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Manière de voir: L’enfant preuve vivante de l’amour
«Dan dizef poul napa gagn ti kanar»
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Manière de voir: L’enfant preuve vivante de l’amour
«Dan dizef poul napa gagn ti kanar»

Comment nous étonner que des fêtes comme Noël, Divali, Eid aient pris une dimension nationale ? C’est le ciment de notre société. La fête de Noël est aussi devenue pour nous tous la fête du bébé et de l’enfant, c’est-à-dire la prunelle de nos yeux. L’actualité hélas nous ramène à des réalités à peine supportables. Nous pouvons lire à la une de l’express de dimanche : «Enfants trop tôt disparus, familles meurtries et fêtes sans lumière.»
Amour toujours
Comment oublier les moments que nous avons vécus ? Comment faire table rase d’une actualité qui nous a pété à la gueule ? Non, pas de politique mais de bébés et d’enfants. Quelques exemples glanés au hasard et qui donnent envie de dégueuler. Léana, trois ans, brûlée vive ; Kathalea, sept ans, enlevée par un proche, violée et abandonnée dans un terrain vague ; en deux mois, une mère de 22 ans perd son bébé de 18 mois et Elyana, sa fille de trois ans, issue d’un autre concubin. Elle a administré un coup de poing au bébé de 18 mois parce qu’elle la dérangeait dans son sommeil. Crâne enfoncé. Élodie kidnappée, violée et étouffée dans l’eau par asphyxie. À Flacq, après avoir abusé sexuellement d’une enfant, il finira par se suicider.
Arrêtons cette liste morbide pour l’atténuer avec deux bonnes nouvelles. À Surinam, une jeune mère a accouché de quadruplés, deux garçons et deux filles. «Li enn gran mirak pou mwa», s’est-elle exclamée. Le père a déjà deux autres enfants, six ans et quatre ans, issus d’un autre mariage. «Nou pou trase», dit ce maçon, dont la compagne est femme au foyer.Il n’a eu que trois jours de congé et attendait une allocation de Rs 200 000. Profitons-en pour proposer qu’on allonge le congé paternité, comme cela se fait ailleurs. Les pères devraient également assister à l’accouchement pour admirer le courage de leur femme. À Plaine-Magnien, une autre mère a accouché de quadruplés, trois garçons et une fille. Elle compte elle aussi sur une allocation. Ne tombons pas trop dans l’angélisme. Le grand malheur des uns fait le bonheur des autres.
Naissances en baisse
La grande famille avec huit enfants, c’est terminé. Nos aînés ont même connu des familles de dix enfants mais, à l’époque, le pourcentage de mortalité infantile était assez élevé. Le taux de naissances est chaque année en baisse d’environ 4 %. À cause de cette baisse, on estime que Maurice comptera 1 226 235 habitants en 2050.Autorités et médias ont analysé les causes de cette situation. Nous les connaissons. Malgré notre société patriarcale (nou ki mari), les femmes ont beaucoup œuvré pour améliorer leur statut. Beaucoup étudient, travaillent et sont promues. Elles sont préoccupées par leur carrière et l’idée de faire un enfant passe après. Quant au père, il ne bénéficie que de cinq jours en cas d’accouchement.
Si l’âge idéal pour accoucher se situe entre 20 et 35 ans, la femme actuelle repousse ces dates pour se faire une place au soleil. Elle ne veut plus être débordée. Si elle tarde trop, la ménopause la guette. L’arrivée d’un bébé, par ailleurs, représente un budget conséquent. Les besoins d’un bébé, d’un enfant, son éducation, les frais médicaux, ses besoins personnels grèvent un budget. Nul besoin d’insister sur le coût de la vie ou du logement. Autant réfléchir à deux fois.
La crise démographique est inévitable. En 2050, le taux de fécondité s’élèveraà 1,47 enfant par famille vivant à 50 % en zone urbaine. Le nombre de mariages diminue alors que celui des divorces augmente. Des problèmes sociaux viennent bousculer le concept traditionnel de la famille : la violence conjugale, la drogue qui pénètre dans tous les milieux et les biens matériels passent souvent avant de concevoir un bébé. Beaucoup de jeunes de la classe moyenne ne reviennent pas des étudesà l’étranger pour s’y établir ensuite avec la bénédiction des parents. Le cercle familial se disloque au profit de l’individualisme. Le taux de mortalité est aussi en baisse, d’où le vieillissement de la population.
Relancer la natalité
C’est vite dit. Jusqu’à présent, peu d’études ont été consacrées aux solutions à cette crise démographique. Plus de vieux mais moins de jeunes pour contribuer au bien-être des plus âgés. Les salaires devront être augmentés et les impôts aussi pour équilibrer les comptes. Certains craignent l’arrivée de l’intelligence artificielle qui sera utilisée à la place du cerveau et du travail humains. Ce n’est pas de la science-fiction.
Le monde change et vite. Elon Musk (l’homme le plus riche avec 500 milliards de dollars) est carrément à la recherche d’une planète où des Terriens pourraient émigrer. D’autres chercheurs s’intéressent enfin au plancher des mers et des océans riches en minerais. On pourrait y trouver de quoi nourrir les Terriens malgré les énormes créatures animales qui s’y trouvent. Ils ont même détecté des croûtes terrestres disloquées et englouties au moment où les plaques tectoniques ont bougé pour ciseler nos continents actuels.
Ajoutons à cela les changements climatiques sur la nature dont l’homme fait partie. Les bébés d’aujourd’hui vivront peut-être dans un autre monde avec lequel nous sommes encore peu connectés. Il existe même de nos jours une minorité d’êtres humains qui refusent, non sans raison, de prendre la responsabilité de mettre au monde des enfants.
Zak dan tant?
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