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Venen Paratian «Les investissements viendront de sources européennes»
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Venen Paratian «Les investissements viendront de sources européennes»

 L’ancien Chef de Protocole à l’Union Internationale des Télécommunications commente la coopération entre Maurice et d’autres Etats.   
Maurice semble plus proche de l’Europe que de l’Afrique.Un exemple : Omnicane vient d’obtenir un prêt de 15 millions d’euros pour la construction de deux raffi neries.
Maurice est membre de l’Organisation de l’unité africaine depuis 1969. Les pays   nouvellement indépendants n’avaient pas encore coupé le cordon ombilical avec les puissances occupantes. Tous ces pays n’avaient d’autre choix que de se tourner vers la Banque mondiale et le FMI pour des investissements. Nous sommes contraints de chercher l’argent là où il se trouve… Après 40 ans, la situation n’a guère changé. Si Maurice joue sa politique de proximité avec le continent à travers des organisations régionales, les investissements viendront pour la plupart des sources européennes mais pas de l’Afrique dans le moyen terme. L’Afrique représente cependant un immense potentiel.
Le Sud sera-t-il donc toujours dépendant du Nord pour son développement et ses choix économiques ?
C’est une réalité implacable de l’économie et malheureusement le sort des pays du Sud, notamment ceux d’Afrique, est scellé. A moins que les décideurs africains repensent une autre politique monétaire et lance un Plan Marshall à grande échelle, un vrai Plan  Marshall et non pas des projets au compte-gouttes.
La Turquie souhaite entrer dans l’UE. Mais la bataille est loin d’être gagnée. Les frontières géographiques sontelles donc insignifi antes par rapport à la géopolitique ?
La Turquie est le trait d’union de l’Est et de l’Ouest depuis toujours. Elle devra faire montre de patience avant d’arriver à se joindre à l’Europe. Mais elle fi nira par le faire car l’Europe gagnera avec l’adhésion de la Turquie, précisément dans le rôle que ce pays joue au niveau géopolitique mais aussi économique. L’Union européenne y met beaucoup de conditions et la Turquie se prépare à les remplir. C’est une question de temps et Sarkozy ne sera plus là pour s’y opposer.
Vous avez été chef du protocole à l’Union internationale des télécommunications,  donc en situation de distanciation par rapport aux préoccupations purement nationales. Peut-on encore parler de pillage du tiers-monde par les ex-puissances coloniales ?
Disons qu’on ne peut plus parler ouvertement de pillage. Le rapport des forces a changé mais on utilise d’autres moyens et on investit directement avec la complaisance des chefs d’Etat qui ouvrent leurs portes pour mieux se faire exploiter. L’Afrique abonde d’exemples. Ainsi les riches continueront à plumer les pauvres !
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