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Vivian Liew : La créativité dans le sang
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Vivian Liew : La créativité dans le sang

Fille du célèbre paysagiste Peter Liew, considéré comme l’un des dix meilleurs peintres d’Asie, la jeune styliste a présenté sa dernière collection de bourses aux étudiants du «Fashion and Design Institute» d’Ébène la semaine dernière. L’occasion de partager son expérience avec eux.
C’est en famille que les Liew sont venus à Maurice. Ils ont logé chez Angèle Angoh, artiste, enseignante d’art et art-thérapeute. «J’ai rencontré Peter Liew il y a quelques années et le revois quand je vais exposer en Malaisie.Nous nous sommes liés d’amitié et lorsqu’il m’a invitée chez lui, j’ai réalisé que sa famille est artiste. Sa femme est également peintre et leur fille est styliste. À la vue de sa collection d’accessoires, j’ai insisté pour que Vivian accepte de parler à mes étudiants du Fashion and Design Institute quand la famille viendrait à Maurice. Je voulais que mes étudiants soient inspirés carquand on l’est, on est motivé.Je souhaitais aussi qu’ils voient une jeune qui n’a pas eu peur de se lancer. Mon voeu a été exaucé», raconte Angèle Angoh.
La rencontre a eu lieu il y a une semaine et Vivian Liew a adoré les échanges. «Ils étaient très amicaux.Nous avons parlé de stylisme et ils ont posé beaucoup de questions», déclare la jeune femme qui a son propre studio de prêt-à-porter nommé «Marqué» à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie.
Depuis qu’elle a huit ans, Vivian Liew s’intéresse à la mode. «Je refusais que ma mère m’achète les vêtements qui étaient dans les boutiques. Je les trouvais tous pareils. Je voulais être différente», partage-telle.
Avec l’assentiment de sa mère, elle prend des magazines de mode et découpe les vêtements qu’elle aime avant d’apporter ces coupures chez la couturière. «Ma mère,qui est aussi artiste peintre,en faisait autant. C’est ainsi que tout a commencé.»
C’est au Royal Melbourne Institute of Technology qu’elle suitun Foundation Course en «Art andDesign». Là, elle touche àtoutes les matières liées àl’art, y compris la décorationintérieure et le packaging,qu’elle adore. Unefois ce premier diplôme obtenu,Vivian Liew s’inscritau Raffles Institute of Design à Shanghai, en Chine. Cechoix a un double objectif :étant une Chinoise née enMalaisie, elle veut retourneraux sources et découvrirla richesse de la culturechinoise, tout en se spécialisanten stylisme. «Autant le stylisme, en Australie, s’inspire grandement de l’architecture victorienne, autant en Chine, on joue beaucoup avec les couleurs, les points de couture et la broderie.»
Après trois ansde cours, elle obtient sondiplôme de stylisme. Dotéed’un esprit aventureux, lajeune femme se munit d’unsac à dos et fait le tour de laChine, dormant dans les bed and breakfast et rencontrantle plus de compatriotes possible.
Le prochain objectif de Vivian Liew est de se rendre au Japon et pour l’atteindre, elle se met à apprendre le japonais à son retour en Malaisie. Cours qu’elle suit à plein temps. Mais au lieu de s’envoler pour le Japon, c’est en Grande-Bretagne qu’elle ira, plus précisément à l’université de Hertfordshire, en vue d’obtenir un autre diplôme en stylisme. C’est là que son style se précise, à savoir du prêt-à-porter vintage avec des détails minutieux. Avec trois de ses amis de cours, elle fonde une marque de vêtements, «4.2morrow», et ils présentent leur collection «ballade v/s amor» à différents défilés. «Cette marque,c’est un mélange de nos styles.Deux designers apprécient les tissus doux et les dessins alors que les deux autres aiment les lignes pures et plus osées», explique-t-elle.
Le groupe de stylistes est présent à l’AlternativeFashion Week, à la LondonFashion Week et obtient même un contrat de confection de tenues de scène pour une compagnie de tournage indo-anglaise. C’est la crise économique qui vient mettre un terme à leurs rêves et Vivian Liew regagne la Malaisie. Depuis, la jeune femme a ouvert son studio appelé Marqué, dans lequel elle vend ses créations – des robes de soirée et de mariée – «vintage et élégantes, en organza de soie, avec beaucoup de dentelle».
Petit à petit, elle se fait une clientèle. Et c’est à force d’avoir des demandes pour des accessoires qu’elle crée une quarantaine de jolies bourses qui s’harmonisent avec les vêtements qu’elle dessine et confectionne. Cela lui a pris six mois pour les terminer mais avant de les vendre, elle a tenu à venir les présenter aux élèves d’Angèle Angoh. La jeune femme ne se contente pas de son studio. Elle ouvrira prochainement un café et a conçu tout spécialement sa boisson, la Chia Fresca et le packaging allant avec. L’ingrédient principal de cette boisson est les graines de chia, qui étaient autrefois plantées par les Aztèques et auraient des vertus médicinales extraordinaires. Vivian Liew les mélange à du jus de fruit de la passion et à du citron frais et y incorpore du soda. «Il n’y a pas plus désaltérant».
Ce café, qu’elle ouvrira avec une partenaire spécialisée en marketing, offrira des «health foods» ainsi que des «sandwiches ice-cream», soit un gâteau à base de macaroni et de glace. «Au lieu de décorer des vêtements,on décore les aliments. C’estce qu’on appelle l’‘art food’.»
Chaque année, Vivian Liew compte présenter une collection d’accessoires et aussi revenir à Maurice. Elle est séduite par les couleurs du lagon et par les tissus qu’elle a découverts dans les boutiques. Voilà une jeune femme qui sait exactement où elle va…
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