C'est bien d’une véritable success story qu’il s’agit. Seeven Chengamah qui habite The Vale est le propriétaire de Le Domaine, un restaurant de 140 couverts. Situé dans son village natal, l’établissement est un des plus fréquentés de la région. Et pourtant la vie n’a pas toujours été facile pour cet entrepreneur.

A la fin des années 1980, Seeven quitte le pays pour tenter sa chance en Europe. Il met le cap sur l’Italie où il est embauché dans un restaurant comme plongeur. Il y travaille pendant quelques années avant de se rendre en France. Toujours employé de restaurant, d’abord comme plongeur, il passera ensuite commis avant d’être affecté à la cuisine.

Cinq ans après, Seeven retourne à Maurice. Il décide d’ouvrir une «tabagie» près de son domicile. Or, comme sa demeure se trouve à proximité de champs de canne, beaucoup de personnes s’interrogent sur le choix d’un tel emplacement. «Dimounn tipe dir mo fou», se souvient-il. Mais il n’en tient pas compte et se met à vendre «dipin sardin, samousa ek gato pima».

Quelque temps après, sa mère Soopamah, connue comme Amayae, viendra lui apporter son aide. Elle prépare des farataset de succulents currys de mouton. La réputation de ses mets se répand et la clientèle grandit. Les gens viennent des villages avoisinants, parfois même de loin, pour apprécier les faratas préparés par Amayae.

Fort de ce succès, Seeven prend l’initiative d’ouvrir un restaurant d’une dizaine de couverts. Entre-temps, il se marie et son épouse l’aide à tenir son commerce.

Equipements modernes

Les affaires commencent à bien marcher. Seeven agrandit alors son restaurant et le dote d’équipements modernes. Baptisé Le Domaine, l’établissement peut actuellement offrir 140 couverts et dispose de facilités de stationnement pour 80 voitures. Il est ouvert de 11 heures à 23 heures, sauf le lundi. Le chef n’oublie pas de varier ses plats: le restaurant propose des mets indiens, européens, chinois et mauriciens et l’on y goûte à un bon satinibrinzel.

Le Domaine est fréquenté non seulement par des Mauriciens qui viennent de plusieurs coins du pays, mais également par de nombreux touristes.

Le restaurant emploie 16 personnes dont des cuisiniers originaires de l’Inde. Dans une perspective de diversification de ses activités, il y a quelque temps, Seeven a créé avec ses proches une compagnie nommée Zépis local. L’entrepreneur se souvient d’avoir lancé le restaurant avec un capital initial de Rs 80 000. Toutefois, il y a peu, il s’est engagé dans un autre créneau, l’immobilier, avec un investissement de Rs 15 millions cette fois. Des fonds qui lui permettent de construire en ce moment 14 appartements non loin de son restaurant.

Seeven affirme qu’ils seront prêts avant la fin de l’année. Avec l’ouverture de ces logements, l’entrepreneur compte offrir de nouveaux services tels que le petit déjeuner aux occupants, créant ainsi de nouveaux emplois. Seeven et sa famille sont comblés. «Grâce à mon business, j’ai pu faire une croisière en famille en Asie. Cela a aussi permis à mes employés qui travaillent très dur de prendre quelques jours de congé.»