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Wahkil Lalloo : «Que le DG de la CNT démissionne»

23 juin 2009, 15:08

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Wahkil Lalloo, négociateur et porte-parole de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW), fait le point sur la situation de la Compagnie Nationale de Transport (CNT). 

La situation à la CNT s’est-elle améliorée avec l’application du plan de restructuration de la direction?

La situation à la CNT continue de se détériorer, particulièrement à cause de la vague de licenciements sauvages effectués par la direction. En l’espace de six semaines, de la mi-mai à aujourd’hui, 51 personnes ont été révoquées de la société, pour des raisons banales, et quatre comités disciplinaires ont été tenus.

 Auparavant, cinq personnes passaient devant un comité disciplinaire. Mais, actuellement, ce comité juge en moyenne vingt cas à chaque session.

L’UBIW rejette la façon de procéder du comité disciplinaire. Nous pensons que le représentant du ministère du Travail qui y siège est en train de le manipuler. Le 22 mai 2009, l’UBIW a adressé une lettre au ministère du Transport, lui demandant de nous accorder un rendez-vous concernant les licenciements et l’attitude du comité disciplinaire. Toutefois, nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour.

Que pensez-vous du rapport soumis par Deloitte et commandé par le ministère du Transport sur la CNT?

Le rapport Deloitte conclut qu’il y a  plus de 600 employés en trop à la CNT. À l’UBIW, nous ne sommes pas d’accord avec cette affirmation. Premièrement, s’il y a du «overstaffing» à la CNT, c’est la faute aux nombreux nominés politiques qui ont été intégrés dans la direction de la compagnie. Ils ont ensuite employé les personnes qu’ils souhaitent. Deuxièmement, il faut savoir que la CNT possède une flotte de 525 autobus.

 Sept contrôleurs et sept chauffeurs doivent travailler alternativement sur cinq autobus de la flotte sur une base permanente. Toutefois, les places laissées par les employés décédés, licenciés ou qui ont trouvé emploi ailleurs n’ont pas été remplacés. A l’UBIW, nous nous demandons pourquoi ces postes vacants n’ont pas été pris en considération par le rapport Deloitte…

Quid de l’intervention de l’Etat pour redresser la CNT?

L’Etat est actionnaire de la CNT. Par le passé, le gouvernement a souvent épaulé la compagnie. Avec la politique du dernier budget, l’Etat, via le Stimulus Package, a déclaré son intention d’allouer de l’argent aux entreprises pour empêcher les licenciements. Pourquoi pas à la CNT, où des employés sont licenciés sauvagement et injustement? Cela va à l’encontre de la politique du gouvernement. Le rapport Deloitte soutient que la CNT court vers un déficit de quelques Rs 200 millions. Mais l’Etat n’a injecté que Rs 40 millions à travers le ministère du Transport avant le dernier budget. Visiblement, ce n’est pas suffisant pour remettre sur pied la CNT.

Que préconise l’UBIW pour sortir la CNT du rouge?

Premièrement, nous pensons que les membres de la direction pourraient faire quelques sacrifices. Par exemple, réduire leurs allocations de transport et de loisirs, leurs billets d’avion et autres avantages.

Ils pourraient, comme les ministres ont décidé de diminuer leurs salaires lors du dernier budget, réduire les leurs également. Nous craignons qu’à la fin de l’année, nous n’ayons pas de boni. De nombreux employés comptent sur cet argent pour rembourser leurs emprunts… Deuxièmement, nous sommes d’avis qu’il devrait y avoir plus de communication entre la direction et les syndicats, pour que les employés soient tenus au courant de ce qui se passe. Troisièmement, je pense que si le directeur général de la CNT, Raj Daliah, ne se sent pas capable d’amener la compagnie à bon port, il faudrait qu’il soumette sa démission avant qu’il ne soit trop tard.

Quelles actions envisagez-vous de prendre au niveau de l’UBIW si la situation ne s’arrange pas à la CNT?

Les employés sont très frustrés et furieux. Nous envisageons de mener une manifestation ou une grève de la faim, pour faire bouger les choses. Enfin, nous déciderons de notre action lors du comité central de l’UBIW, qui se réunira le 23 juin 2009.

 

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