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Zuriel Oduwole : Petite fille modèle
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Zuriel Oduwole : Petite fille modèle

Après un premier projet visant à promouvoir l’autonomisation des filles africaines, Zuriel Oduwole, 11 ans, s’est attelée à rencontrer des chefs d’État et des hommes d’affaires. Son objectif : montrer une image de l’Afrique qui soit dénuée de tout cliché.
Du haut de ses 11 ans, Zuriel Oduwole est sans doute la plus jeune activiste du genre, ayant filmé le plus grand nombre de chefs d’État au monde et animé des causeries dans plusieurs écoles de filles en Afrique. En décembre 2013, le magazine panafricain New African a fait d’elle l’une des 100 Most Influential Africans dans la catégorie société civile. La fillette braque désormais ses projecteurs sur les hommes d’affaires africains.
Son projet «The Girl Child» à peine achevé, Zuriel a en effet embrayé avec une nouvelle initiative nommée «Rebranding Africa». Ses prochaines «cibles» à filmer, après 12 chefs d’État africains dont deux sortants, sont des hommesd’affaires africains qui réussissent.«Je veux montrer au reste du monde que l’Afrique possède de brillants et de talentueux hommes d’affaires et que le continent africain est bien plus que les clichés dans lesquels on l’enferme : à savoir la corruption, la pauvreté et la famine », explique la fillette,qui loge en compagnie deses parents Adumole et Patricia,de ses soeurs, Azaliah,neuf ans, et Arielle, six ans,et de leur petit frère, Ismachiah,trois ans, au Hennessy Park Hotel.
À ce jour, dans le cadre de son nouveau projet, elle a réussi à interviewer quatre hommes d’affaires et designers nigérians dont celui qui est considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique et le 30e plus riche au monde, à savoir le magnat du ciment Aliko Dangote. Pour le contacter, elle a procédé de la même manière qu’elle l’a fait avec les chefs d’État africains : elle lui a tout simplement expédié un courrier dans lequel elle expliquait sa démarche. Et les portes se sont ouvertes sans qu’elle ait besoin d’un sésame particulier.
L’emploi du temps d’Aliko Dangote ayant du mal à s’accorder au sien, elle a dû assister à une conférence sur l’autonomisation économique des femmes au cours de laquelle l’homme d’affaires prenait la parole et en a profité pour l’interviewer et le filmer à l’issue de ladite conférence. «Ce que j’ai voulu montrer, c’est que même si Aliko Dangote est très pris par ses affaires, il pense aux autres, et en particulier aux pauvres d’Afrique. Il s’implique beaucoup dans les bonnes oeuvres.»
Zuriel n’a pas encore décidé du nombre d’hommes d’affaires africains qu’elle interviewera et ignore même quel sera son emploi du temps pour 2014. C’est son père, qui a mis ses affaires entre parenthèses pour la coacher, qui décidera des futurs déplacements de la famille. «Mon père essaiera de tout faire coïncider durant trois ou quatre voyages comme il l’a fait pour mon autre projet durant les deux dernières années.»
Les 12 présidents – anciens et actuels – qu’elle a rencontrés et filmés jusqu’ici sont Jerry John Rawlings et John Kufuor du Ghana, Joyce Banda du Malawi, Jakaya Kikwete de la Tanzanie, Kailash Purryag de Maurice, Uhuru Kenyatta du Kenya, Goodluck Jonathan du Nigeria, Salva Kirr Mayardit du Sud Soudan, Ellen Johnson Sirleaf du Liberia, Jorge Fonseco du Cap Vert et Portia Simpson Miller, Premier ministre de la Jamaïque. Si la fillette ne peut pas dire qui, de ceux-là, l’a le plus impressionnée, elle a apprécié le fait que le président Kikwete ait évoqué ses efforts pour réduire la mortalité infantile dans son pays et que Joyce Banda ait réduit son salaire de 30 % et vendu les biens accumulés par son prédécesseur en raison de la récession économique dans son pays.
Bien qu’elle ait été reçue par toutes ces personnalités africaines, Zuriel, qui vit en Californie, a gardé la tête froide. Elle poursuit sa scolarité à la maison, comme l’autorise l’éducation nationale aux États-Unis. Si Patricia Oduwole, informaticienne qui travaille à domicile, l’encadre, la fillette est aussi suivie par des enseignants en ligne. Et comme toutes les filles de son âge, elle fait du sport et joue dans une ligue de basket de sa ville, fait du vélo et s’amuse au parc avec ses copines.
Ce qu’elle conserve de ces entretiens de haut niveau, c’est une meilleure appréhension des responsabilités présidentielles, de la manière dont ces chefs d’État traitent les problèmes du jour et gèrent leur pays. Zuriel a été très touchée de recevoir une lettre d’une enseignante travaillant dans un orphelinat du Malawi après qu’elle y a animé une causerie sur l’importance de l’autonomisation des filles. «L’enseignante disait qu’une orpheline très timide nommée Nelly a surpris tout le monde quand lors d’un concert, elle s’est mise debout et a interrogé les chanteurs. Quand l’enseignante a complimenté Nelly à ce propos par la suite, l’orpheline a déclaré qu’elle avait pris confiance en elle après m’avoir entendue.»
Zuriel s’avoue surprise par la vétusté de plusieurs écoles qu’elle visite, tant en termes de structure que de mobilier. «Dans une école de filles au Malawi, il n’y avait ni chaises, ni pupitres. C’est debout que les filles m’ont écouté passer mon message qui dit : ‘When failure comes your way, just stand,stand and stand again until your dreams have becomea reality.’ Comme il n’y avait même pas d’ordinateur, ni de projecteur, elles étaient une centaine à s’attrouper autourde mon ordinateur pour voir mon site et mes photos.»
S’il y a une personne qu’elle a inspirée dans son environnement immédiat, c’est sa jeune soeur Azaliah, neuf ans. Celle-ci a, dans le cadre d’un projet scolaire littéraire, interviewé le président de la Tanzanie et posé une question amusante au Premier ministre de la Jamaïque, à savoir si c’était la consommation de yams, sorte de patate douce, qui donnait des ailes au sprinter jamaïquain Usain Bolt.
C’est aussi Azaliah qui présente sa soeur aînée lorsque celle-ci va faire un stand-up speech. Zuriel nous rassure lorsqu’elle dit qu’elle n’est pas encore tout à fait fixée sur son choix de carrière. «Je veux être écrivain, athlète,ingénieur en robotique,pédiatre. And when I get much older, I’d like to be an astronaut and go into space.And when I am much, much,much older, I want to be the first women president of the United States.”
Qui sait où la force de ses rêves pourrait bien la mener…
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