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Shakeel Mohamed: «je ne serais pas surpris que les syndicats choisissent l’illégalité»

15 décembre 2012, 20:00

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Shakeel Mohamed: «je ne serais pas surpris que les syndicats choisissent l’illégalité»

Le ministre du Travail est presque insensible aux arguments des syndicats qui contestent les amendements envisagés aux deux lois du travail. Il affirme que ce n’est pas la première fois que les militants de la classe syndicale menacent de s’engager dans des actions illégales et que cela n’y changera rien.

Quelles ont été vos priorités en préparant ces amendements à l’Employment Rights Act et à l’Employment Relations Act ?

Quelques temps après ma nomination en tant que ministre, j’ai fait appel aux syndicalistes pour qu’ils me soumettent un mémorandum sur tout ce qui ne va pas, selon eux, dans les deux lois. J’ai étudié chaque proposition. J’ai fait la même chose avec les employeurs mais j’ai aussi considéré les requêtes des travailleurs non-syndiqués. Ma priorité c’est d’améliorer le sort des travailleurs du pays et non pas de faire plaisir à l’employeur ou au syndicaliste.

Concrètement ces amendements changeront quoi dans les relations industrielles ?

Je veux assainir les relations industrielles. Ces amendements se porteront sur la supervision des procédures pour enclencher une grève, sur la formation des syndicats, sur les négociations collectives par un groupe d’employés. Pour moi, là où il n’y a pas de syndicalistes, les employés doivent être capables de négocier.

Les syndicalistes n’ont-ils pas raison de dire que vous faites le jeu du patronat avec des amendements qui préconisent que toute procédure en faveur d’une grève doit obligatoirement passer par l’Employment Relations Tribunal (ERT) et non par la Commission Conciliation et Médiation comme c’est le cas actuellement…

Les syndicalistes font fausse route s’ils croient que je porte atteinte à leurs droits de grève. Toutes les mesures qui figurent dans l’ébauche de ces deux lois ont été approuvées par le Bureau International du Travail (BIT). Ce que je pense moi, c’est que les syndicalistes ont un problème personnel avec monsieur Hossen (Ndlr : le président de l’ERT) et je ne vais pas m’immiscer dans les petites guéguerres entre les deux.

Revenons aux négociations collectives par un groupe de travailleurs. Pourquoi cette clause alors que nous savons que tout le monde ne maîtrise pas forcément tous les détails de la loi mais qu’un syndicaliste lui, étudie ces détails en profondeur…

C’est pour cette raison que je permets aux travailleurs de se faire accompagner par un syndicaliste s’ils le souhaitent. J’ai pensé à tous les éléments. Ce qui m’étonne c’est que les syndicalistes sont les premiers à mettre de l’avant les recommandations du BIT. Mais quand il s’agit de cette clause, ils ne sont pas d’accord. La convention sur la négociation collective oblige l’Etat signataire, dans ce cas Maurice, à permettre la négociation même en l’absence d’un syndicat. J’ai eu des consultations avec le BIT et l’organisme international approuve ces amendements. Certains veulent sciemment ignorer cette clause de la convention parce qu’elle n’est pas dans leurs intérêts mais dans celui des travailleurs.

Les syndicalistes vous accusent d’un manque de consultations. Ils avancent aussi que certains amendements présentés n’ont pas été évoqués durant les pourparlers. Ils évoquent des négociations en catimini avec les employeurs…

Je suis le ministre du travail. Ce qui dérange les syndicalistes et les employeurs c’est que je n’ai pas pris leurs propositions telles qu’elles. J’ai choisi le juste milieu.

Les syndicalistes se disent prêts à tout pour que ces amendements ne soient pas votés et réclament même que les deux projets de loi soient retirés de l’Assemblée nationale…

Cela ne me surprendrait pas que certains syndicalistes aillent à l’encontre de la loi pour arriver à leurs fins. Ils ne reconnaissent pas que ces lois rendent la réintégration possible et que j’ai accordé une priorité au droit de se syndiquer. Si je faisais exactement ce qu’ils me demandaient, je ne serai plus ministre.
La loi sera présentée! Ce n’est pas la première fois que monsieur Subron menace de faire une grève illégale. S’il veut vraiment la faire, qu’il la fasse! Je sais qu’il y a des syndicalistes qui sont contents. Ceux qui ne le sont pas, insultent le BIT dont j’ai eu l’approbation. D’ailleurs, ces syndicalistes pensent qu’ils sont meilleurs que le BIT.


 

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