À Union-Park, Dave Kissoondoyal, ancien militant du Mouvement militant mauricien (MMM), a entamé une grève de la faim chez lui. Son objectif : dénoncer la réforme des pensions qui prévoit de repousser progressivement l’âge d’éligibilité à la pension de vieillesse de 60 à 65 ans. Présent aux manifestations syndicales à Port-Louis et à Rose-Hill, il dit avoir été frappé par l’absence de mobilisation massive : «Il y avait la qualité, mais pas la quantité. Si ça continue ainsi, le gouvernement ne bougera pas.» C’est là qu’il décide de passer à l’action, pour alerter l’opinion et donner un nouvel élan à la lutte. «J’ai parlé à mon épouse en sortant de Rose-Hill. Elle a prévenu mes enfants, qui m’ont demandé de réfléchir encore. Mais je savais que j’irais jusqu’au bout. J’ai publié un message sur Facebook pour leur demander pardon car ma décision était prise. Le patriotisme a parlé.»

Déterminé, il lance son propre mouvement : Stop pas touss nou pension. Pour lui, cette réforme s’attaque à un pilier fondamental de l’État-providence. «La pension universelle, c’est un droit. À 60 ans, beaucoup de travailleurs manuels sont usés. On ne peut pas leur demander de continuer cinq ans de plus.» Il critique aussi la proposition de l’Income Support du gouvernement, qu’il considère comme une régression. «Ce n’est même plus une pension. On a l’impression d’être punis.» Depuis le début de sa grève, les marques de soutien affluent : messages sur les réseaux sociaux, visites chez lui, même de la part de militants de divers partis. «Cela touche tout le monde, au-delà des couleurs politiques.»

Dave Kissoondoyal ne compte pas s’arrêter là. Il espère que son action poussera le gouvernement à revoir sa position. «Je fais ça pour toute une population.»