Publicité

Élections : Ravalomanana renonce aux présidentielles

13 décembre 2012, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Élections :  Ravalomanana renonce aux présidentielles

Marc Ravalomanana concentre ses efforts sur son retour, quitte à sacrifier sa candidature à la course à la magistrature suprême. Il pousse son principal rival à faire des concessions.

L’ancien président tente un coup de poker. Pour la première fois, Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, a lâché l’idée de sa non-candidature aux élections présidentielles du 8 mai 2013.

« Marc Ravalomanana a annoncé qu''''il ne sera pas candidat aux élections présidentielles de l''année prochaine comme un moyen d’avancer vers la résolution de la crise », a fait savoir un communiqué de la Prési­dence tanzanienne, relayé par le Bureau de liaison hier. L’annonce a été faite après sa rencontre avec le président tanzanien, Jakaya Kikwete qui assure la présidence de la Troïka, organe de coopération de la Commu­nauté de développement de l’Afrique australe (SADC) lundi.

Le communiqué rapporte le fil conducteur de la position affichée par l’ancien chef de l’État, à savoir la « mise en œuvre dans la lettre et dans l’esprit » de la Feuille de route. En revanche, il a insisté sur son « intention de rentrer à Madagascar pour rechercher la paix et travailler de concert avec le peuple de Madagascar dans la construction et la reconstruction de notre pays ».

La déclaration de Marc Ravalomanana a surpris et même pris de court ses propres partisans. Des dirigeants de sa mouvance avaient encore martelé sa candidature mardi, soit au lendemain de sa déclaration. Aucun discours n’a été prononcé hier, au cours de la célébration de son anniversaire lors de la manifestation de ses supporters à Behoririka, pour éclairer la nouvelle position de la formation politique.

Les membres de la mouvance ont tenté de positiver l’annonce. « Il s’agit d’une sage déclaration d’un homme qui veut vraiment sortir le pays de la crise », a avancé Stanislas Zafilahy Rakotomandimby, vice-président du Congrès.

Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation et président de la Chambre basse, a insisté sur le retour de son patron. « Il rentre d’abord, on en discutera après », a-t-il soutenu tandis qu’un haut responsable de la mouvance a laissé la porte entrouverte sur un éventuel changement de la donne. « Il nous appartient de démontrer que sa candidature ne posera pas de problème pour sortir de la crise », a-t-il ajouté.

Jusqu’ici, Marc Ravalo­manana est resté inflexible sur sa candidature aux élections présidentielles. Il avait repoussé l’offre d’Andry Rajoelina, président de la Transition, d’une double non-candidature lors des rencontres entre les deux personnalités en juillet et août aux Seychelles.

Volte-face et pression

Le volte-face de l’ancien Président pourrait être perçu comme une conséquence de la pression de la communauté internationale. Le Sommet de la SADC en Tanzanie, les 7 et 8 décembre, a « à nouveau souligné à ce que les deux candidats doivent être persuadés de ne pas se présenter aux prochaines élections générales en tant que voie à suivre pour résoudre cette crise ».

Mais la démarche s’appa­rente également à une tentative d’acculer le camp d’Andry Rajoelina. Jean Eric Rakotoarisoa, enseignant en droit constitutionnel et analyste politique, considère l’ini­tiative comme un « pas en avant pour débloquer la situation ». « Nous attendons maintenant un pas de la part du président de la Transition », a-t-il indiqué.

À l’image d’Evariste Mar­son, vice-président de l’Union des démocrates et des républicains pour le changement (UDR-C), plate-forme de soutien du président de la Transition, les pro-Rajoelina refusent de céder sur trois points. Ils sont réticents à l’idée du retour de Marc Ravalomanana, du moins avant les élections. Ils refusent la candidature de ce dernier à la course à la magistrature suprême tout en restant inflexible sur la candidature d’Andry Rajoelina.

Evariste Marson a minimisé la déclaration de l’ancien Président en qualifiant celle-ci de « normale » et d’un « non-événement » pour écarter toute idée de concession faite par l’ancien Président. « Marc Ravalomanana est sous la coupe de plusieurs condamnations, il ne bénéficie pas d’amnistie et ne peut plus se présenter aux présidentielles faute d’absence physique au pays six mois avant le dépôt de candidature selon le code électoral », a soutenu le membre du Conseil supérieur de la transition.

Le président du Rassem­blement du parti sociale démocratie (RPSD) a affirmé que « contrairement à Marc Ravalo­manana, le président de la Transition est soutenu par la population pour sauver le pays », et considéré sa candidature comme « normale ». « La SADC ne peut pas empêcher ce dernier de se porter candidat. Elle ne peut que formuler une proposition et il appartient à la Grande île de disposer », a-t-il signalé.

Andry Rajoelina a évité de se prononcer sur les résolutions du Sommet de la SADC.

 

(Source: Lexpressmada)

Publicité