Publicité

Vijay Makhan: «Madagascar, il faut surtout de la flexibilité»

7 août 2009, 14:23

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

L’ancien commissaire à l''''Union africaine et membre du MMM analyse les consultations de la SADC sur Madagascar.

Comment accueillez-vous le sommet de la SADC sur la situation à Madagascar?

C’est une très bonne chose. On ne peut que se féliciter d’une telle initiative. Cela démontre aussi les capacités de rassembleur de Joaquim Chissano, médiateur de la SADC et ancien président du Mozambique. Ce dernier a fait ses preuves en tant que diplomate et il est un homme très respecté tant au niveau africain qu’au niveau international. J’espère, maintenant, que les choses vont vite se décanter pour le bien du peuple malgache avant tout et ensuite pour la région. Surtout à un moment où les pays voisins doivent se serrer les coudes pour faire face à la situation actuelle. Je souhaite donc que le bon sens prévale de part et d’autres, d’autant plus qu’il me semble que toutes les parties concernées font preuve de bonnes dispositions. Il faut surtout de la flexibilité et de la compréhension.

On parle aussi d’amnistie. Pensez-vous que ce soit une bonne chose?

Il faudra bien que chacun puisse démontrer une certaine maturité politique pour sortir de la crise dont Madagascar aurait bien pu se passer. Il y a des protagonistes qui se sont succédé à la tête de la Grande Ile et qui se connaissent très bien. Ils sont tous passés, d’une manière ou d’une autre, par la rue pour arriver au pouvoir. Il faut bien, à un moment, qu’ils se disent en face ce qu’ils se reprochent mutuellement. Ces reproches mutuels se ressemblent beaucoup d’ailleurs. Alors dans ce sens, l’amnistie peut être une bonne chose dans l’intérêt suprême du pays. Mais en même temps, il faut bien voir ce qu’on est éventuellement en train d’amnistier.

Quelle est votre opinion sur la possibilité d’un partage des pouvoirs?

N’étant pas en présence de toutes les données, je ne peux me prononcer sur certains aspects de la question. Ceci dit, c’est une des solutions possibles. Mais le médiateur, qui est en présence du dossier complet et de toutes les opinions, sera à même de faire des propositions. Dont une neutralité quelconque à la tête de l’Etat ou encore la création d’espace propice à l’émergence de nouveaux acteurs.

Pensez-vous que l’Etat mauricien a assumé pleinement son rôle dans la crise malgache?

La politique étrangère mauricienne piétine déjà depuis quelques années. Il y a visiblement un manque de réflexion profonde à la tête des Affaires étrangères en vue de dégager une politique constante, consistante et cohérente quand il s’agit de l’Afrique. Dans le cas de Madagascar, Maurice, en tant que pays ami, aurait dû soumettre des propositions valables et s’engager un peu plus dans la résolution de la crise.

 

Publicité