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Ragini Kistnasamy: «Pour que la lutte pour la Palestine et les Chagos reste à l’agenda»
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Ragini Kistnasamy: «Pour que la lutte pour la Palestine et les Chagos reste à l’agenda»

Ce lundi 29 novembre est célébrée la Journée Internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Pour y avoir séjourné en trois occasions, Ragini Kistnasamy, militante de Lalit, connaît bien la Palestine. Elle fait le point sur la situation dans cette région du monde.
En contrepartie du gel des colonisations en Cisjordanie, les Américains offrent aux Israéliens 20 avions de type F-35. Président républicain ou démocrate, rien n’a donc changé dans les relations entre les USA et Israël ?
Les USA font un don d’avions valant US $ 3 milliards à Israël. Il n’y a qu’à voir l’aide militaire annuel des USA à Israël pour comprendre que rien n’a changé dans la politique américaine au Moyen orient avec l’arrivée d’un président démocrate. Le plan d’aide militaire US/Israël pour 2007-2018 est en hausse annuellement et atteindra US $ 3,15 milliards en 2013. Les USA sont les complices de l’Etat d’Israël pour continuer la politique de colonisation en Jérusalem est. C’est-à-dire que Israël continuera à annexer les terres palestiniennes et à occuper militairement la Cisjordanie de même que sera maintenu le blocus de Gaza.
Hillary Clinton est connue comme étant une inconditionnelle d’Israël. Avec sa nomination comme secrétaire d’Etat, le message était clair : le gouvernement d’Obama allait continuer à soutenir l’Etat bandit d’Israël.
L’intérêt américain ne change pas avec le changement de président. La politique étrangère des USA est déterminée par ses intérêts économiques et politiques.
1948 pour les Palestiniens, à partir de 1967 pour les Chagossiens. Les grandes puissances comptent donc sur le temps pour étouffer le droit au retour de ces populations ?
Israël colonise la Palestine de plus en plus chaque jour, avec une occupation militaire. Avec le soutien tacite des USA, Israël redessine les frontières de 1967, établies par l’ONU. La politique d’Israël en Cisjordanie vise à ne pas rendre viable un Etat palestinien. Sur quelles frontières négocier ? L’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation militaire sont essentiels pour l’émergence d’une Palestine libre et pour permettre le retour d’un million de réfugiés palestiniens.
Il est de la responsabilité de tous les militants engagés dans une lutte internationaliste pour que la lutte pour une Palestine libre reste à l’agenda, cela fin de pouvoir exposer le rôle d’Israël, des USA et des autres Etats coupables et complices. De la même façon, Lalit élabore un soutien international autour des Chagos sur trois points : contre la base américaine à Diego Garcia : pour la décolonisation et la réunification du territoire de la République de Maurice et pour le droit au retour et la réparation
Lalit a répondu présent quand il s’est agi d’être témoin et de soutenir la lutte du peuple palestinien avec des activistes d’Europe, d’Amérique et d’Israël.
Ainsi, Alain Ahvee a participé à la marche de Jenine à Jérusalem en 2004 contre le mur de l’apartheid dont la construction avait été condamnée par la Cour internationale de justice. Je suis allée en Palestine en 2004 et 2007. J’ai aussi participé à la Gaza Freedom March en décembre 2009-janvier 2010, avec 1 400 activistes du monde entier au Caire pour réclamer la levée du blocus sur Gaza.
La lutte internationale pour la Palestine s’est intensifiée avec la campagne Boycott Désinvestissements Sanctions pour isoler Israël économiquement et politiquement de même que pour dénoncer la complicité des Etats-Unis.
A plusieurs reprises, vous avez été volontaire en Palestine auprès de l''''International Women Peace Service Palestine. Cela vous a donné une perspective plus aiguë de la situation en zone occupée ?
En 2004, j’ai pu constater comment l’armée israélienne occupe la totalité de la Cisjordanie, de Jérusalem et de Gaza grâce à leurs checkpoints. J’ai été témoin de la confrontation quotidienne entre civils palestiniens et soldats israéliens. Cela m’a aussi permis de comprendre la désinformation des médias sur l’occupation de la Palestine. Avant cela, je n’avais jamais vu un checkpoint ni dans les journaux à Maurice, ni à la télévision.
En 2007, j’ai participé à la cueillette d’olives en tant qu’action politique mais aussi pour permettre à cette cueillette de progresser et pour attirer l’attention sur la façon dont Israël utilise les colons immigrants pour faire partir les Palestiniens de leurs terres.
Les oliviers symbolisent l’attachement à travers le temps avec la terre de même que la lutte héroïque des Palestiniens à travers le temps.
Vous racontez dans vos récits votre rencontre avec Um R dont le fils aîné étudie en prison…
En 2004, quand j’ai rencontré Um R, son fils venait d’être arrêté alors qu’il était sur le point d’aller poursuivre ses études en France. En 2007, quand je l’ai revue, son fils était en prison depuis trois ans. Sous l’occupation militaire qui dure depuis cinquante-trois ans, il y a, d’un côté, ces réalités sur les prisons : dans chaque foyer, il y a une personne en détention, ou alors un voisin, ou bien encore quelqu’un qu’on connaît. De l’autre côté, l’occupation militaire fait de la Palestine elle-même une prison.
En 2008, la Croix Rouge suivait les cas de près de 10 500 personnes enfermées dans les prisons ou les centres de détention.
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