Après le goût amer laissé par le «calamar fondant» du Ritum Coffee à Trou-aux-Biches (qui sera bientôt en partie démoli), nous sommes partis à la recherche d’une bonne salade d’ourite, fraîchement pêchée, à Rodrigues. Et nous avons eu la chance de tomber sur un nouveau restaurant au charme authentique…

HEURE. 13h30, mercredi. Il fait chaud et humide à Port-Mathurin. Dommage, j’ai oublié mon chapeau de paille au bureau. Un ami bien intentionné m’avait parlé de Tirozo, un atelier de menuiserie traditionnel, en plein coeur de la ville, converti en restaurant il y a un peu moins d’un an.

AMBIANCE. Les couleurs chaudes et l’architecture créole attirent le regard de loin, dès que l’on s’engage dans la rue Victoria. Le jaune et le vert recouvrent la petite case en tôle. A l’intérieur, le bois prédomine. Le propriétaire des lieux, Alain Rivière, menuisier de métier, a voulu rendre hommage à son père, Basile, quand il a donné une nouvelle vocation à l’atelier familial. La toiture, en dedans, est tapissée de «rozo» joliment nattés. A l’extérieur, des troncs d’arbres servent de tables et de bancs. On peut déjeuner sur l’herbe (qui a sérieusement poussé après les pluies torrentielles de la semaine précédente) et sous de majestueux cocotiers.

SERVICE. Trois charmants sourires me disent bonjour. Ces jeunes femmes me proposent une table bien soignée et me récitent le menu du jour avec entrain. «Tirozo», m’explique Juliana, l’une d’elles, c’est parce qu’auparavant il y avait une mare et des roseaux dans le quartier. Après avoir commandé, j’attendrai moins d’une dizaine de minutes, ce qui est relativement rapide pour Rodrigues, où le calme du lagon rythme la cadence des gens.

LE REPAS. Un ami m’avait fait les louanges de leur «rougaille saucisses créoles», servi avec des haricots rouges crémeux et un sauté brèdes. Mais moi je ne jure que par ma salade d’ourite. Et puis avec cette chaleur presque étouffante, je ne pourrai jamais manger du riz sans tomber de sommeil lors de la réunion prévue l’après-midi.

On m’assure que «les produits sont frais et sont tous du terroir». En effet, le goût du poulpe pêché le matin avec un jus de limon fraîchement cueilli est un mariage réussi. Le pain est joliment découpé «en travers», précise-t-on, présenté dans un charmant panier. Tout en me régalant, je jette un coup d’oeil au tableau – pas de carte ici ! Dans une écriture soignée, sans aucune faute de français, sont inscrits les noms d’une dizaine de plats, un mélange de cuisine rodriguaise, chinoise et européenne.

VALUE FOR MONEY. Rs 195 le menu complet, un peumoins pour la salade d’ourite etRs 300 au maximum pour les autresplats. C’est un restaurant aux prixabordables.

PROCHAINE VISITE. La prochaine fois que j’irai à Rodrigues. Et là, je commanderai le menu complet.

NOTE :6/10