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Sur les traces de Brel

8 avril 2013, 04:36

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Sur les traces de Brel

A l’occasion des 35 ans de la disparition du chanteur belge, Alain Gordon Gentil entame le tournage d’un documentaire sur les derniers mois de sa vie.

Le 9 octobre 1978, Jacques Brel lance un dernier « J’arrive» à la mort et s’éteint dans une froide chambre d’hôpital de Bobigny, en banlieue parisienne. Cinq jours plus tard, il est inhumé à Atuona, aux îles Marquises, à quelques pas de la tombe de Paul Gauguin. C’est dans cet archipel du Pacifique que l’enfant pâle de Bruxelles avait choisi de vivre sa retraite de la scène, décidée à la surprise générale alors qu’il était au sommet de sa gloire. La douceur tropicale, qui le protège des affres de la célébrité et de l’ennui, ne l’aura cependant pas sauvé du cancer qui le ronge.

 

La chanson perd un de ses plus talentueux poètes. A 49 ans, Brel laisse derrière lui une oeuvre dont on n’a pas fini de mesurer la portée.

 

PORTRAIT INTIMISTE

Pour commémorer les trente-cinq ans de son décès, Alain Gordon Gentil a écrit un documentaire, intitulé Jacques Brel : dernière lignedroite aux Marquises, qui retrace les derniers mois de la vie de l’artiste. Le film, produit par la société française Flair Productions, sera réalisé par l’auteur lui-même. Pour ce faire, il ira en mai prochain en Europe, d’abord sur les lieux de la jeunesse de Brel – Bruxelles, Bruges, Ostende, Amsterdam – puis à Paris, où le chanteur connut ses premiers succès. Gordon Gentil interviewera quelques personnes l’ayant côtoyé, dont son pianiste, Gérard Jouannest, Juliette Gréco et Charles Aznavour ainsi que l’épouse de l’artiste.

 

En juin, le tournage se déplacera aux îles Marquises. « Nous irons fi lmer làoù Brel a passé les dernièresannées de sa vie, dans unepetite case toute simple, avecun petit piano », explique Gordon Gentil. Sur l’île d’Hiva Oa, raconte-t-il, « Brel avaittrouvé son bonheur, il pilotait sonavion hôpital pour conduire lesgens à Tahiti, installait un cinémapour la population… »

 

C’est là également qu’il a composé son dernier album, Les Marquises, grand succès populaire de 1977. « Aux Marquises, JacquesBrel a beaucoup écrit, relate Alain Gordon Gentil.On y retrouve un condenséde ses grands thèmes : l’amour,la mort, Dieu, l’amitié,les bourgeois… »

 

Cette idée de « concentré de vie » explique le choix d’orienterle documentaire sur lesderniers moments de l’artiste.Alain Gordon Gentil souhaitedistinguer son travail desfilms déjà existants : « On ne racontera pas sa vie de chanteur mais plutôt sa vie ». Au menu,à la place des habituelles accumulationsd’images de Brel sur scène, le réalisateur souhaite un portrait intimiste et poétique de l’homme. Le tout sur fond de chansons inoubliables telles que Les vieux et Mon père disait.

 

Ce travail a demandé, confie Gordon Gentil, « beaucoupde recherches » pour compléter la somme des informations déjà glanées, au fil des années, sur cet homme qu’il admire depuis l’adolescence. Il explique cet attachement : « Très peu d’écrivainssavent exactement quandet comment leur est venue l’envied’écrire. Moi je le sais. C’est à 14ans, chez moi, quand j’ai entenduà la radio Ne me quitte pas.Je suis resté transi et tétanisé parla beauté du texte. C’est alorsque je me suis dit que ça doit êtreextraordinaire d’écrire. » Un témoignage parmi tant d’autres des vocations qu’a inspirées Jacques Brel, chansonnier devenu monument de la culture francophone. Jacques Brel : dernière lignedroite aux Marquises sera diffusé le 9 octobre prochain par la télévision belge (RTBF), suisse (TSR) et française (TV5 et France 5). Le documentaire sera également accessible aux autres pays francophones, dont Maurice, par la chaîne France O.

 

 

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