Publicité

Raoul Gufflet «Head of International Division», MCB

19 novembre 2012, 04:08

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Quelle est la démarche de la « Mauritius Commercial Bank » ( MCB) en organisant le séminaire « Africa Forward Together » ?

La MCB accueille une cinquantaine de banquiers africains à Maurice cette semaine pour la quatrième édition d’ Africa Forward Together . Ils auront l’occasion de prendre la juste mesure des solutions que la MCB leur offre.

Le séminaire se veut être un subtil mélange de présentations effectuées par des responsables de la MCB et d’éminents hauts cadres d’institutions panafricaines et d’organismes multilatéraux internationaux tels que George Mudange, Director of Trade Finance de la PTA Bank , et Gboyega Songonuga, Head of Trade Finance for sub- Saharan Africa à l’ International Finance Corporation . Il comprendra aussi des visites de différentes sections du groupe ainsi que des ateliers et sessions de questions- réponses axés sur le thème Banking in Africa – Vision 2017.

Tout un programme qui permettra aux représentants des banques africaines d’explorer les différentes avenues de partenariat avec les nombreuses entités du groupe MCB. Ils pourront constater comment, en optant pour la sous- traitance auprès de notre groupe, ils peuvent accroître leurs parts de marché, tout en améliorant leur efficacité.

Quelles ont été les retombées des précédentes éditions d’ « Africa Forward Together » ?

Le séminaire, qui a débuté en 2009, est une première dans le paysage bancaire mauricien. Il a été un vecteur crucial de promotion des ambitions africaines du groupe MCB. Africa Forward Together, c’est avant tout une « mission africaine en terre mauricienne » . Il aura permis à la MCB de réaffi rmer l’un de ses objectifs stratégiques majeurs, soit se positionner comme la « banque des banques » . Nous encourageons les banques africaines à externaliser certains de leurs services bancaires, tels que l’émission de crédits documentaires, les paiements internationaux, le service- conseil relatif à la gestion du risque ainsi que l’utilisation de la plateforme SWIFT de la MCB et de la plateforme de gestion de monétique connue comme International Cards Processing System, une société détenue en majorité par la MCB.

Jusqu’où peut- on aller en matière d’externalisation pour les banques ?

Les perspectives d’expansion sur le continent africain sont à la mesure des ambitions que chacun se fixe. En ce qui nous concerne, ces ambitions sont proportionnelles aux efforts que nous déployons de manière concertée afi• de nous assurer d’une croissance soutenue et diversifi ée de la contribution des revenus provenant des opérations internationales.

Le potentiel de l’Afrique comme vivier et nouvelle frontière de l’investissement direct est un fait acquis. Le monde s’éveille à l’émergence des services fi nanciers africains.

Selon Bain & Company , un des leaders mondiaux du conseil en stratégie et en management d’entreprise, l’industrie fi nancière africaine valait 107 milliards de dollars en 2011. Elle s’évaluera à 517 milliards de dollars en 2020, avec une croissance annuelle estimée à 15 % d’ici là, dépassant même le taux de croissance économique du continent africain dans la décennie à venir. Selon l’ Economist Intelligence Unit, dans le rapport Banking in sub- Saharan Africa to 2020 , l’industrie bancaire africaine serait en passe de croître de près de 250 % d’ici la fi• de cette décennie.

Cette impulsion devrait être conduite par trois facteurs : la croissance économique, les besoins en services fi nanciers basiques et l’essor des nouvelles technologies.

Cependant, il demeure vrai que l’absorption de cette croissance par les établissements bancaires et fi nanciers africains ne se fera pas du jour au lendemain et nécessitera des investissements conséquents en capital humain et technologique, que la plupart des établissements africains ne pourront réaliser que par phases.

La MCB, avec son offre « Bank of Banks » se propose aujourd’hui de faciliter cette transition, en permettant à ses partenaires d’externaliser certaines de leurs fonctions en attendant d’avoir pu calibrer leurs besoins selon leurs ambitions.

Quelle importance accordezvous à l’Afrique comme pôle de croissance ?

Dans la conjoncture économique actuelle, l’Afrique est indéniablement un élément clé de l’équation de développement des entreprises locale. Surtout pour celles désirant exploiter de nouveaux marchés niches et diversifi er leurs activités au- delà de leurs marchés captifs traditionnels.

L’Afrique est devenue l’un des marchés émergents les plus dynamiques, avec un taux de croissance du PIB estimé par le Fonds monétaire international à 5,25 % pour 2012 et 2013. Sur la base des évolutions observables dans leurs environnements macroéconomiques, les pays africains présentent des perspectives attrayantes pour le commerce et les investissements dans le développement de la logistique, de l’infrastructure, des télécommunications et des services financiers.

De plus, l’expansion des marchés de consommation de ces économies, tirée par une forte expansion démographique, la montée de la classe moyenne urbaine et l’augmentation des revenus par tête d’habitant, est un vecteur de croissance non- négligeable pour le groupe MCB. Tout comme pour les autres groupes et entreprises locales. La plupart des pays africains ont accompli des progrès signifi catifs ces dernières années en matière de renforcement institutionnel, de réformes réglementaires et d’ouverture de leurs marchés domestiques.

Ce sont autant de facteurs qui créent un environnement propice pour éveiller l’intérêt des compagnies mauriciennes désireuses de rechercher de la croissance organique et/ ou externe.

Toutefois, compte tenu de la compétition dans ces nouveaux marchés émergents africains et leurs tailles, les entreprises locales se doivent d’adopter une approche réfl échie et adaptée aux spéci- fi cités intrinsèques de chaque pays dans lequel elles choisissent d’avoir un projet d’expansion. Car l’Afrique est loin d’être un continent homogène.

Présente dans la région depuis 1991, la MCB réalise aujourd’hui près de 45 % de ses revenus à partir de ses opérations régionales, voire internationales. Quelle évaluation faites- vous de ces opérations ?

Le groupe MCB s’est forgé une assise grandissante dans la région en adoptant une stratégie cohérente de diversification de ses marchés. Ce qui explique l’apport notable des activités internationales dans ses profits, essentiellement depuis les six derniers exercices financiers. Il y a la contribution des filiales bancaires étrangères du groupe, le fi nancement de projets et toute l’activité de fi nancement du commerce transnational. Et, plus particulièrement, l’activité de financement d’importation/ exportation de matières premières du ou vers le continent africain. Cette activité représente aujourd’hui, à elle seule, plus de 10 % de la contribution aux profits du groupe.

A l’avenir, la MCB continuera dans sa stratégie de conquête des marchés régionaux, et a fortiori, africains. La forte présence du groupe et son itinéraire d’expansion régionale, souvent fondé sur des accords de partenariat avec d’autres opérateurs, témoignent de sa foi dans le potentiel de développement et de croissance des pays de la région.

Propos recueillis par Villen ANGANAN
 
 
 

Publicité