Patricia, qui préfère garder l’anonymat, une habitante des faubourgs de la capitale, est terrassée par le chagrin et le découragement.

Il y a trois semaines, sa vie a basculé quand les policiers sont venus chez elle pour interroger sa fille de 15 ans. L’adolescente était soupçonnée d’avoir enterré son fœtus à l’arrière de sa maison. « Après sa comparution en Cour de Port-Louis, j’ai dû trouver Rs 5 000 pour sa caution. Une somme que j’ai empruntée à mes proches et que je dois rembourser à présent», dit cette mère de famille.

Trouver de l’argent pour le repas quotidien s’avère déjà difficile pour cette famille. Une tumeur aux seins, Patricia n’arrive pas à travailler. «Parfois, je travaille comme bonne à tout faire. Mais quand la douleur revient, je dois me reposer. Depuis des années, nous ne mangeons pas à notre faim. Nous vivons au jour le jour. Chaque jour, est un challenge et ma fille et moi, nous serrons les coudes», poursuit-t-elle. Malgré les difficultés du quotidien, Patricia garde espoir et se bat pour sa fille Anthonia.

Cette dernière a repris ses cours depuis une semaine après ce choc. « Elle m’avait caché être enceinte. Quand j’ai appris ce qu’elle avait fait, je lui ai pardonné. Elle a droit à une deuxième chance. Je me dois de l’épauler et être à ses côtés», ajoute Patricia.