Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC), hausse le ton contre la réforme visant à repousser l’âge de toucher la pension de vieillesse universelle de 60 à 65 ans. Dans une lettre adressée aux ministres et députés, il les exhorte à rejeter toute tentative de priver les aînés de leur droit acquis.

«La pension n’est pas un privilège, mais une reconnaissance du dur labeur des générations passées», écrit-il. Il rappelle que la Basic Retirement Pension (BRP) a toujours été accordée à partir de 60 ans, et qu’aucun mandat électoral n’a été donné pour en modifier l’âge d’éligibilité. Selon lui,ce changement n’a jamais été annoncé dans le manifeste électoral de l’Alliance du changement. «Si cela avait été mentionné, les résultats auraient été différents», dénonce t-il, qualifiant la réforme d’acte de trahison envers le peuple. Haniff Peerun met en garde contre les conséquences sociales d’une telle décision, qu’il juge «injustifiée» et potentiellement dangereuse pourla cohésion du pays. «Cette mesure risque de détériorer le tissu social et d’alimenter un sentiment d’injustice parmi les plus vulnérables», insiste-t-il.

Le président du MLC invite les parlementaires à écouter leurs mandants, affirmant que cette question est devenue «le sujet de conversation partout dans le pays», et qu’elle est largement rejetée par la population.

Critique envers les appels au sacrifice collectif lancés par le gouvernement, Haniff Peerun appelle les élus àmontrer l’exemple en renonçant à certains de leurs privilèges, comme les allocations de divertissement, qu’il juge indécentes face au salaire moyen des travailleurs.

Il termine sa lettre parun appel à la mobilisation citoyenne, invitant députés et membres du public à se joindre à la manifestation prévue pour le 21 juin. «J’espère vous voir avec nous dans la rue», lance-t-il. Pour lui, la défense de la pension universelle dépasse les clivages politiques :il s’agit d’un combat pour la dignité et la justice sociale.