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Propos à caractère communal: Suzanne Hervet face à Facebook
26 janvier 2014, 00:58
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Propos à caractère communal: Suzanne Hervet face à Facebook

Qui est donc cette quinquagénaire qui n’a pas froid aux yeux et qui a enflammé Facebook ? Le mystère plane autour de Suzanne Hervet, qui semble être une femme de tête même si d’aucuns disent qu’elle n’aurait pas toute sa tête…
De sa cellule, Suzanne Hervet doit se dire qu’elle a vécu une semaine de dingue. La paisible vie de cette femme de 58 ans s’est en effet muée en un tourbillon médiatique à la suite d’un usage irréfléchi de Facebook. Résultat, elle est accusée de violation de l’Information and Communication Technologies Act. Suzanne poste, le samedi18 janvier dernier, sur sa page Facebook, quelques fleurs adressées à «une personne active au sein du PTr» et jure de faire abolir les fêtes religieuses si elle parvient à «gravir les échelons aux prochaines élections».Tout un programme.
La salve de la quinquagénaire met aussitôt le feu aux poudres. La Toile s’enflamme. Une marche est organisée dès le lendemain par le Mouvement unité du peuple pour dénoncer ses propos incendiaires. Suzanne Hervet s’exprime pour la première fois dimanche. Le pays attend des excuses. Il devra patienter.
Les remords ? Suzanne ne connaît pas. Elle enfonce même le clou, l’air de rien : «Je n’ai peur de rien. Tout ce que j’ai dit, c’est la vérité.» Si la voix est fébrile, sa réponse, elle, claque. Devant une telle assurance, les internautes réclament sa tête. Les standards des Casernes centrales et des différentes radios sont pris d’assaut. La police et l’opinion publique ont toutefois vite fait de mettre fin aux ambitions politiques de Suzanne. Cette dernière a été arrêtée lundi matin chez l’une de ses proches, à Wooton, où elle vit depuis peu. C’est en retraçant l’adresse IP de l’ordinateur utilisé pour poster le message incriminé que les enquêteurs sont remontés fissa jusqu’à cette adresse. «Elle a été surprise de nous voir débarquer mais n’a opposé aucune résistance. Elle n’avait pas vraiment l’air de se rendre compte de ce qui se passait», confie un officier, plus habitué à traquer des récidivistes tatoués qu’une petite vieille.
Habituellement paisible, la localité a vécu l’arrestation de Suzanne comme un véritable événement. Celui-ci était au coeur de toutes les conversations durant les jours qui ont suivi. «Comment une personne de cet âge peut-elle tenir des propos pareils ? C’est une honte», confie Geneviève, venue faire quelques emplettes à la tabagie du coin. Et de lâcher dans un murmure, au moment de partir : «J’ai entendu dire qu’elle n’a pas toute sa tête.» Sur place, peu de gens semblent connaître celle qui a été propulsée, en l’espace d’un week-end, au rang d’ennemi public numéro un. «Il m’arrivait de la croiser mais nous n’avons jamais échangé un mot. Elle avait toujours l’air pressé et n’avait jamais un regard pour personne», se remémore Dev, qui arrondit ses fins de mois en cultivant des laitues non loin de là.
Si personne ne connaît vraiment Suzanne Hervet, c’est que la quinquagénaire habitait jusqu’à tout récemment à Phoenix. Certaines zones d’ombre planent toujours sur son passé, mais l’on sait que Suzanne Hervet a vécu en Angleterre durant dix ans environ avant de rentrer au pays il y a quelques années. Diplômée, elle a pris de l’emploi dans une entreprise privée avant que sa santé ne se dégrade, vers la fin des années 90. C’est en effet à cette époque, en 1997 plus précisément, qu’elle débute un traitement à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard. À l’établissement de Beau-Bassin, Suzanne Hervet ne semble pas avoir laissé un souvenir impérissable. «Nous avons tellement de patients. Certains sont plus turbulents que d’autres. Difficile de se souvenir de tout le monde», lâche un médecin, l’air désabusé.
À Phoenix, quelques-uns se souviennent du personnage. «Elle a toujours eu un franc-parler qui pouvait parfois mettre mal à l’aise. Mais jamais personne n’aurait cru qu’elle puisse en arriver là», lâchent, unanimes, ceux que nous avons abordés. Si tout le monde semble avoir une opinion sur la quinquagénaire, personne, par contre, ne la connaît vraiment. C’est donc devant les enquêteurs que Suzanne Hervet, dont la motion de remise en liberté a été refusée lundi, devra se dévoiler. Ce qui ne sera pas une mince affaire au vu de la première tentative d’interrogatoire qui s’est tenue en début de semaine. C’est en effet une Suzanne débonnaire qui a fait face aux enquêteurs. «Elle n’a à aucun moment montré un signe de culpabilité. Pire, elle a même essayé de justifier ses propos», lâche un haut-gradé proche du dossier.
Placée en détention provisoire pour sa propre sécurité, en attendant sa comparution en cour demain, Suzanne Hervet aura eu tout le temps de réfléchir à la nécessité de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Ou plutôt à tapoter sur son clavier avant de poster quoi que ce soit sur Facebook. Gageons aussi que dorénavant, Suzanne n’oubliera pas de prendre ses cachets.
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