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Thierry HUGNIN, «Chief Investment Officer» de CIEL CAPITAL
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Thierry HUGNIN, «Chief Investment Officer» de CIEL CAPITAL

«Il y a des opportunités d’investissements en Zambie, au Botswana et en Angola»
? Quelle évaluation faites vous de la performance du «Kibo Fund» ?
Le Kibo Fund, lancé en 2008, est un private equity fund de 30 millions d’euros destiné à des investissements privés dans les pays du Sud et de l’Est de l’Afrique et de l’océan Indien. Initié par CIEL Investment, c’est un fonds à durée limitée de dix ans, géré par CIEL Capital (International) Limited. Kibo a eu une solide performance depuis son lancement. A ce jour, nous avons investi dans une banque en Tanzanie, l’I&M(T) Ltd, en partenariat avec I&M Bank (Kenya) et Proparco.
Cette banque, ayant une stratégie de développement bien précise afin d’être parmi les leaders du marché tanzanien, est très performante et nous conforte dans notre décision d’y investir.
Nous sommes aussi très satisfaits de notre partenariat avec Orange Madagascar, qui représente environ 57 % du marché de la téléphonie de la Grande île. Cette compagnie a enregistré une augmentation dans son EBITDA (NdlR : Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization) de près de 40 % durant l’année écoulée.
Nous avons également investi dans le secteur de l’assurance à Maurice, dans une centrale thermique de 90 MW en Ouganda, ainsi que dans le principal groupe de santé privé d’Ouganda, l’IMG Group.
Par ailleurs, nous venons de concrétiser la première sortie du Kibo Fund en revendant notre participation à Intendance Holding Limited, générant ainsi un retour de 2, 3 fois la valeur de notre placement initial et un IRR (NdlR : Internal Rate of Return) de plus de 80 %. Notre évaluation de la performance de Kibo est donc très positive, d’autant plus que nous faisons face à des conditions économiques difficiles mondialement.
? Comme un «Private Equity Fund», ce fonds privilégie la région pour ses choix d’investissements. Pourquoi ?
En plus des opportunités et de la proximité géographique, Maurice bénéficie de liens culturels et économiques étroits avec ces pays, notamment grâce à la SADC et au COMESA, qui nous fournissent une longueur d’avance par rapport à d’autres pays investisseurs.
L’Afrique a une population croissante qui mène au développement économique de ces pays et regorge aussi de ressources naturelles. De plus, l’amélioration de sa corporate governance lui donne un potentiel de développement. Ces trois raisons principales nous encouragent à poursuivre notre investissement dans la région.
? Quels sont les risques qu’un fonds d’investissement comme le «Kibo Fund» est appelé à prendre pour le placement de ses capitaux hors de son territoire ?
Investir en Afrique comporte toujours des risques, qu’ils soient politiques ou au niveau du taux de change par exemple, ou encore liés au manque de ressources qualifiées et à la nature des projets dans lesquels nous investissons. Notre tâche est de s’assurer que ces risques sont gérés de façon optimale pour garantir un retour minimal de 20 % comme requis par nos actionnaires.
Cependant, notre expérience du terrain et notre réseau nous permettent d’envisager sereinement ces investissements hors du territoire. Le groupe CIEL est présent en Afrique et dans la région depuis de nombreuses années.
Nous pouvons donc également nous appuyer sur les compétences locales que d’autres n’ont pas forcément.
? Qu’est-ce qui explique la création d’un «Kibo Fund II» ?
Etant donné que la totalité du capital du Kibo Fund sera bientôt investie, nous avons déjà enclenché des démarches en vue du lancement du Kibo Fund II.
Les choses sont bien engagées pour la levée de ce deuxième fonds, qui sera plus important en taille, soit aux alentours de 80 millions de dollars américains, et qui aura pour cible des investissements en Afrique de l’Est et dans l’océan Indien, incluant Maurice.
Nous prévoyons de le lancer au cours du premier semestre de 2013, avec une présence accrue de l’équipe de gestion à Nairobi et Johannesburg.
? Est-ce la même stratégie d’investissement qui guidera ce deuxième fonds ?
Notre stratégie consiste à prendre des positions majoritaires ou des parts minoritaires substantielles dans des entreprises ou projets en situation d’expansion, afin de participer activement à leur développement.
Nous allons garder lamême approche pour le Kibo Fund II, tout en considérant les opportunités d’investissement en Zambie, Angola et Botswana, entre autres.
Propos recueillis par Villen ANGANAN
 
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