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René Leclézio «le surplus d’espaces de bureaux fait baisser les prix des loyers»

13 mars 2013, 03:28

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Le «Managing Director» de «Promotion & Development» (PAD) et «Chairman» du groupe «Medine», souligne la volonté de ce groupe de sortir des sentiers battus pour se positionner comme un acteur incontournable dans le secteur immobilier.

.. Le groupe « Medine » a défini sa nouvelle vision stratégique autour du plan directeur 2005- 2025 avec la mise en place de trois « Core Business Units » , à savoir l’agriculture, l’immobilier et les loisirs. Quelle importance leur accordez- vous ?

Ces trois secteurs constituent les nouveaux pôles de croissance du groupe Medine suivant sa restructuration en 2008. De ces trois divisions, le segment du tourisme et des loisirs demeure incontestablement l’un des moteurs de développement de Medine New- look . Cela, en raison du fait que ces deux divisions sont liées. A l’instar du projet du nouveau parc de loisirs de Casela , en construction actuellement, et dont l’exécution est assurée par le pôle immobilier du groupe.

.. Est- ce à dire que le poids de l’activité sucrière sera appelé à être réduite ?

Si le sucre est toujours considéré comme une activité importante, il est toutefois loin d’être un vecteur de croissance pour le groupe. La raison est que Medine est un petit producteur sucrier : seulement 40 000 tonnes de sucre par an. La diversification du groupe, engagée dans le cadre de ce plan directeur, s’inscrit dans cette logique de restructurer le groupe à côté de l’activité sucre.

.. « Medine » envisage d’investir Rs 16 milliards dans les 15 ans à venir dans des projets liés aux loisirs, à l’éducation tertiaire et à l’immobilier. Estimez- vous que la conjoncture économique locale s’y prête ?

Dans l’immobilier, il n’y a pas de bon ou de mauvais timing. A Medine , nos projets sont programmés sur le long terme. Evidemment, on ne s’attend pas à des retours rapides sur nos investissements.

A souligner que lorsque nous développons un projet, la conjoncture économique n’est pas notre principal souci, même si elle est difficile dans la zone euro. Mais je suis persuadé que Medine s’en sortira car le développement du groupe et celui de Maurice sont étroitement liés.

.. Revenons au réaménagement du parc de loisirs « Casela » . « Medine » souhaite en faire la référence dans la région…

Son aménagement, réalisé avec la collaboration du cabinet de consultants australiens Sanderson Group , fera de Casela Nature & Leisure Park une destination récréative qui viendra enrichir l’offre de loisirs de l’île. Ce parc de loisirs, qui se veut une référence dans les pays de la région, mobilisera 300 hectares de terres et se fera sur trois phases, dont la première s’achèvera en août 2014.

Nous ciblons à la fois une clientèle touristique et mauricienne : il y a manifestement un manque de loisirs pour les Mauriciens. Nous prévoyons un investissement total de Rs 1 milliard.

.. Le groupe capitalise aujourd’hui sur son potentiel de développement foncier pour réaliser de nouveaux projets immobiliers dans le secteur hôtelier, du logement résidentiel et commercial. N’estimez- vous pas que le marché immobilier souffre d’un ralentissement ?

Il n’y a pas véritablement de ralentissement dans le secteur immobilier. On note, en revanche, un surplus de 15 % à 20 % d’espaces commerciaux. Il est clair qu’avec un taux de croissance d’un peu moins de 4 %, il faudra deux à trois ans pour absorber cet excès de capacité. Dans le secteur commercial, il faut savoir que pour chaque roupie d’investissement dans un projet, il faut pouvoir générer Re 1 de vente. Or, il n’est pas sûr que sur les Rs 12 milliards investies ces trois dernières années dans ce secteur, il y en ait eu autant en termes de vente.

Pour ce qui est des espaces de bureaux, le surplus est lié à plusieurs facteurs. A la cybercité d’Ebène, il n’y a pas eu, par exemple, de limites imposées quant au nombre d’étages dont un immeuble peut disposer. Avec pour résultat qu’il y a des bâtiments avec deux niveaux, d’autres avec une dizaine, une situation qui est venue doper considérablement l’offre pour les espaces de bureaux, alors que les preneurs se font rares. D’où les fortes pressions sur les coûts du loyer. Dans certains cas, c’est carrément la baisse.

Au Caudan, 50 % des bureaux situés dans le nouveau complexe commercial sont inoccupés.

Comme nous voulons garder le rapport qualité-prix, il n’est pas question de baisser le loyer.

.. Comment résoudre cette situation à terme ?

Avec le dynamisme dans le secteur des services financiers ou encore dans le BPO, il y a aura forcément une demande pour les bureaux.

.. En tant que CEO de PAD, qui gère le centre commercial du « Caudan » , quelle est votre évaluation du secteur commercial aujourd’hui ?

Il y a eu, certes, un ralentissement de l’activité commerciale. Au niveau du centre commercial du Caudan, les ventes de fin d’année de 2012 ont baissé de 15 % à 20 % par rapport à la même période en 2011. Outre les effets de la crise, il y a eu l’avènement du Bagatelle Shopping Mall et de Grand Baie La Croisette, qui sont venus rendre le marché plus compétitif. Je note également que les consommateurs sont plus prudents face à une situation qui manque de visibilité. Ils ont d’autres priorités.

En revanche, depuis le début de cette année, on remarque une légère reprise au niveau de la fréquentation du Caudan avec le nombre de visiteurs mauriciens augmentant de 5 % à 6 %. Toutefois, la clientèle touristique est en baisse de 6 % liée forcément à la baisse des arrivées touristiques au niveau national.

.. Certains spécialistes estiment que le « Cascavelle Shopping Mall » , dont le principal promoteur est « Medine » , n’a pas encore décollé, deux ans après son ouverture…

Un Shopping Mall de cette envergure prend du temps avant de décoller. Cela va venir avec la mobilité des gens, notamment les clients se déplaçant en voiture. C’est un phénomène mondial. Le Cascavelle Shopping Mall reste néanmoins un carrefour incontournable dans l’Ouest du pays.

.. Comment analysez- vous le « mood » des affaires aujourd’hui ?

Il y a un sentiment d’optimisme dans les affaires. Je note que le textile reprend, le secteur des services financiers demeure toujours dynamique, bref, tous les piliers économiques sont relativement solides.

Je pense que face à l’Europe, qui est plongé dans la récession avec un taux de chômage énorme, Maurice s’en sort honorablement malgré la conjoncture économique difficile. Je reste optimiste pour l’économie du pays.

Au Caudan, 50% des bureaux dans le nouveau complexe commercial sont inoccupés.
 
 

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