Selon le journal en ligne Independent Online d’Afrique du Sud, la Haute cour de Pretoria a rejeté le jeudi 9 décembre, la demande d’une mère, Patricia Gerber, pour que son fils, Johann, un citoyen sud-africain en prison à Maurice, puisse purger dans son pays natal le reste de sa peine pour trafic de drogue.

Patricia Gerber avait présenté cette motion en cour fin août dernier pour contraindre le gouvernement sud-africain à chercher un accord avec Maurice pour le transfert de prisonniers. Il y a actuellement 29 Sud-Africains en prison à Maurice.
Selon Zelda Venter, l’auteure de l’article publié dans l’édition du vendredi 10 décembre de ce journal en ligne, le gouvernement sud-africain a indiqué qu’il n’était nullement question, actuellement, de chercher un accord avec Maurice pour le transfert de prisonniers.

Le ministre responsable des services pénitentiaires, expliquant les raisons pour lesquelles le gouvernement sud-africain refuse de signer un quelconque accord de transfert de prisonniers, a indiqué que cette décision dépendait notamment de considérations politiques. Cela pourrait ainsi exclure certains délits, dont le trafic de drogue.

Le juge Natvarial Ranchod indiquait en cour que cette question d’accord était liée à un certain nombre de facteurs, dont les relations internationales. Selon lui, c’est à l’exécutif de déterminer les critères et les considérations à être pris en compte pour un tel accord et que la Haute cour n’était pas habilitée à décider quoi que ce soit à ce sujet. Il a ajouté que les services pénitentiaires de l’Afrique du Sud pourraient éventuellement décider de proposer un tel accord avec Maurice.

L’un des points de Patricia Gerber, c’est que l’Ile Maurice était désireuse de signer un tel accord. Rejetant cet argument le juge Ranchod a fait ressortir que même si Maurice manifestait son désir en ce sens, cela n’engageait aucunement le gouvernement sud-africain.

Johann Gerber, 24 ans, a déjà purgé trois ans de sa peine de neuf ans. Il devrait, en principe, être libéré en 2016. Gerber avait été arrêté le samedi 27 août 2005 et condamné en juin 2007 pour avoir fait entrer à Maurice 920 grammes d’héroïne, qu’il avait ingurgités. Il avait déclaré, pour sa défense, qu’il avait été contraint de se livrer à ce trafic par un gang sud-africain.
Par ailleurs, en octobre dernier, dans un article de la version en ligne du quotidien Times, consacré à Brigene Young, la mère d’un passeur avait expliqué comment des passeurs - avec un kilo et demi de drogue - sont utilisés comme leurres pour détourner l’attention des policiers. Alors que les vrais passeurs, qui transportent quelque 10 kilos de drogue, arrivaient à déjouer la vigilance de douaniers et de policiers à l’aéroport Sir-Seewoosagur-Ramgoolam. |www.lexpress.mu/services/archivenews-16820-drogue-une-passeuse-sud-africaine-raconte-comment-elle-a-ete-utilisee-pour-tromper-l-adsu.html.

Lexpress.mu avait alors recueilli la réaction d’un ex-officier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), muté depuis peu dans une autre unité de la force policière, à propos de l’utilisation de passeurs pour détourner l’attention. Selon notre interlocuteur, l’Adsu a pris du temps pour comprendre le mode d’opération des trafiquants.

«C’est quand plusieurs citoyens sud-africains, hommes et femmes, ont été arrêtés, suivant des informations reçues, que nous avons compris qu’on les utilisait pour détourner l’attention», explique-t-il. Avant d’ajouter : «Vu la façon dont la plupart de ces passeurs avaient été recrutés, et étant donné la maigre cargaison que l’un ou l’autre portait, on s’est intéressé à d’autres passagers durant l’un ou l’autre de ces vols.»