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Suicide : les jeunes diplômés de plus en plus affectés
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Suicide : les jeunes diplômés de plus en plus affectés

Frustration. Ils ont consenti à de nombreux sacrifices pour obtenir un diplôme, mais peinent à trouver un emploi. Désespérés, un grand nombre de jeunes diplômés tentent de se suicider…
Alors qu’on célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de prévention du suicide, lumière sur ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
«Nous recevons de plus en plus d’appels de diplômés qui ont fait leurs études à Maurice ou à l’étranger et qui ne trouvent pas de travail», explique Mala Bonomaully, présidente de Befrienders Mauritius, une organisation non gouvernementale (ONG) qui fait de la prévention suicide.
«Ces jeunes ont travaillé dur pour obtenir leur diplôme mais au final, ils ne trouvent rien. Alors que, peut-être, un cousin ou un ami est, lui, déjà salarié», poursuit-elle.
La frustration est difficile à gérer pour ces jeunes, qui nourrissaient de grandes attentes. A cela, il faut ajouter, bien souvent, la pression des parents.
Ces derniers «leur reprochent de ne rien faire, d’être toujours à la maison», indique Mala Bonomaully, se basant sur les témoignages reçus sur la hotline de Befrienders Mauritius. Cette situation trouve une corrélation directe avec les chiffres du chômage chez les jeunes, ajoute notre interlocutrice.
Au-delà de ce nouveau phénomène, la cause la plus fréquente de suicides à Maurice est étroitement liée à des «problèmes relationnels». Dans un rapport, publié par le Mauritius Institute of Health en octobre 2005, les disputes familiales, les cassures et la violence conjugale comptaient pour plus de 70 % des tentatives de suicide. Cette donnée n’a pas beaucoup bougé. «Il y a beaucoup de problèmes dans les couples ou entre les parents et les enfants», souligne Mala Bonomaully.
Befrienders Mauritius reçoit une moyenne de cinq appels par jour. «C’est surtout après les campagnes de sensibilisation et les causeries dans les écoles que les appels sont plus nombreux», fait ressortir la présidente de l’ONG. Toutefois, ces appels sont souvent passés lorsque le problème a atteint un stade critique.
Pour Imran Dhannoo, éducateur et directeur du centre Idrice Goomany, les nombreux cas de suicide d’adolescents, dont le dernier date de vendredi, sont inquiétants. «Ils sont fragilisés et n’ont pas d’aptitudes pour résister aux pressions de différente nature», soutient l’éducateur.
«Ils manquent de support. C’est la solitude », observe, quant à elle, Mala Bonomaully.
Selon elle, la cellule familiale était autrefois plus présente.
 
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