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Questions à Stéphan Buckland : « Je ne veux pas d’un petit meeting »

15 avril 2013, 07:25

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Questions à Stéphan Buckland : « Je ne veux pas d’un petit meeting »

Stéphan Buckland préside pour la quatrième année consécutive le comité organisateur du meeting international de Maurice qui aura lieu le 18 avril au stade Germain-Comarmond. Son rêve d’organiser un grand meeting ne s’est toujours pas réalisé. Mais il ne désespère pas. Il continue d’essayer de relever le défi.

 

Nous voici parvenus à nouveau au meeting international qui ouvre la saison d’athlétisme sur piste à Maurice. Réussira-t-il à donner le ton cette année ?

J’espère que oui. Le ton est donné déjà pour le 18 avril. J’espère que les athlètes répondront présents ainsi que le public.

Il y aura des athlètes étrangers. Je voudrais qu’après pas mal d’années nous enregistrions une performance, je ne dis pas de niveau mondial, mais voir au moins une course qui est allée vite. Pour cela toutefois, il faut de bons athlètes, une bonne opposition. Il faut aussi un bon climat.

 

Comment se décline ce rendez-vous ?

C’est un rendez-vous annuel. Je m’attends à de belles prestations. Mon souhait est qu’année après année plus de grosses pointures répondent présentes au meeting.

 

Quels en seront les temps forts ?

Nous pouvons compter sur la présence d’un finaliste aux mondiaux et champion d’Afrique en titre au marteau, le Sud-Africain Chris Harmse (Ndlr : aux dernières nouvelles toutefois le lanceur sud-africain ne fera pas le déplacement). Son compatriote champion d’Afrique du 200 m en 2008, Thuso Mpang, sera là également. Il est le plus rapide de la zone Afrique en ce moment et ce depuis pas mal d’années. Il y aura aussi les athlètes du Centre international d’athlétisme de Maurice (CIAM) qui auront leur mot à dire.

 

Doit-on se contenter d’une compétition de moindre qualité en raison du manque de moyens financiers ?

Personnellement, je pense que oui. Je tiens à remercier les sponsors qui ont répondu présents chaque année, les fidèles. Je ne vais pas les citer tous de peur d’en oublier quelques-uns. Ils se reconnaîtront.

En Afrique, il n’y a pas de meeting international où sont présents des médaillés olympiques. C’est un rêve mais qui coûte très cher. Je voudrais inviter au moins quelques grosses pointures au meeting de Maurice mais pour ce faire, il faut un budget.

 

Durant les mois écoulés avez-vous essayé de convaincre les sponsors de s’associer à cet événement ?

Depuis l’avènement de la Corporate Social Responsability (CSR), l’obtention d’un sponsoring est devenue plus difficile. Les mécènes oeuvrent plus dans le social que dans le sport. C’est un peu dommage à mon point de vue. Cela joue contre le sport sur le plan local et aussi internationalement.

 

Comment expliquez-vous ce manque d’enthousiasme ?

Je reste convaincu que certains sponsors peuvent nous soutenir dans ce projet. C’est faisable. L’Etat a imposé le CSR de cette façon, comment faire ?

 

Le meeting international de Maurice est-il condamné à rester un « petit meeting » alors qu’il peut devenir une référence dans la région ?

Je ne veux pas d’un petit meeting. Je veux un meeting à succès avec un rayonnement sur la région Afrique. C’est mon désir le plus cher.

Cela dit, il ne faut pas être négatif non plus. Il y aura une quarantaine d’athlètes étrangers tout de même présents. Nous avons composé avec les moyens dont nous disposons.

 

L’entrée sera-t-elle gratuite ?

Oui, car nous savons qu’à Maurice dès qu’il faut débourser de l’agent pour entrer au stade, cela devient difficile. J’espère que cela incitera les parents à accompagner leurs enfants et qui sait les encourager à s’adonner à l’athlétisme.

 

Le public va-t-il suivre selon vous ?

C’est un challenge en même temps. On verra si les gens sont intéressés par le sport à Maurice, si nous avons une culture sportive.

 

Il y a un an le parrain du meeting international de La Réunion se nommait Maurice Greene. Cette année il aura pour nom Mehdi Baala. Fini le temps où l’île sœur regardait avec envie du côté de Maurice au mois d’avril…

Cela rejoint ce que je disais plus haut. Il faut plus de sponsors pour avoir des parrains reconnus mondialement. Dites-vous bien que Baala ne se déplace pas gratuitement. Greene ne l’a pas fait gratuitement non plus l’année dernière. Ils demandent un cachet. Et pour s’en acquitter, il faut des sponsors. C’est une question à laquelle il nous faut répondre.

 

Cette nouvelle polarisation vous fait-elle « peur » ?

Non, parce que c’est un challenge pour nous. Nous voulons que le meeting de Maurice soit un succès. Le meeting de La Réunion n’est qu’une compétition de plus. Comme en Europe, où il peut y avoir un meeting en Allemagne aujourd’hui et un autre en France trois jours après.

Je veux réussir un meeting où seront présents un médaillé olympique et six voire huit finalistes olympiques sur une ligne de départ. C’est un challenge pour moi.

 

Votre rêve d’organiser un grand meeting est donc plus que jamais d’actualité ?

Il est toujours d’actualité. Mais il faut être conscient que sans budget on ne pourra pas le réaliser. Quand on organise un meeting international, il faut de gros investissements pouvant couvrir les frais de déplacement, d’hébergement, l’« appearance fee », le podium des grands champions. 

J’en profite pour passer un message pour les années à venir. J’appelle les sponsors à « entrer » volontairement dans le meeting pour qu’il soit un succès. On aurait pu avoir Usain Bolt comme invité d’honneur. Je peux avoir contact avec lui mais financièrement, le coup n’est pas jouable. Il a réclamé 300 000 euros pour se rendre au meeting de Saint-Denis.

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