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Vincent d’Arifat: «La crise engendrera des opportunités nouvelles»

23 mars 2009, 10:51

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Vincent d’Arifat a été élu, lors de l’assemblée générale de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) de ce 23 mars, nouveau président de l’association. Il décline, dans cet entretien, ses priorités. Il commente également le fait que les compagnies d’exportation aient enregistré une baisse de revenus pour l’année 2008.


Quelles sont vos objectifs en tant que nouveau président de l’AMM?

Je compte bien-sûr continuer le bon travail initié par mes prédécesseurs. Un travail qui consiste avant tout de promouvoir le développement des entreprises manufacturières en termes de rehaussement de la qualité et rendre les produits «export ready». Aussi je pense qu’il faut explorer les nouvelles possibilités sur le plan régional et, en même temps, sauvegarder et protéger nos acquis. Plus précisément, un des dossiers sur lequel je compte m’atteler dans le court terme est celui du contrôle de qualité. Les producteurs locaux sont victimes, à ce niveau, de ce que je qualifierais de compétition injuste dans certain cas. Le contrôle strict dont nous faisons l’objet n’est pas applicable aux produits importés. Nous ne remettons pas en question ce contrôle qui, je le pense, est une très bonne chose. Mais nous souhaitons que le même régime soit appliqué aux produits importés. Il faut dire que si l’inspection des normes de qualité reste la perfection, elle sera difficilement réalisable pour tous les produits entrant sur le sol mauricien. Il faut essayer de se protéger autrement. C’est, entre autres, la raison pour laquelle nous proposons une mesure protectionniste sous la forme d’un residual duty de 15%.

Quelle est votre analyse de l’état actuel de l’économie locale?

Ce qui est clair et il ne faut pas se voiler la face, c’est le fait que les industries du textile et du tourisme, qui sont des piliers de notre économie, font face à d’énormes difficultés. Mais il faut une prompte réaction. Des mesures doivent être prises en vue de nous adapter à la situation. Je ne peux que constater que, malgré les difficultés, l’économie mauricienne s’en tire plutôt bien. Le Mauricien a montré sa capacité de s’adapter et de réagir rapidement. Ceci dit, la vigilance est de mise. On ne peut pas non plus fermer les yeux et dire que tout va bien. D’autre part, si nous avons des difficultés, il faut se dire que les autres en ont aussi. La crise engendrera des opportunités nouvelles. Il faut aussi savoir les saisir et rebondir.


Les recettes des entreprises exportatrices pour l’année 2008 ont subi une baisse en comparaison à celles de l’année précédente. Pensez vous que ce soit uniquement due à la crise internationale?

C’est difficile d’attribuer cette baisse uniquement à la crise. Il y a certainement une partie majeure de cette baisse qui est directement liée à cette situation. Il faut aussi savoir que le secteur de l’exportation a subi les effets d’une politique monétaire stricte durant cette période. Une roupie trop forte a rendu nos produits moins attractifs sur le marché international. Mais maintenant que la politique monétaire est plus libre, cela devrait aider nos produits à être plus compétitifs.

Les pertes d’emplois dans le secteur manufacturier sont également en hausse. La tendance va-t-elle, selon vous, se maintenir?

Il n’y a personne aujourd’hui qui peut prévoir l’avenir. Nous vivons un moment fait d’incertitudes. Il y a des indicateurs qui démontrent que la reprise est pour bientôt. Si les industries du textile et du tourisme arrivent à rebondir rapidement, je crois que nous serons sauvés. Le gouvernement a pris les bonnes décisions avec le stimulus package. Celui-ci a su identifier les bonnes solutions Maintenant, c’est aussi aux entreprises de prendre les décisions qui s’imposent.

L’argent du stimulus package pour préserver les emplois? Serait-ce le deal avec le gouvernement?

Je ne pense pas que ce soit le cas. L’objectif d’une entreprise n’est pas de licencier ses employés qui restent son meilleur atout. A priori, je ne pense pas que les entreprises soient en train de faire du chantage. Je crois que toutes les entreprises ont besoin d’aide et d’encadrement, surtout en cette période difficile. On ne peut mettre tout le monde dans le même panier. Chacun est affecté à des degrés divers.

 

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