans tout Madagascar. Aux dernières nouvelles, il y a quelques localités de la Grande île où nous avons eu un score faible». Avant de se projeter vers le second tour, les candidats à la présidentielle et leur staff devront au préalable attendre les résultats provisoires que la CENIT devra sortir dans une dizaine de jours tout au plus. Il y aura ensuite les quinze jours accordés à la Cour électorale spéciale par la loi, pour sortir les résultats définitifs.