On ne badine pas avec les réservations dans certains restaurants d’hôtel. C’est le cas au Noble House, où l’on a tout de même consenti à «s’arranger» pour nous servir et nous laisser, sans le savoir, vérifier si la maison méritait ses lettres de noblesse.

HEURE. Huit heures et demie. Pas de problème particulier à la guérite, bien que je ne roule pas en BMW. En revanche, le responsable des tables du restaurant Noble House, un dénommé Nick, s’est montré moins accueillant. Devant une salle pourtant assez vide (une table de 15 touristes chinois qui en étaient au dessert et deux tables d’amoureux), il nous a déclaré, à son tour, que nous n’avions pas réservé et que ce serait donc «compliqué».

Quand on lui a montré les tables vides, Nick nous a assuré : «Vous ne comprenez pas !» Ce que nous n’avions pas compris ? C’est que quand vous n’êtes pas «résident» de l’hôtel, il y a une procédure. Car il y a des risques, notamment de sécurité, voyez-vous… «Je vous explique, a poursuivi Nick. La réservation doit se faire à travers le duty manager et le security manager, 24 heures à l’avance.» Mais M. Nick, qui semblait ce soir-là avoir emprunté le costume de son petit frère - la veste, serrée à souhait, passant largement au-dessus de la ligne des fesses -, a été bien sympa quand on lui a rétorqué que son explication, pourtant passionnante, ne nous mettait rien sur l’estomac. Il est donc allé voir s’il pouvait s’arranger. Et, surprise, il a pu s’arranger !

AMBIANCE. Décor sombre, mais chic. Musique pas assourdissante et même agréable. Un accès Wi-Fi gratuit qui carbure bien, à au moins 2 mégas, et qui m’a permis de voir la dernière vidéo de lexpress.mu avec seulement deux freezes. Par contre, pour un restaurant chinois, l’absence de baguettes, sauf si on en demande, ça fait un peu bizarre. Je suppose que le voisinage d’une table sonore d’authentiques Chinois «de Chine» faisait substitut ? Les verres étaient étincelants, les couverts aussi. Mais un des quatre sous-plats était cassé et ils ne respiraient pas tous, de toute façon, la propreté. Les mojitos et autres coladas étaient attendrissants de succulence et capables de noyer le souvenir de plusieurs niques…

SERVICE. C’est Nadine qui a sauvé la soirée ! Elle a peut-être oublié de nous offrir une bouteille d’eau, mais elle a été attentionnée, elle souriait, elle avait le sens du client et le désir de lui faire plaisir. Ce qui, dans une industrie de service, nous est apparu comme méritoire. Elle a même tenté de couvrir l’accueil bureaucratique de son supérieur avec une explication intelligente : apparemment les «résidents» de l’établissement réserveraient toutes les tables mais ne s’y pointeraient pas.

LE REPAS. Pas mal quoiqu’un peu inégal. La dorade pan seared avec des épinards tendres dans un évaporé sec de légumes et de fruits de mer valait un 10/10 et a été partagée avec tous. Le stir fried de fruits de mer avec black bean méritait un 7 et a également fait un tour de table, bien que goûté avec moins d’enthousiasme. Ce qui était essentiellement un riz frit avec du poulet satay (5,5/10) est resté dans l’assiette de celle qui l’avait commandé alors que le magret de canard, dur et tranché de manière plutôt épaisse, a «fail»… Quant aux desserts, ils étaient plutôt ringards, d’autant que le pudding de riz comportait du riz… encore en grain !

PS. Un peu plus tôt, à 9h16, Nick était venu au bar et un peu comme si l’on mettait le God Save the Queen dans certains milieux pour signifier la fin de la soirée, il avait enlevé sa veste et l’avait déposée, bien en vue sur le dos d’une chaise. Lui avait fini sa soirée, même si, nous, nous n’avions pas fini la nôtre… Etait-ce peut-être pour cela qu’il ne souhaitait pas, au départ, les «retardataires» que nous étions ?

VALUE FOR MONEY. A Rs 7 200 pour quatre, sans alcool, on ne peut pas dire que ce soit donné !

PROCHAINE VISITE. Vous croyez ? Vraiment ?

Note : 4,98 /10