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Thierry Merven : «Les revenus sucriers seuls ne suffisent plus à assurer la croissance»

11 mai 2011, 08:28

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Vous venez de racheter le groupe Union. Pour quelles raisons avez-vous vous fait cette acquisition ?

Pour des raisons stratégiques qui vont nous permettre à la fois de sécuriser nos activités dans le futur et d’en développer de nouvelles. En effet, sur le plan agricole d’abord, cela nous permet d’augmenter de façon substantielle notre production cannière, et par conséquent de sécuriser l’approvisionnement en cannes et matières premières des activités industrielles d’Omnicane dont nous sommes l’un des principaux partenaires. Par la suite, on pourra sécuriser et développer les activités de CopeSud, notre filiale commune en matière de diversification agricole, à travers l’augmentation des surfaces de production et en y exerçant un contrôle accru. Cette acquisition nous permet enfin d’entrer de plein pied dans le secteur touristique à travers notamment le Preskil, l’un des hôtels les mieux positionnés de l’île dans sa catégorie, et les lodges d’Andréa et de l’Exil. La diversification des activités économiques est devenue indispensable à la survie et au développement des groupes sucriers. Les revenus sucriers seuls, fortement affectés par la baisse des prix sur le marché européen et la roupie forte, ne suffisent plus à assurer notre croissance.

Ce rapprochement va-t-il s’accompagner d’un plan social ?

Non, cela n’est pas prévu. Nous allons néanmoins rechercher des économies d’échelle et davantage de synergie entre nos deux entités.

Allez-vous garder les activités de production et le commerce de fleurs et de producteur de logiciel ?

Dans l’immédiat nous ne changeons pas la structure du groupe. L’avenir nous dira si ces activités ont un intérêt stratégique pour notre développement.

Est-ce que vous comptez retirer «Union Sugar Estate» de la Bourse ?

Non, cela ne fait pas partie de nos projets.

Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle entité (production sucrière, superficie du foncier..) ?

Cette acquisition nous permet d’augmenter de manière substantielle notre potentiel de production et de développement. En matière de cannes, la production combinée de Beau Vallon et d’Union devrait atteindre près de 300 000 tonnes dans une année normale. En ce qui concerne la pomme de terre, la production envisagée, cette année, s’élève à 3 000 tonnes pour une production totale estimée à 6 500 tonnes au sein de CopeSud. Quant au foncier, la superficie combinée des deux propriétés atteint près de 5 000 hectares.

Vous mettez un pied dans l’hôtellerie. Quelles sont vos ambitions dans le secteur ?

Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec les grands groupes hôteliers de l’île. Nous avons par contre le potentiel de développer un combiné original littoral/arrière-pays. Le but étant de valoriser des sites et des paysages méconnus du grand public et des visiteurs étrangers en nous appuyant sur une, voire plusieurs implantations sur la côte.

Etes-vous, comme les autres groupes sucriers tentés par l’IRS dans la gestion de votre foncier ?

Pas particulièrement. Nous pensons qu’il y a suffisamment de projets IRS dans l’île. Cela n’est pas pour autant pas totalement exclu. Nous souhaitons promouvoir un modèle de développement qui intègre davantage la dimension locale en respectant le paysage et l’identité très forte de cette partie de l’île.

Quels sont les futurs développements pour CopeSud ?

Dans l’immédiat, c’est-à-dire dans le courant de l’année, nous allons y intégrer la production et la commercialisation de l’oignon et du palmiste tout en augmentant régulièrement la production de pommes de terre. Dans un deuxième temps nous allons nous orienter vers la transformation de ces produits et développer une gamme plus complète de produits agricoles.

Propos recueillis par Pierrick Pédel.

 

 

 

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