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Priya Rughooputh-Hein : Tout conte fait
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Priya Rughooputh-Hein : Tout conte fait

Un ourson bienveillant, ouvert aux autres et respectueux de la différence : c’est Nounours Ble, héros du dernier conte de Priya Rughooputh-Hein. Mais c’est aussi ce qu’incarne l’auteure. Plongeons dans son univers.
Christophe chantait des mots bleus, Priya Rughooputh-Hein a, elle, choisi d’écrire des mots bleus. Et le résultat est beau. Un petit chef-d’oeuvre qui a pour nom Nounours Ble, Blue Bear. Un livre illustré par Liza Lewis, une Graphic Designer belge, et traduit en créole par Shenaz Patel. Un petit livre plein de tendresse, qui éveille le regard et apaise l’esprit. Un conte dans lequel mêmes les adultes ont envie de se promener.
Comment pourrait-il en être autrement puisque le livre nous plonge dans l’histoire d’un ours bleu qui s’appelle Nounours Ble et qui vit loin, dans un endroit bleu appelé Late rble. Dans ce pays, tout est bleu : les maisons, les arbres, les papillons…
Un jour apparaît une curiosité, le nounours Roz. Du jamais vu dans ce pays bleu et pourtant… l’histoire se termine par une fête où l’on sert des gâteaux bleus et… de la limonade rose. « C’est une histoire qui parle de ce à quoi nous sommes confrontés chaque jour : la différence de l’autre. Ça parle d’ouverture vers les autres et de tolérance. En Allemagne, où je vis, la critique a souligné que c’était une belle manière d’expliquer le métissage », raconte Priya Rughooputh-Hein.
La jeune femme, une Mauricienne mariée à un Allemand et mère de deux enfants, en sait long sur le métissage. Mais surtout, Priya ne tient pas à se poser en donneuse de leçons. Elle n’est pas du genre à parler, par exemple, du grand méchant loup ou du méchant singe mais plutôt du singe en colère. « J’évite les mots négatifs, j’évite de coller des étiquettes négatives sur mes personnages qui sont, pour la plupart, des animaux »explique-t-elle.
Talent de dessinatrice
Mais qui est Priya Rughooputh-Hein au juste ? Vous l’avez peut-être croisée le samedi 17 août au Bookcourt de Bagatelle où elle avait prévu une séance de dédicace de son dernier livre Nounours Ble, Blue Bear. Le métier de son père oblige, Priya a vécu entre Maurice et l’Angleterre. Elle quitte définitivement l’île à 16 ans pour étudier le droit à la Manchester Metropolitan University. Elle rejoint une université à Strasbourg comme étudiante Erasmus, ce qui l’amène à effectuer un stage dans un parlement européen. Comme ce milieu a vite fait de lui plaire, elle se lance dans une maîtrise en politique internationale à Bruxelles. Lorsqu’elle se marie, elle s’installe à Munich et travaille, depuis, dans la recherche pour une organisation internationale. Mais ce que l’on retient surtout de notre interlocutrice, c’est son talent d’auteure… et de dessinatrice.
Nounours Ble est son quatrième livre. Et comme toute belle histoire, son aventure d’auteure de livres pour enfants, commence par un désir. Celui de transmettre à ses enfants nés en Allemagne, l’histoire du dodo. N’ayant rien trouvé d’approprié à cet âge en rayons, elle décide d’inventer une histoire d’un dodo rigolo, Feno, qui est d’abord alors publié aux Éditions de l’océan Indien puis aux éditions Orphie. Le succès l’amène à Little Dodo’s ABC Book qui reçoit le titre de « Coup de coeur FNAC Paris » en 2011.
En vacances pour trois semaines à Maurice et en face de la mer à l’hôtel Maripoza, à La Preneuse, Priya continue à lire et à écrire. « Le livre est un ami qui sera toujours là, qui ne vous décevra jamais. Il ouvre à des mondes multiples, permet de comprendre des choses de la vie, stimule l’imagination», plaide-t-elle pour encourager les enfants à lire.
Son cinquième livre est déjà en route et s’adressera aux enfants de 10 ans. Il sera dédié à son grand-père Seeboruth Rughooputh qui lui racontait, de même qu’à ses cousines, des histoires quand elles étaient petites. L’auteure nous entraînera dans des légendes qui ont pour décor Grand-Bassin, La Roche qui pleure, le marché de Quatre-Bornes.
En tout cas, « l’enfant intérieur » de Priya n’est pas prêt d’abandonner les mondes merveilleux. Et puis, il y a ses enfants, Kyan et Ananya, qui alimentent son énergie créatrice.
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