«C’est l’homme qui façonne le chien peu importe la race. Même un chihuahua peut être entraîné à attaquer», lance un vétérinaire. Le débat sur le contrôle de chiens dits «dangereux» est relancé après l’attaque d’un homme par un rottweiler cette semaine. Certains soutiennent que les maîtres de rottweilers devraient être formés afin que ceux-ci ne deviennent pas violents.

L’attaque d’un jeune homme par un rottweiler cette semainerelance le débat sur le contrôle de chiens dits «dangereux». Ce qui amène certains à mettre l’accent sur l’importance de former les maîtres de rottweilers pour empêcher à ce que leur chien devienne violent.

Avec l’adoption de l’Animal Welfare Act, le 30 octobre, l’État avait voulu mieux encadrer ces animaux, responsables de plusieurs agressions ces dernières années. La législation prévoit ainsi un contrôle strict de la possession, l’élevage et l’importation de certaines races canines. Certaines d’entre elles, comme les dogues argentins, sont interdites à l’importation et les spécimens existants dans le pays doivent être stérilisés. Mais que dit la loi en ce qui concerne les rottweilers ?

Ces derniers appartiennent à une autre catégorie : celle des «chiens dangereux» dont l’élevage est cependant autorisé. Les propriétaires doivent se plier à un certain nombre de règles. Leurs chiens doivent porter une muselière et leur présence doit être notifiée au voisinage, entre autres.

Ces mesures sont-elles appliquées ? Au ministère de l’Agro-industrie, on explique que «jusqu’à présent, on n’a pas vraiment dressé de contraventions» pour des infractions à ces dispositions. «Par contre, on a eu pas mal de plaintes sur la maltraitance et la vente de chiens dans des conditions inappropriées et on est intervenu immédiatement», ajoute-t-on.

De son côté, la présidente du Rottweiler Club, Pamela Bussier, estime qu’une partie cruciale du contrôle doit être la question du pedigree. Elle explique que de mauvais croisements peuvent donner naissance à des chiens particulièrement violents.

«Normalement un breeder doit avoir beaucoup d’expérience pour faire du cross-breeding. Concernant l’attaque de cette semaine, je ne connais pas le pedigree de l’animal, c’est-à-dire sa généalogie. Mais normalement, les rottweilers de pedigree sont très calmes. À ce jour, je ne connais aucun rottweiler de pedigree qui a perpétré des attaques. Ce sont les rottweilers bâtards qui sont concernés.»

Cet avis n’est toutefois pas celui de Sam Naraina Poullé, vétérinaire de l’Island Vet Clinic. «La question de bâtards et de pur-sang est un faux débat», soutient-il. «C’est l’homme qui façonne le chien peu importe la race. Même un chihuahua peut être entraîné à attaquer. Sur chaque dix rottweilers que je reçois, neuf sont très calmes», affirme-t-il tout en soulignant l’importance de l’entraînement des chiens.

Sur ce point, il est rejoint par Pamela Bussier, pour qui «c’est l’éducation des propriétaires qui doit être faite». Ce que le ministère tente de faire. «À la Mauritius Society for the Welfare of Animals, on veut mettre l’accent sur la formation des chiens de race ou ordinaires et de leurs maîtres», soutient notre interlocuteur du ministère.