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Sunjay Antoo « Il faut sensibiliser les pouvoirs publics à la réduction des risques découlant des désastres naturels »

18 juillet 2010, 00:02

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Conseiller en investissement socialement responsable

 

Début 2006, le chikungunya a fait enregistrer 6 millions d’euros de pertes à l’hôtellerie réunionnaise. Est-il possible de prévenir ce type de risques ?

 

Les risques liés aux catastrophes naturelles affectent un secteur de l’économie dans sa globalité, Comme la crise de l’aviation en Europe en mars-avril. On ne peut pas empêcher les catastrophes naturelles. Par contre, on peut prendre des précautions pour limiter la casse. Pour de tels risques, les sociétés d’assurances n’offrent aucune couverture. Quelle compagnie d’assurance – et à quel prix ? – peut assurer un secteur de l’économie contre les catastrophes naturelles ? Les désastres naturels et les changements climatiques sont lourds de conséquences. Il est indispensable d’impliquer et de sensibiliser les communautés et les pouvoirs publics pour en atténuer les effets et réduire les risques.

 

Peut-on imaginer que BP fasse payer ses erreurs aux consommateurs ?

 

Le commerce international du pétrole brut est décidé par le marché. Les grandes compagnies pétrolières possèdent des filiales de trading et les traders achètent et vendent des cargaisons sur un marché réel du pétrole, organisé. BP peut artificiellement entraîner une hausse des prix du pétrole en achetant des stocks volumineux de pétrole brut. Mais des régulateurs veillent au grain. En 2007, BP a été sanctionné d’une amende de 303 millions de dollars pour pratiques anticoncurrentielles et monopolistiques. Pour les risques non-financiers, les sociétés pétrolières sont vulnérables. BP s’est fait un rebranding coûtant 200 millions de dollars, passant de « British Petroleum » à « Beyond Petroleum » (au-delà du pétrole) et a choisi un vocabulaire écologiste avec un nouveau design vert et jaune. BP voulait donner l’image d’une entreprise leader mondial dans la production d’énergies propres. Or, ce qui se passe actuellement dans le Golfe du Mexique démontre que le coût de ce rebranding relève de l’éco-blanchiment. L’image « verte » de BP souffre, mais ce sont les actionnaires qui perdent car le cours des actions de BP a déjà baissé de plus de 15%.

 

Comment évaluer ces risques non-financiers qui peuvent entraîner la chute d’un secteur économique ?

 

Les risques non-financiers font partie de l’investissement socialement responsable (ISR), qui se caractérise par l’intégration de critères extra-financiers – le social, l’environnemental et la gouvernance d’entreprise, en complément des critères financiers traditionnels. Les investissements éthiques répondent à une clientèle qui souhaite investir dans des entreprises dont la politique et les pratiques sont en accord avec ses valeurs. Une entreprise ne peut pas entraîner la chute d’un secteur économique. Ainsi, malgré les problèmes de BP, l’industrie de l’énergie est toujours rentable. Ce sont les actionnaires qui perdent, car après chaque scandale, la capitalisation boursière d’une société a tendance à diminuer.

 

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