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Journée internationale

Bibi Tasmim Bundoo : plonger au-delà des peurs et des préjugés

8 mars 2025, 15:30

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Bibi Tasmim Bundoo : plonger au-delà des peurs et des préjugés

En ce 8 mars, parole aux femmes. Une dizaine d’entre elles nous ont conté leur vécu, leurs difficultés et leurs espoirs. Une façon d’encourager les petites filles à croire en l’égalité des genres et de remercier les grands-mères pour leurs luttes pour les droits des femmes, luttes qui ne sont pas terminées.

La mer a longtemps été un territoire d’exploration, d’aventure et parfois de peur. Pour Bibi Tasmim Bundoo, 42 ans, aujourd’hui monitrice de plongée sous-marine et femme d’affaires, c’est précisément la peur qui l’a menée à faire de l’océan son terrain de jeu et de travail. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, elle nous partage son parcours, ses défis et son engagement pour encourager davantage de femmes à plonger dans cet univers encore largement dominé par les hommes.

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, c’est la frayeur qui a poussé Bibi Tasmim Bundoo à embrasser la plongée sousmarine. «J’avais peur des trucs noirs quand je nageais dans la mer», confie-t-elle. Une crainte qu’elle a peu à peu apprivoisée à force de courage et de détermination, jusqu’à en faire son métier. Devenir monitrice de plongée ne s’est pas fait sans efforts : elle a dû surmonter l’inconnu, gérer sa propre appréhension et suivre un entraînement intense. Aujourd’hui, elle guide des plongeurs novices, enfants comme adultes, à travers une expérience unique sous l’eau, leur permettant à leur tour de dépasser leurs peurs.

Comme dans tout domaine physique et technique, les défis sont nombreux. Outre la rigueur des formations et la nécessité de maîtriser l’environnement sous-marin, Tasmim doit gérer l’appréhension de ses clients, notamment ceux qui n’ont jamais vu l’océan. «Se gérer soi-même, la peur, l’effort physique et ensuite aider d’autres à surmonter les mêmes craintes, c’est un vrai défi», souligne-t-elle.

Être une femme dans un métier largement masculin apporte aussi son lot de situations particulières. «Je ne dirais pas qu’il s’agit de préjugés, mais plutôt d’un point de vue», explique-t-elle. Dans le milieu de la plongée, la force physique est souvent mise en avant. «Les hommes veulent nous aider avec les bouteilles, qui sont quand même assez lourdes. Est-ce de la bienveillance ou un préjugé?» s’interroge-t-elle. Du côté des clients, certains hommes de grande stature ont parfois du mal à faire confiance à une monitrice plus petite qu’eux, surtout lors de leur première immersion. Plutôt que de lutter contre ces perceptions, Bibi Tasmim Bundoo a trouvé des solutions pragmatiques. «Je laisse mes collègues masculins m’aider, et je les remercie pour leur soutien et leurs conseils avisés.» Mais c’est surtout par son professionnalisme qu’elle s’impose. «Une fois dans l’eau, après le briefing et les exercices en piscine, les appréhensions disparaissent. Les clients ressortent ravis, saluant ma patience et mon attention.»

Pour faire évoluer les mentalités et inciter plus de femmes à rejoindre le monde de la plongée, elle mise sur la visibilité et le partage d’expériences. «Les médias et les réseaux sociaux sont essentiels. Chaque année, des plongeuses se joignent à moi pour célébrer le Women’s Dive Day. Nous partageons nos expériences et nos interviews, ce qui inspire d’autres femmes – et même des hommes !»

Son message aux femmes en cette journée symbolique ? «Be THE Example !» En tant que femme et mère, elle sait que son parcours inspire déjà sa fille. «Elle me voit comme son idole, alors que je ne suis pas Lady Gaga. C’est extraordinaire.»

Au-delà du sport, la plongée est, selon elle, une véritable thérapie. «On se découvre, on affronte nos peurs et on renforce notre estime de soi, ce qui impacte notre quotidien. Lancez-vous, je suis là pour vous accompagner.»

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