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Satteeanund Peerthum: «C’est une élection partielle pour rien»

25 février 2009, 10:06

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L’historien commente les enjeux de la partielle au No. 8.

Quels sont les enjeux de la partielle dans la conscription Quartier Militaire-Moka?

Tout d’abord, l’enjeu d’une partielle, pendant le mandat d’un gouvernement, est une occasion pour l’électorat, qui avait voté pour le gouvernement, d’exprimer soit son appréciation de l’action gouvernementale, soit d’exprimer son insatisfaction de la gestion des affaires de l’Etat par ce gouvernement. Or, quand nous regardons les candidats à cette élection, la majorité gouvernementale est absente. Cela signifie que l’électorat n’aura pas l’opportunité de faire ni l’un, ni l’autre.

Une élection partielle ordinaire a lieu quand l’élu démissionne ou décède. Mais dans le cas présent, c’est une contestation d’un élu qui a entraîné l’élection partielle. L’élection d’Ashock Jugnauth a été invalidée, mais Raj Ringadoo, celui qui a contesté son élection, aurait dû pouvoir se porter candidat.

Si Raj Ringadoo n’a pas pu se présenter vu que le gouvernement ne participe pas à cette élection partielle, Ashock Jugnauth, lui, ne s’est pas gêné. Qu’en pensez-vous?

Ashock Jugnauth revient à la charge pour laver son honneur. Il se dit: je vais demander à l’électorat de me rejeter, ou de m’élire une fois de plus.

En tant qu’historien, quel est, selon vous, l’importance d’une partielle lorsqu’un gouvernement arrive presqu’à fin-mandat?

Maurice est sous la menace d’une crise financière et économique. Cela aurait été une bonne chose pour le gouvernement au pouvoir de présenter un candidat et de le faire plébisciter dans une circonscription qui est très représentative de la population mauricienne.

Si le gouvernement avait présenté un candidat, une victoire ou une défaite aurait été positive. Dans le cas d’une victoire de son candidat, cela démontrerait que le peuple soutient le gouvernement actuel. Qu’il lui fait confiance pour faire face aux conséquences de la crise internationale qui guette le pays.

En cas de défaite, cela aurait prouvé au gouvernement que sa politique n’est pas acceptée par la population. Ainsi, il aurait pris les mesures nécessaires pour changer de cap ou encore apporter des corrections. Cela aurait été de l’argent bien dépensé.

Croyez-vous que le gouvernement ait eu peur de participer à cette élection?

Le gouvernement s’est dérobé. Il fait de la politique politicienne.

Comment interprétez-vous l’affrontement entre l’oncle et le neveu Jugnauth au No. 8?

Cette élection partielle, où il y deux membres d’une même famille qui se confrontent, n’est plus un évènement. C’est une occasion ratée. Que ce soit Ashock ou Pravind Jugnauth qui est élu, un député de plus sur le banc de l’Opposition ne changera en rien les choses, pour le meilleur ou pour le pire. Je conclus donc que l’essence même de l’élection partielle a été faussée. C’est une élection partielle pour rien.

Qu’est-ce que le MMM et le PTr ont le plus à gagner et à perdre dans cette élection partielle?

Elle ne changera pas grand-chose, ni pour le MMM, ni pour le PTr.

A votre avis, la question d’alliances sera-t-elle évoquée juste après cette partielle?

La question d’alliance sera décidée longtemps après cette élection. En politique, 2010, c’est très loin.

Que pensez-vous du Code de conduite?

Le Code de conduite de l’Electoral Supervisory Committee (ESC) ne vaut même pas le papier sur lequel il est imprimé!

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