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Rama Valayden: «Environ 90% des personnes qui ont fait des travaux d’intérêt général ne récidivent pas»
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Rama Valayden: «Environ 90% des personnes qui ont fait des travaux d’intérêt général ne récidivent pas»

L’Attorney General, Rama Valayden, explique l’intérêt de deux lois régissant la délinquance juvénile,  soit le «Community Service Amendment Bill» et le «Probation of Offender Amendment Bill».
Les travaux d’intérêt général sous le «Community Service Amendment Bill» ne sont-ils pas une sinécure pour les délinquants?
Non pas du tout. Il faut savoir que le «Community Service Bill» est déjà en application depuis 2002. Mais, aujourd’hui, nous y avons apporté des modifications. Cette loi connaît un franc succès. Presque 90% des personnes qui ont effectué des travaux d’intérêt général ont été réhabilitées et n’ont pas récidivé. Parmi ces travaux figurent, par exemple, le nettoyage d’hôpitaux, d’infrastructures publiques ou de l’aide aux personnes âgées.
C’est aussi une manière pour l’État de décongestionner les prisons et de faires des économies…
Là n’est pas l’essence de la loi, qui reste la prévention et la réhabilitation. Financièrement, c’est économique pour l’Etat, puisque nous dépensons moins l’argent des contribuables vu que cela coûte quotidiennement Rs 1,600 de garder un prisonnier. Aussi, si le jeune qui a commis un délit n’a pas les moyens de payer son amende, il peut faire des travaux d’intérêt général à la place. Il faut savoir que c’est une option qui s’offre à lui. S’il ne l’accepte pas, dans ce cas, la sentence contre lui est une peine de prison. Dans la nouvelle version de cette loi, nous mettons l’accent sur les travaux au niveau de l’environnement. De plus, il n’est pas obligatoire pour la personne condamnée de faire immédiatement ces travaux. Nous pouvons le faire patienter un mois jusqu’à la constitution d’un groupe. Ce sera comme une sorte de thérapie collective.
Mardi 16 juin, les parlementaires se sont aussi penchés sur le «Probation of Offender Amendment Bill» dans la logique du «Community Service Amendment Bill». En quoi vient-il renforcer ce dernier texte de loi amendé?
C’est une loi qui date de 1947 et qui n’a pas été réformée depuis. La réforme qu’on est en train de faire sur cette loi, donnera le pouvoir aux Probation Officers, suite à un ordre du magistrat, de superviser ceux qui ont commis une faute. La loi se déploie sur quatre niveaux : le Residence Order, le Drug Order, le Alcohol Order et le Curfew Order. Le Residence Order demande au jeune incriminé d’être dans un lieu précis à certaines heures. Le Drug Order et le Alcohol Order concernent la désintoxication. Le Curfew Order fixe un couvre-feu au jeune. Sous cette loi, le jeune a aussi droit à des visites impromptues et à des appels téléphoniques des officiers.
Mais la délinquance juvénile a augmenté… Ne fallait-il pas durcir les lois plutôt?
Je ne pense pas qu’elle a réellement augmenté. Je dirai même que le nombre de crimes commis par les moins de 16 ans a baissé. Nous avons l’impression que le crime a augmenté parce que plus de cas sont rapportés. En fait, c’est parce que les gens ont moins peur de rapporter des cas. Ces derniers temps, nous avons plutôt entendu parler de crimes domestiques. Concernant le durcissement des lois, cela demande du temps. Les lois couvrent tellement de domaines. Pour les durcir, il faut auparavant les étudier, savoir quelle partie nous allons renforcer… Puis, il y a des choses que nous pouvons changer, d’autres, non.
Ne pensez-vous pas que ces deux lois sont permissives?
Nous ne voulons pas non plus mettre en place la peine de mort. Cela ne ferait qu’engendrer de la violence. Des lois plus dures ne sont pas forcément la solution pour faire baisser le crime. Le but de ces deux lois est d’empêcher que les jeunes qui ont commis une faute ne soient envoyés directement en prison. Ainsi, nous leur donnons l’opportunité de rester dans la société, mais en apprenant à avoir un comportement plus responsable et discipliné.
Avez-vous d’autres projets de loi en ce qui concerne les jeunes?
Oui, nous allons intégralement réformer le «Juvenile Law», datant de 1935, durant les mois à venir. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, nous a dit de procéder rapidement. Nous allons réviser, entre autres, les définitions, les sentences, le rôle des parents, et nous allons même créer un tribunal pour les enfants.
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